HILLION, 25 juillet 2011 (AFP) - La découverte dimanche de huit nouveaux cadavres de sangliers près d'une plage des Côtes d'Armor régulièrement envahie par les algues vertes a relancé le débat en Bretagne sur leur présence et sur les dangers de leurs dégagements toxiques.
Les cadavres des trois laies et des cinq marcassins ont été retrouvés dimanche matin dans la vase de l'estuaire du Gouessant, tout près de la plage Saint-Maurice à Morieux (Côtes d'Armor) où deux marcassins étaient déjà morts le 7 juillet.
Les résultats des autopsies des huit sangliers sont attendus lundi en fin d'après-midi mais déjà, les environnementalistes dénoncent l'aveuglement des autorités vis-à-vis des marées vertes.
Les esprits s'échauffent d'autant plus que le phénomène dure depuis des années. Près de 32.000 m3 d'algues vertes ont été ramassés sur les plages bretonnes au 18 juillet, soit un peu plus qu'à la même période l'an dernier (28.271 m3 à la mi-juillet 2010), selon la préfecture de région.
Début juillet, la préfecture des Côtes d'Armor avait assuré que les deux premiers marcassins avaient succombé à un "étouffement dû à une présence de vase dans les voies aériennes supérieures", écartant l'effet des gaz toxiques émis par les algues en putréfaction. La plage a néanmoins été fermée.
"Pourquoi l'embouchure du Gouessant est-elle le seul site du littoral français concerné par de telles mortalités d'animaux, habitués d'ailleurs à fouiller le sol pour se nourrir ?", a ironisé l'association Eau et Rivières de Bretagne dans un communiqué. Pour elle, les conclusions de l'autopsie des deux premiers marcassins ne sont pas significatives et la mort de huit autres animaux en devient "de plus en plus suspecte".
"On nous a fait le même coup pour le cheval soit-disant embourbé et asphyxié dans la vase" en 2009 à Saint-Michel-en-Grève, s'énerve en écho André Ollivro, président de l'association Sauvegarde du Penthièvre. Le cheval était en réalité mort des suites d'un oedème pulmonaire lié au dégagement d'hydrogène sulfuré (H2S), comme l'a montré l'autopsie faite à la demande du cavalier.
"La décomposition d'algues vertes produit de la vase" toxique, explique M. Ollivro. "Quand les animaux furètent, ils respirent tous les gaz" dangereux (méthane, hydrogène sulfuré, ammoniac...) dégagés lors de la putréfaction".
"Qu'on ne nous dise pas que ces animaux sont morts étouffés!", s'écrie Yves-Marie Le Lay, président de l'association Sauvegarde du Tregor. Selon lui, il n'y a aucun doute: la vase est toxique, car "lorsqu'on s'approche en marchant, on ouvre des petits trous par où sort de l'hydrogène sulfuré".
Après les sangliers, "j'ai peur que demain ce soient des enfants", confie André Ollivro.
"On en veut pas attendre un accident dramatique", renchérit Michel Guillemot, président de l'association "Haltes aux Marées vertes" en réclamant l'intervention de l'armée pour nettoyer les plages souillées.
Vendredi, un rassemblement a marqué à Binic (Côtes d'Armor) le deuxième anniversaire de la mort de Thierry Morfoisse, un chauffeur qui transportait des algues vertes. Il est officiellement décédé d'un arrêt cardiaque mais sa famille reste persuadé qu'il a été intoxiqué par les gaz mortels. L'affaire est en cours d'instruction.
La prolifération des algues vertes est liée à des "concentrations élevées de nitrates dans les eaux, apportés par les activités humaines, en particulier l'agriculture", selon l'Agence de sécurité sanitaire de l'environnement (Anses). Cependant, le plan national de lutte contre les algues vertes lancé en janvier 2010 se concentre sur le ramassage plus que sur la prévention.
mcl-am/sof/bma
© 1994-2011 Agence France-
Les cadavres des trois laies et des cinq marcassins ont été retrouvés dimanche matin dans la vase de l'estuaire du Gouessant, tout près de la plage Saint-Maurice à Morieux (Côtes d'Armor) où deux marcassins étaient déjà morts le 7 juillet.
Les résultats des autopsies des huit sangliers sont attendus lundi en fin d'après-midi mais déjà, les environnementalistes dénoncent l'aveuglement des autorités vis-à-vis des marées vertes.
Les esprits s'échauffent d'autant plus que le phénomène dure depuis des années. Près de 32.000 m3 d'algues vertes ont été ramassés sur les plages bretonnes au 18 juillet, soit un peu plus qu'à la même période l'an dernier (28.271 m3 à la mi-juillet 2010), selon la préfecture de région.
Début juillet, la préfecture des Côtes d'Armor avait assuré que les deux premiers marcassins avaient succombé à un "étouffement dû à une présence de vase dans les voies aériennes supérieures", écartant l'effet des gaz toxiques émis par les algues en putréfaction. La plage a néanmoins été fermée.
"Pourquoi l'embouchure du Gouessant est-elle le seul site du littoral français concerné par de telles mortalités d'animaux, habitués d'ailleurs à fouiller le sol pour se nourrir ?", a ironisé l'association Eau et Rivières de Bretagne dans un communiqué. Pour elle, les conclusions de l'autopsie des deux premiers marcassins ne sont pas significatives et la mort de huit autres animaux en devient "de plus en plus suspecte".
"On nous a fait le même coup pour le cheval soit-disant embourbé et asphyxié dans la vase" en 2009 à Saint-Michel-en-Grève, s'énerve en écho André Ollivro, président de l'association Sauvegarde du Penthièvre. Le cheval était en réalité mort des suites d'un oedème pulmonaire lié au dégagement d'hydrogène sulfuré (H2S), comme l'a montré l'autopsie faite à la demande du cavalier.
"La décomposition d'algues vertes produit de la vase" toxique, explique M. Ollivro. "Quand les animaux furètent, ils respirent tous les gaz" dangereux (méthane, hydrogène sulfuré, ammoniac...) dégagés lors de la putréfaction".
"Qu'on ne nous dise pas que ces animaux sont morts étouffés!", s'écrie Yves-Marie Le Lay, président de l'association Sauvegarde du Tregor. Selon lui, il n'y a aucun doute: la vase est toxique, car "lorsqu'on s'approche en marchant, on ouvre des petits trous par où sort de l'hydrogène sulfuré".
Après les sangliers, "j'ai peur que demain ce soient des enfants", confie André Ollivro.
"On en veut pas attendre un accident dramatique", renchérit Michel Guillemot, président de l'association "Haltes aux Marées vertes" en réclamant l'intervention de l'armée pour nettoyer les plages souillées.
Vendredi, un rassemblement a marqué à Binic (Côtes d'Armor) le deuxième anniversaire de la mort de Thierry Morfoisse, un chauffeur qui transportait des algues vertes. Il est officiellement décédé d'un arrêt cardiaque mais sa famille reste persuadé qu'il a été intoxiqué par les gaz mortels. L'affaire est en cours d'instruction.
La prolifération des algues vertes est liée à des "concentrations élevées de nitrates dans les eaux, apportés par les activités humaines, en particulier l'agriculture", selon l'Agence de sécurité sanitaire de l'environnement (Anses). Cependant, le plan national de lutte contre les algues vertes lancé en janvier 2010 se concentre sur le ramassage plus que sur la prévention.
mcl-am/sof/bma
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