Apiculteurs et Confédération paysanne demandent l'interdiction du maïs OGM


PARIS, 13 janvier 2012 (AFP) - Apiculteurs et Confédération paysanne, reçus vendredi par des représentants des ministères de l'Ecologie et de l'Agriculture, ont demandé une interdiction sans délai du maïs OGM en France au nom de la "protection du droit des apiculteurs à produire du miel".

Cette rencontre au ministère de l'Ecologie, la troisième en deux mois, intervient quelques jours avant la publication d'un avis du Haut conseil des biotechnologies (HCB) sur la cohabitation entre les plantes OGM et non-OGM.

"En 2012, les apiculteurs français risquent d'être dans la même situation que les apiculteurs espagnols", qui ne peuvent plus vendre leur miel, a prévenu Olivier Belval, président de l'Union national de l'apiculture française.

En septembre, les autorités européennes ont interdit la commercialisation en Europe de miel comportant des traces d'OGM. Elles ont aussi demandé à la France de revoir sa copie sur la suspension de la culture du maïs génétiquement modifié de Monsanto, intervenue en 2008, estimant qu'elle n'avait pas été prise de façon satisfaisante sur le plan juridique.

Deux mois plus tard, le Conseil d'Etat annulait la clause de sauvegarde interdisant la culture de maïs OGM.

Selon Guy Kastler, de la Confédération paysanne, il y a "urgence" : des semences OGM ont déjà commencé à être distribuées aux agriculteurs, et si le temps clément se maintient, les semailles pourraient intervenir à partir de la fin février.

Dans un communiqué, les ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie ont rappelé dans la soirée que "le gouvernement maintenait son opposition à cette culture et que la culture du MON810 resterait donc interdite en France en 2012".

Fin novembre, Nicolas Sarkozy avait annoncé que la France déposerait une nouvelle clause de sauvegarde.

Les apiculteurs et la Confédération paysanne ont souligné que la réglementation européenne demandait de prendre "les mesures nécessaires pour empêcher la présence accidentelle d'OGM dans d'autres productions". En outre la loi française impose le "respect" des filières de production sans OGM.

Pour eux, les lois européenne et française permettent donc d'interdire la culture du maïs OGM de Monsanto, afin qu'il n'y ait pas "le moindre grain de pollen d'OGM" dans une production "destinée à la consommation humaine".

Rappelant les assurances du gouvernement, Philippe Collin, porte-parole de la Confédération paysanne, s'est étonné : "Le Haut conseil des biotechnologies va dire que c'est urgent que la France prenne des mesures de coexistence, mais si les OGM sont interdits, pourquoi y a-t-il urgence ?".

L'avis du comité scientifique du HCB, publié sur le blog de Marcel Kuntz, un scientifique pro-OGM, note que le seuil de 0,9% d'OGM peut être respecté par la mise en oeuvre de mesures techniques à l'échelle de l'agriculteur, mais que si c'est le seuil de 0,1% qui est choisi, les mesures à prendre seraient "extrêmement contraignantes" pour les opérateurs.

L'avis du HCB doit s'appuyer sur cet avis du comité scientifique mais aussi de son comité économique, éthique et social.

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Rédigé par AFP le Samedi 14 Janvier 2012 à 06:18 | Lu 1130 fois