Berlin, Allemagne | AFP | lundi 19/02/2018 - Angela Merkel commence à préparer sa succession: elle a décidé lundi de désigner celle qui est présentée comme sa dauphine, Annegret Kramp-Karrenbauer, au poste de numéro deux de son parti conservateur, répondant aux critiques en interne exigeant du sang neuf.
La désignation de Mme Kramp-Karrenbauer a suscité "une large approbation" au sein de la direction du parti, a déclaré Mme Merkel lors d'une conférence de presse commune avec l'élue de Sarre.
Cheffe du gouvernement du petit Etat régional de Sarre et réputée très proche de la chancelière, cette femme de 55 ans doit devenir secrétaire générale de l'Union démocrate-chrétienne (CDU). A ce poste stratégique, elle épaulera Angela Merkel, elle-même présidente du parti depuis 2000.
C'est Mme Kramp-Karrenbauer qui a souhaité occuper le poste, a poursuivi Mme Merkel. "Cette idée m'a beaucoup touchée et je m'en suis tout de suite emparée", a-t-elle ajouté, sans toutefois l'adouber officiellement en tant que successeur à la chancellerie.
Désignée dans les médias comme la favorite de la chancelière pour lui succéder, Mme Kramp-Karrenbauer a aussi battu en touche sur son potentiel statut de "princesse héritière" : "je ne fais pas mienne cette étiquette", a-t-elle balayé.
La Sarroise succèdera à Peter Tauber, 43 ans, démissionnaire pour raisons de santé et très critiqué au sein de la CDU depuis un résultat décevant aux dernières législatives. Le mouvement était arrivé certes en tête mais avec un score historiquement mauvais (32,9%).
Mme Kramp-Karrenbauer sera officiellement investie lors d'un congrès du parti dans une semaine à Berlin.
- 'Mini-Merkel' -
Surnommée la "Merkel de la Sarre" ou la "mini-Merkel" en raison de sa proximité idéologique et de caractère avec la chancelière, elle est aussi souvent désignée par ses initiales "AKK".
C'est "le premier signal clair dans le débat autour de la succession" de la chancelière d'ici quatre ans au plus tard, a commenté lundi le quotidien Süddeutsche Zeitung.
Mariée et mère de trois enfants, cette diplômée en science politique et en droit public à la mise classique -- cheveux courts et lunettes rectangulaires -- est à la tête depuis 2011 de l'Etat régional de Sarre, le plus petit d'Allemagne.
Repérée depuis longtemps par Mme Merkel, elle a gagné ses galons en mars 2017 en gardant sa région dans le giron conservateur et en mettant du même coup en échec les sociaux-démocrates, pourtant portés à l'époque par la popularité alors très forte de leur président Martin Schulz.
Encore peu connue à l'échelon fédéral, sans expérience ministérielle nationale, elle est "extrêmement populaire" au sein de la CDU, note l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.
La chancelière lui a du coup confié un rôle clé lors des récentes négociations ayant abouti à un accord de coalition avec les sociaux-démocrates.
"AKK" a l'expérience des "grandes coalitions" avec le centre-gauche et dirige elle-même la Sarre avec les sociaux-démocrates pour un deuxième mandat consécutif.
- Catholique -
Elle défend comme Mme Merkel un cap centriste pour la CDU, face aux demandes croissantes en son sein d'un virage nettement plus conservateur pour faire barrage à la montée de l'extrême droite.
"AKK" est en revanche plus ferme que son aînée sur la question des migrants, principalement l'expulsion de ceux déboutés du droit d'asile ou qui trichent sur leur identité.
Cette catholique pratiquante --Mme Merkel, fille de pasteur, est protestante-- est également hostile à un assouplissement de l'interdiction de la publicité pour l'avortement.
Les racines chrétiennes et sociales de la CDU doivent être prises en compte de la même façon que les racines conservatrices, "de la base jusqu'au sommet du parti", a du reste prévenu lundi "AKK".
Sa nomination vise à donner des gages aux contestataires de l'aile droite du parti, qui réclament un renouvellement à la tête du parti.
Angela Merkel répond surtout par là aux demandes insistantes de ces "rebelles" en interne, qui exigent qu'elle prépare enfin sa succession, après 12 ans au pouvoir.
La chancelière est confrontée depuis des semaines à une fronde interne inédite au sein de la CDU. Le mécontentement était lancinant depuis les législatives mais vient de gagner en vigueur suite aux nombreuses concessions qu'Angela Merkel a accepté de faire pour gouverner avec les sociaux-démocrates.
La désignation de Mme Kramp-Karrenbauer a suscité "une large approbation" au sein de la direction du parti, a déclaré Mme Merkel lors d'une conférence de presse commune avec l'élue de Sarre.
Cheffe du gouvernement du petit Etat régional de Sarre et réputée très proche de la chancelière, cette femme de 55 ans doit devenir secrétaire générale de l'Union démocrate-chrétienne (CDU). A ce poste stratégique, elle épaulera Angela Merkel, elle-même présidente du parti depuis 2000.
C'est Mme Kramp-Karrenbauer qui a souhaité occuper le poste, a poursuivi Mme Merkel. "Cette idée m'a beaucoup touchée et je m'en suis tout de suite emparée", a-t-elle ajouté, sans toutefois l'adouber officiellement en tant que successeur à la chancellerie.
Désignée dans les médias comme la favorite de la chancelière pour lui succéder, Mme Kramp-Karrenbauer a aussi battu en touche sur son potentiel statut de "princesse héritière" : "je ne fais pas mienne cette étiquette", a-t-elle balayé.
La Sarroise succèdera à Peter Tauber, 43 ans, démissionnaire pour raisons de santé et très critiqué au sein de la CDU depuis un résultat décevant aux dernières législatives. Le mouvement était arrivé certes en tête mais avec un score historiquement mauvais (32,9%).
Mme Kramp-Karrenbauer sera officiellement investie lors d'un congrès du parti dans une semaine à Berlin.
- 'Mini-Merkel' -
Surnommée la "Merkel de la Sarre" ou la "mini-Merkel" en raison de sa proximité idéologique et de caractère avec la chancelière, elle est aussi souvent désignée par ses initiales "AKK".
C'est "le premier signal clair dans le débat autour de la succession" de la chancelière d'ici quatre ans au plus tard, a commenté lundi le quotidien Süddeutsche Zeitung.
Mariée et mère de trois enfants, cette diplômée en science politique et en droit public à la mise classique -- cheveux courts et lunettes rectangulaires -- est à la tête depuis 2011 de l'Etat régional de Sarre, le plus petit d'Allemagne.
Repérée depuis longtemps par Mme Merkel, elle a gagné ses galons en mars 2017 en gardant sa région dans le giron conservateur et en mettant du même coup en échec les sociaux-démocrates, pourtant portés à l'époque par la popularité alors très forte de leur président Martin Schulz.
Encore peu connue à l'échelon fédéral, sans expérience ministérielle nationale, elle est "extrêmement populaire" au sein de la CDU, note l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.
La chancelière lui a du coup confié un rôle clé lors des récentes négociations ayant abouti à un accord de coalition avec les sociaux-démocrates.
"AKK" a l'expérience des "grandes coalitions" avec le centre-gauche et dirige elle-même la Sarre avec les sociaux-démocrates pour un deuxième mandat consécutif.
- Catholique -
Elle défend comme Mme Merkel un cap centriste pour la CDU, face aux demandes croissantes en son sein d'un virage nettement plus conservateur pour faire barrage à la montée de l'extrême droite.
"AKK" est en revanche plus ferme que son aînée sur la question des migrants, principalement l'expulsion de ceux déboutés du droit d'asile ou qui trichent sur leur identité.
Cette catholique pratiquante --Mme Merkel, fille de pasteur, est protestante-- est également hostile à un assouplissement de l'interdiction de la publicité pour l'avortement.
Les racines chrétiennes et sociales de la CDU doivent être prises en compte de la même façon que les racines conservatrices, "de la base jusqu'au sommet du parti", a du reste prévenu lundi "AKK".
Sa nomination vise à donner des gages aux contestataires de l'aile droite du parti, qui réclament un renouvellement à la tête du parti.
Angela Merkel répond surtout par là aux demandes insistantes de ces "rebelles" en interne, qui exigent qu'elle prépare enfin sa succession, après 12 ans au pouvoir.
La chancelière est confrontée depuis des semaines à une fronde interne inédite au sein de la CDU. Le mécontentement était lancinant depuis les législatives mais vient de gagner en vigueur suite aux nombreuses concessions qu'Angela Merkel a accepté de faire pour gouverner avec les sociaux-démocrates.