Angélo Frébault défend sa position sur les retraites


L'ex-représentant Tahoera'a, exclu du parti ce lundi pour ne pas avoir suivi la consigne orange lors du vote de la loi réformant le système d'assurance vieillesse des salariés polynésiens, se défend dans un communiqué transmis jeudi :



Historiquement le peuple et la société civile ont validé le programme du Tapura Huiraatira concernant la réforme de la retraite. La loi allait donc obligatoirement passer en l’état c’est-à-dire l’âge de la retraite à 62 ans et 38 annuités au 1er janvier 2019.

J’ai proposé à mon groupe politique, d’être une opposition constructive voir une force de proposition, d’évoluer dans le bon sens en acceptant ce qui est de fait, la loi, mais toutefois en la modifiant grâce à des amendements dans le but de donner profit au salariés.

Lors de la commission interne sur la réforme de la PSG (Protection sociale généralisée : NDLR), étant membres et siégeant à la commission, la présidente de la commission m’a demandé de l’accompagner devant les partenaires sociaux.

Parmi ces partenaires sociaux il faut savoir qu’il y en a 7 qui sont favorables à la réforme de la PSG et 4 qui sont contres. J’ai donc proposé à la Présidente mon adhésion à condition d’amender les articles d’une façon progressive et non brutale et ce dans l’intérêt général de la collectivité.

Donc de ce fait la majorité (Tapura Huiraatira) a accepté de travailler en ce sens. Je tiens à remercier la Présidente car politiquement il est difficile d’amender ses propres lois.

Lors de la commission 6 amendements ont été proposés et validés à l’unanimité des membres et ce au profit de l’intérêt général de la société civile. Car l’amendement de l’âge de la retraite à savoir 62 ans prendra effet au 1er janvier 2023.

Durant la commission j’ai exposé et expliqué un 7ème amendement, à savoir le déplafonnement de l’ancienneté passant de 25 ans 25% à 30 ans 30% du salaire. Ce qui amènera assurément un pouvoir d’achat considérable pour les 63000 salariés.

Ce paramètre du pouvoir d’achat est un élément essentiel et indissociable à toutes forme de relance économique car on peut mettre autant d’argent que l’on veut dans la création d’activité et d’innovation mais si le salarié n’a pas de pouvoir d’achat tout cela est inutile.

A l’assemblée plénière, j’ai de nouveau confirmé et validé les amendements emmenant à modifier la loi de pays. Au débat de mon amendement sur le déplafonnement la majorité a demandé une suspension de séance, durant cette suspension la majorité m’a convié à assister à leur phase de réflexion.

Durant cette phase, j’ai rappelé que l’effet d’aubaine a profité aux employeurs car actuellement 20 000 salariés ne bénéficient pas de la prime d’ancienneté car ils travaillent dans des entreprises de moins de 11 salariés. Depuis 1974 notamment en 1987 à l’instauration des conventions collectives des milliers de salariés n’ont pas bénéficié de cette ancienneté, car lors d’une embauche en CDD renouvelable souvent ces salariés ne sont pas reconduits en CDI. De ce fait, ils ne bénéficient pas de ces 3 premières années d’ancienneté. Cet effet d’aubaine profite à l’employeur car il n’a pas rémunéré ces 3 années.

La majorité a exprimé que cette amendement reflète une juste réalité mais dans le fond et la forme ils auraient souhaité le mettre en (concertation, NDLR) tripartite (Syndicats des employeurs, Syndicats des salariés et Gouvernement), ils m’ont donc demandé de retirer mon amendement. J’ai répondu par la négative car étant un homme politique je ne peux pas siéger à cette commission tripartite.

Suite à cela j’ai proposé à la majorité d’annoncer publiquement le transfert de cette amendement en commission tripartite et ce avant le vote de refus. De ce fait j’ai décidé de m’abstenir pour le vote final de la loi dans l’attente que cette amendement soit bien traité en tripartite.

Rédigé par TI le Vendredi 28 Septembre 2018 à 07:27 | Lu 18310 fois