Album: Silvio Cicero, sans condition


PAPEETE, le 16 octobre 2014- Vous vous souvenez peut-être de Silvio Cicero comme le jeune homme de 16 ans vainqueur du Festival Guitare en 2009 avec une interprétation d’Andy McKee, Rylynn. Ajoutant à son talent de guitariste, l’artiste revient sur le devant de la scène avec cette fois-ci un chant à mi chemin entre Zouk et R & B, écrit puis enregistré entre deux cours de guitare et de chant, des représentations diverses et un entraînement de boxe entamé.

Pour son tout premier single, Silvio a choisi de plaider sur un rythme enjoué et une voix suave un amour inconditionnel. « Sans condition », c’est son titre, ne saurait laisser la gente féminine de marbre et plus largement ces fans. Le morceau passe aujourd’hui sur la majorité des radios de la place avant de devenir téléchargeable en fin octobre sur le net pour la modique somme d’un dollar (moins de 100 fcp).
En attendant et pour vous donner une idée du parcours de ce jeune artiste de 22 ans, voici les grandes lignes d’une interview donnée chez lui hier.

Qu’est-ce qui t’a poussé à faire ce single ?
Le concours Festival Guitare terminé, j’ai cherché à me perfectionner en intégrant la Los Angeles Music Académie. J’en sors diplôme en poche en 2012. Mais si la musique n’était qu’une histoire de diplôme, ça se saurait. On peut dire que j’ai passé ces deux dernières années à me faire les armes. Aujourd’hui, après m’être cassé quelques dents [large sourire] et plusieurs belles aventures plus tard, je crois que le bon moment pour sortir un single est arrivé. Quelque part, c’est la suite logique des choses.

Pourquoi pas un album ?
A ma connaissance, aucun artiste local ne s’est lancé dans des compositions Zouk love et R&B. On est un peu dans l’inconnu. En plus, les gens me connaissent en tant que musicien guitariste mais pas du tout en tant que chanteur. Donc avant, d’avoir la prétention de sortir un album entier, je souhaite connaître la réaction du public polynésien. Comme diraient certains, parole au peuple ! [rires]

Justement, Zouk- R & B, n’est-ce pas un choix atypique pour la Polynésie ?
J’aime le rythme zouk. A côté de ça, j’ai découvert en Amérique la « Soul Music » avec des artistes comme Stevie Wonder, Brian McNight, Eric Benet et D’Angelo. Pour un tout premier single, j’ai voulu partager ce que j’aime musicalement. Et puis, je suis encore jeune. Certainement, je me cherche encore un peu et je ne veux pas m’enfermer dans un style particulier. Qui sait ? Peut-être que mon prochain single aura une large influence reggae.

A quel moment as-tu su que tu ferais de la musique ton métier ?
En fait j’ai découvert la guitare assez tard. J’avais 12 ans et on habitait Moorea. Un ami pensant sans doute que je m’ennuyais un peu, a pris le temps de m’apprendre à jouer quelques morceaux. Ça m’a tout de suite plu. Très vite, j’ai commencé à observer les joueurs de guitare que je croisais et à apprendre sur internet. Quelques années plus tard, je m’entraînais jusqu’à 6 heures par jour sur ma guitare. Après j’ai pris des cours de solfège et de chant... Donc quelque part, ça n’a pas immédiatement été un déclic. Les choses se sont faites tout naturellement. Par contre la victoire inattendue au concours Festival Guitare 2009 m'a vraiment poussé sur le chemin de la professionnalisation.

Amoureux ?
Oui, de ma guitare.[rires]

Selon toi, peut-on vivre de la musique en Polynésie ?
Depuis mon retour sur le fenua, je donne des cours particuliers de guitare et des représentations pour quelques hôtels et restaurants de la place et chez les particuliers. Même si ce n’est pas forcement évident tous les jours, je dis que oui, on peut vivre de la musique en Polynésie. Mais sinon, je suis un passionné et je crois surtout dans le travail que je fais.

Des projets pour l’avenir ?
J’ai déjà plusieurs compositions personnelles. Mais disons que selon la réaction du public par rapport à ce premier travail, un nouveau single accompagné d’un clip vidéo pourrait bien voir le jour d’ici la fin de l’année.

Rédigé par () le Jeudi 16 Octobre 2014 à 08:17 | Lu 906 fois