Bruno Sandras a été réélu à la tête du parti Amuitahira’a ce samedi. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 28 septembre 2024 - Ce samedi, l’Amuitahira’a a tenu un congrès extraordinaire pour élire son nouveau président. Bruno Sandras, président intérimaire, a été reconduit à son poste, mais la véritable surprise est venue de Gaston Flosse. L’ancien président, après avoir brièvement déposé sa candidature la veille de l’élection, l’a finalement retirée, le matin de l'éléction provoquant des réactions mitigées au sein des adhérents. Entre rivalités internes, accusations d’irrégularités et manœuvres politiques, le parti semble vaciller.
Si la crinière du "vieux lion" s’est quelque peu éclaircie, on ne peut nier qu’il a encore de la voix. Ce samedi, au cœur de la salle Maco Nena, se jouaient les élections de la présidence de l’Amuitahira’a, le parti politique créé par Gaston Flosse, dont il avait démissionné en juillet dernier. Un congrès "extraordinaire", comme ils disent, où Bruno Sandras, président intérimaire, a été reconduit avec 482 petites voix sur les 1 100 membres ayant payé leur cotisation. Mais alors que jusqu'à ce vendredi, tout le monde pensait que Bruno Sandras menait une campagne en solitaire, voilà qu'à la surprise générale, l'ancien président a décidé de déposer sa propre liste... à la veille des élections. Mais dans un coup de théâtre digne des plus grands stratèges, il retire sa candidature le samedi matin, à quelques heures du scrutin. Ce tour de passe-passe a visiblement laissé un goût amer aux adhérents, dont beaucoup ont préféré éviter le tumulte et s’abstenir de venir voter. Sandras, sans ciller, a pris la parole avant le scrutin avec sérénité, lançant à l’assemblée de "ne faire aucun commentaire" sur la situation.
Quand Flosse entre en scène (et en sort)
Pendant que la "bataille" se déroulait dans la salle Maco Nena, la véritable scène se jouait dans le bureau de Gaston Flosse, situé dans la permanence de l'Amuitahira’a, où l’ex-président avait convié la presse en plein milieu de l’élection. Pas d'euphémismes chez Flosse, qui a dégainé en direction de son ancien poulain, dès le début de l'interview s: "Il a dit que j’étais malade, que je ne pouvais plus me déplacer. Menteur ! Je suis en excellente santé, physique et intellectuelle. Je ne suis pas gaga, j’ai juste un peu mal au genou."
À la question de savoir s’il ne serait pas temps de passer la main, à presque 94 ans, Flosse joue les sages patriarches, évoquant la nécessité de préparer la succession avant son "grand voyage". Mais, voilà, la candidature de Sandras ne semble pas avoir la moindre place dans ce schéma : "Notre candidate était Pascale" - Pascale Haiti-Flosse, sa compagne – "Ça fait 22 ans que nous vivons ensemble, c'est elle que nous devons mettre présidente. Avec elle, je dormirai bien, pas avec ce coco-là », a-t-il ajouté avant d'évoquer explicitement la trahison de son ancien collaborateur : "Je ne savais pas que j'avais dans ma maison un serpent qui allait me mordre la main une fois dégelé". Ambiance feutrée, vous dites ?
Si la crinière du "vieux lion" s’est quelque peu éclaircie, on ne peut nier qu’il a encore de la voix. Ce samedi, au cœur de la salle Maco Nena, se jouaient les élections de la présidence de l’Amuitahira’a, le parti politique créé par Gaston Flosse, dont il avait démissionné en juillet dernier. Un congrès "extraordinaire", comme ils disent, où Bruno Sandras, président intérimaire, a été reconduit avec 482 petites voix sur les 1 100 membres ayant payé leur cotisation. Mais alors que jusqu'à ce vendredi, tout le monde pensait que Bruno Sandras menait une campagne en solitaire, voilà qu'à la surprise générale, l'ancien président a décidé de déposer sa propre liste... à la veille des élections. Mais dans un coup de théâtre digne des plus grands stratèges, il retire sa candidature le samedi matin, à quelques heures du scrutin. Ce tour de passe-passe a visiblement laissé un goût amer aux adhérents, dont beaucoup ont préféré éviter le tumulte et s’abstenir de venir voter. Sandras, sans ciller, a pris la parole avant le scrutin avec sérénité, lançant à l’assemblée de "ne faire aucun commentaire" sur la situation.
Quand Flosse entre en scène (et en sort)
Pendant que la "bataille" se déroulait dans la salle Maco Nena, la véritable scène se jouait dans le bureau de Gaston Flosse, situé dans la permanence de l'Amuitahira’a, où l’ex-président avait convié la presse en plein milieu de l’élection. Pas d'euphémismes chez Flosse, qui a dégainé en direction de son ancien poulain, dès le début de l'interview s: "Il a dit que j’étais malade, que je ne pouvais plus me déplacer. Menteur ! Je suis en excellente santé, physique et intellectuelle. Je ne suis pas gaga, j’ai juste un peu mal au genou."
À la question de savoir s’il ne serait pas temps de passer la main, à presque 94 ans, Flosse joue les sages patriarches, évoquant la nécessité de préparer la succession avant son "grand voyage". Mais, voilà, la candidature de Sandras ne semble pas avoir la moindre place dans ce schéma : "Notre candidate était Pascale" - Pascale Haiti-Flosse, sa compagne – "Ça fait 22 ans que nous vivons ensemble, c'est elle que nous devons mettre présidente. Avec elle, je dormirai bien, pas avec ce coco-là », a-t-il ajouté avant d'évoquer explicitement la trahison de son ancien collaborateur : "Je ne savais pas que j'avais dans ma maison un serpent qui allait me mordre la main une fois dégelé". Ambiance feutrée, vous dites ?
Gaston Flosse a réuni la presse en marge des élections afin d'expliquer le retrait de sa candidature au dernier moment et la suite des événements vis-à-vis d'une élection qu'il juge attaquable pénalement. Crédit photo : Thibault Segalard.
Sans temps mort, il a surenchéri sur les exploits politiques de son poulain, qu'il estime être le fruit de sa personne: "Je l’ai fait maire de Papara, conseiller territorial, ministre de l’Environnement, député. Quand il est parti fonder son propre parti, il a mis deux ans à faire faillite et déposer le bilan !" Pour Flosse, Sandras n’a tout simplement pas les épaules pour diriger l’Amuitahira’a." Il n'est pas digne de gérer cet Amuitahira'a o te una'a mao'hi. Avec lui, ça va être la fin totale."
Accusations, stratégie et tribunal : la suite des réjouissances
Mais Flosse ne s’arrête pas là. Il accuse Sandras de pratiques douteuses, notamment l’augmentation des cotisations de 100 à 1 000 francs. "Beaucoup trop pour les familles", estime-t-il, suggérant même que ces sommes ont fini dans les poches de son ex-allié. L’ancien président s’indigne aussi que son ancien poulain, en tant que président intérimaire, se soit octroyé le droit d’organiser l’élection. "C’était au bureau exécutif de s’en charger", gronde-t-il.
Gaston Flosse annonce qu’il déposera plainte dès lundi, et qu'il visera une annulation pure et simple du congrès et de l’élection. "Retirer ma candidature, c’était une stratégie. Si j’avais voté, on m’aurait dit que j’acceptais tout ça. Non, là, je vais au tribunal !" Et pour couronner le tout, il évoque une possible exclusion définitive de Sandras du parti, selon les statuts de celui-ci. Non, vraiment, le vieux lion a encore de beaux jours devant lui.
Accusations, stratégie et tribunal : la suite des réjouissances
Mais Flosse ne s’arrête pas là. Il accuse Sandras de pratiques douteuses, notamment l’augmentation des cotisations de 100 à 1 000 francs. "Beaucoup trop pour les familles", estime-t-il, suggérant même que ces sommes ont fini dans les poches de son ex-allié. L’ancien président s’indigne aussi que son ancien poulain, en tant que président intérimaire, se soit octroyé le droit d’organiser l’élection. "C’était au bureau exécutif de s’en charger", gronde-t-il.
Gaston Flosse annonce qu’il déposera plainte dès lundi, et qu'il visera une annulation pure et simple du congrès et de l’élection. "Retirer ma candidature, c’était une stratégie. Si j’avais voté, on m’aurait dit que j’acceptais tout ça. Non, là, je vais au tribunal !" Et pour couronner le tout, il évoque une possible exclusion définitive de Sandras du parti, selon les statuts de celui-ci. Non, vraiment, le vieux lion a encore de beaux jours devant lui.
La salle Maco Nena était clairsemée. De nombreux adhérents n'ayant, au dernier moment, pas pu ou voulu venir voter. Crédit photo : Thibault Segalard.
Sandras : "Il est le champion du monde des accusations"
Retour à la salle Maco Nena, où Sandras, réélu mais visiblement las, réplique aux accusations de Flosse avec un soupir d’exaspération. "Je n’ai plus envie de me battre contre ces accusations. Il est le champion du monde en la matière." Quant à son autorité contestée sur l’organisation de ces élections, ce dernier réplique avec une pique savamment dosée : "À son époque, quand Flosse était président du Tahoera’a, il gérait tout, et il était le seul candidat." Quant aux accusations de détournement d’argent ? Sandras ne s’embarrasse pas de fioritures : "Venant de lui, c’est presque un honneur." Tout est dit.
Face à une salle clairsemée après de longues heures d’élection, Sandras adopte, face à ses colistiers, un ton plus apaisé et conciliant. "Ce n’est pas la fin, c’est un nouveau chapitre. Je voudrais adresser un message à Flosse : nous n’avons rien contre lui. Je vous demande à tous de ne pas nourrir de ressentiment. C’est grâce à lui que l’Amuitahira’a existe et que nous sommes là aujourd’hui. Il faut reconnaître le travail qu’il a accompli, pour le parti et pour le pays." Alors, fin de l’acte ou juste une pause avant la prochaine scène de ce feuilleton politique, qui devrait, sans nul doute, se poursuivre devant la justice.
Retour à la salle Maco Nena, où Sandras, réélu mais visiblement las, réplique aux accusations de Flosse avec un soupir d’exaspération. "Je n’ai plus envie de me battre contre ces accusations. Il est le champion du monde en la matière." Quant à son autorité contestée sur l’organisation de ces élections, ce dernier réplique avec une pique savamment dosée : "À son époque, quand Flosse était président du Tahoera’a, il gérait tout, et il était le seul candidat." Quant aux accusations de détournement d’argent ? Sandras ne s’embarrasse pas de fioritures : "Venant de lui, c’est presque un honneur." Tout est dit.
Face à une salle clairsemée après de longues heures d’élection, Sandras adopte, face à ses colistiers, un ton plus apaisé et conciliant. "Ce n’est pas la fin, c’est un nouveau chapitre. Je voudrais adresser un message à Flosse : nous n’avons rien contre lui. Je vous demande à tous de ne pas nourrir de ressentiment. C’est grâce à lui que l’Amuitahira’a existe et que nous sommes là aujourd’hui. Il faut reconnaître le travail qu’il a accompli, pour le parti et pour le pays." Alors, fin de l’acte ou juste une pause avant la prochaine scène de ce feuilleton politique, qui devrait, sans nul doute, se poursuivre devant la justice.