Alerte en montagne : exercice de coordination des secours


Branle-bas de combat chez les secouristes et les forces de l’ordre, mardi 19 juin, dans la vallée de Papenoo : afin de tester la coordination entre services et de créer une véritable synergie entre les différents acteurs, une grande manœuvre de secours s’est déroulée dans la matinée. Il s’est agit de la simulation d'une situation d'accident de randonnée. Cet exercice de grande ampleur a été organisé à l’initiative du Haut Commissariat et avec la collaboration d’une cinquantaine d’agents des services de l'Etat (Gendarmerie nationale, Marine nationale), les services de la Polynésie française (direction de la Santé, SAMU), les services de la commune (Police municipale de Hitia'a o te ra, Sapeur pompiers de Hitia'a o te ra) et les associations Fédération polynésienne de protection civile, Jeunes sapeur pompiers, et le guide de randonnée Arnaud Luccioni.
Le choix du site de la vallée de la Papenoo n’est pas anodin. Outre le fait qu’elle soit un milieu montagneux, avec des voies d’accès relativement escarpées et restreintes, c’est aussi un lieu où se sont produits plusieurs événements tragiques, notamment en janvier 2009, avec la noyade de trois personnes.
Il s’agit d’un site très apprécié par la population et les touristes, qui souvent, ne sont pas bien informés des dangers potentiels en cas de dégradation des conditions météorologiques.

Un jeu de rôle grandeur nature dans le scénario duquel un groupe de jeunes scolaires parti en randonnée dans la vallée de la Papenoo, est surpris par une brusque montée des eaux suite à un orage violent. Ces jeunes randonneurs ne peuvent plus emprunter la piste pour regagner la route de ceinture. Au cours de leur périple en montagne où ils passent la nuit, plusieurs seront blessés : un blessé grave, deux blessés légers et des personnes choquées ont été simulés à l’occasion de cet exercice.
De son côté, le directeur de l’établissement ne voyant pas revenir le groupe de jeunes, déclenche l’alerte en contactant la brigade de gendarmerie à 7 heures.
Les opérations de secours se sont déroulées avec l’appui de l’hélicoptère Dauphin N3 de la Marine nationale, pièces maîtresse de la manoeuvre.


Stéphane Jarlégand, directeur de cabinet du Haut Commissaire et Directeur des opérations de secours (DOS)
Stéphane Jarlégand : "Au niveau de la coordination des forces, aujourd’hui c’est tout à fait satisfaisant"

Tahiti infos : C’est la première fois que vous mettez sur pied ce genre de manœuvre. Quelle est l’idée ?

Stéphane Jarlégand : Dans la vallée de la Papenoo, c’est la première fois que nous organisons un exercice de cette ampleur parce qu’il va nous permettre d’utiliser un nouveau moyen : l’hélicoptère Dauphin, qui est au service de la population en Polynésie, pour apporter des secours dans des endroits difficiles d’accès.
Mise à part sa rapidité d’accès, cet outil peut nous permettre de localiser des groupes perdus en montagne. Il localise et est en mesure d’intervenir, puis prendre en charge des blessés et les conduire très rapidement au centre hospitalier de Taaone.
L’exercice que nous réalisons aujourd’hui coordonne les moyens classiques, à savoir pompiers et gendarmerie, et qui y ajoute le Dauphin N3, avec sa capacité à agir rapidement dans des endroits inaccessibles.


Tahiti infos : Entre la vision théorique de cette manœuvre et ce que vous êtes amenés à constater ce matin, quels enseignements tirez-vous de cet exercice ?

Stéphane Jarlégand : Globalement la coordination d’actions de type Plan Rouge, fonctionne bien. Ce que l’on constate ici, c’est qu’avec le Dauphin on a vraiment une aide inestimable pour la prise en charge des victimes. Ce que l’on retirera de cet exercice, ce sera à l’issue du retour d’expérience que l’on pourra le faire ; mais ce dont on s’aperçoit d'ores et déjà c’est que l’on a besoin de moyens relativement nombreux pour communiquer entre nous sur le site de l’intervention, et que l’on a de vraies difficultés à communiquer avec l’extérieur de la vallée de la Papenoo, lorsque l’on y apporte des secours. On va donc travailler à un certain nombre de pistes pour remédier à cet isolement. Il y a des possibilités que l’on va utiliser et nous allons profiter du bilan de l’exercice pour mettre imaginer un dispositif qui nous permettra d’être moins isolé.
On constate au demeurant que les manœuvres sont complètement opérationnelles et que l’on n’a aucun mal à communiquer entre nous, sur site. Il n’y a aucun problème de prise en charge des victimes : on a les moyens d’accéder dans des endroits escarpés, grâce au Groupe de peloton d’intervention (GPI) de la gendarmerie, l’aide de la protection civile pour mettre en place la tyrolienne lorsque la rivière est en crue. Au niveau de la coordination des forces, aujourd’hui c’est tout à fait satisfaisant.


Tahiti infos : Ce dispositif est destiné à être mis en place pour les opérations de secours à venir ?

Stéphane Jarlégand : Chaque accident a sa particularité. S’agit-il de deux personnes ou d’un groupe de 15 personnes ? Cela peut être très différent en termes de moyens mobilisés et de soutien logistique. Cela se passe-t-il la nuit ou le jour ? Encore une fois ce n’est pas pareil. Et la vallée de la Papenoo est immense, et cela dépendra du lieu où se passe l’accident. A chaque fois le dispositif en réponse doit être adapté à la situation.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 19 Juin 2012 à 14:41 | Lu 1004 fois