Alerte sur l'air des parkings couverts et la santé de leurs salariés

PARIS, 22 juillet 2010 (AFP) - L'Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a constaté que les travailleurs des parcs de stationnement couverts étaient exposés à des risques "notables" en matière de pollution de l'air.


L'Anses, dont le rôle est de conseiller les autorités dans l'élaboration des lois et règlements sur les risques sanitaires, recommande d'"évaluer" et d'"améliorer" la qualité de l'air dans ces parcs, au nombre de 2.000 en France métropolitaine, selon un avis rendu mercredi, transmis jeudi à la presse.

Si une qualité de l'air satisfaisante ne peut être assurée, l'agence demande de ne pas autoriser les activités non indispensables. Elle prône aussi un renforcement du suivi et de l'encadrement des activités dans ces parcs.

L'Anses est issue de la fusion depuis le 1er juillet de deux agences sanitaires, l'Afssa (alimentation) et l'Afsset (environnement et travail).

L'Afsset avait été saisie du dossier en avril 2008 par le ministère du Travail, alors que le nombre d'employés oeuvrant dans les parcs devait croître.

Environ 8.000 personnes travaillent à leur exploitation (accueil, surveillance...), 6.000 à l’entretien et la maintenance et 700 au nettoyage de véhicules, a calculé l'Anses.

Le nombre de salariés affectés à l'exploitation tend à diminuer du fait de l'automatisation des systèmes de paiement et du développement de la télégestion. En revanche, les services aux usagers (location de véhicules, nettoyage...) connaissent un essor.

S'appuyant sur une enquête réalisée dans 292 parcs répartis dans 68 villes, l'Anses a conclu que l’ensemble des activités dans les parkings "engendre des risques sanitaires notables liés à la pollution chimique de l’air ambiant".

L’exploitation des parcs et le nettoyage de véhicules sont les activités pour lesquelles la durée du travail, et donc d’exposition, est la plus élevée. Ainsi à l’exploitation, le temps passé en dehors de l’accueil, soit en dehors du local équipé d’une ventilation mécanique indépendante, s'élève à plus de 30% de la journée de travail pour 90% des travailleurs.

Les salariés peuvent être exposés au monoxyde de carbone (risque de diminution de l'oxygène disponible dans le sang), au dioxyde d’azote (effets sur le système respiratoire) et au benzène (cancérogène).

Rédigé par AFP le Jeudi 22 Juillet 2010 à 04:33 | Lu 316 fois