Air Tahiti obtient le soutien de la défiscalisation nationale pour l'achat d'un avion


Une bonne nouvelle pour Air Tahiti : à Paris mercredi soir la compagnie a obtenu l'agrément de Bercy pour bénéficier de la défiscalisation nationale pour l'achat d'un nouvel avion.
PAPEETE, le 29 octobre 2015. Depuis deux ans, la compagnie aérienne Air Tahiti tentait, sans succès jusqu'ici, d'obtenir un agrément du ministère des finances à Bercy pour pouvoir défiscaliser l'acquisition d'avions neufs pour renouveler sa flotte. Ce jeudi matin, Edouard Fritch a annoncé dans son discours devant les élus territoriaux que l'agrément fiscal métropolitain avait été accordé pour l'achat d'un nouvel avion.

C'est fait ! "Après l’adoption par votre assemblée du plan de desserte interinsulaire, j’ai le grand plaisir de vous annoncer que la compagnie Air Tahiti vient d’obtenir l’agrément fiscal métropolitain pour l’acquisition d’un nouvel avion" a simplement déclaré le président du Pays au cœur de son discours lançant le débat d'orientations budgétaires pour 2016. En septembre dernier, le report, à plusieurs reprises, de l'adoption par les élus territoriaux d'un texte législatif fixant le cadre juridique du transport interinsulaire en Polynésie, avait fait craindre aux dirigeants de la compagnie aérienne intérieure de ne pas pouvoir bénéficier de ce support financier important, évalué à environ 800 millions de Fcfp.

En 2013, alors que la compagnie s'était engagée dans le renouvellement complet de sa flotte, la direction d'Air Tahiti avait appris que l’agrément de défiscalisation nationale avait été refusé par la DGI (direction générale des impôts) à Bercy, le ministère des finances. Faute de ce soutien financier de l'Etat, la compagnie avait fait l'acquisition de son premier avion neuf, un ATR 42-600, à la fin de l'année 2013, en contractant un emprunt. Depuis, la compagnie avait continué néanmoins de travailler sur un plan de renouvellement de sa flotte pour six nouveaux appareils en espérant obtenir l'agrément fiscal de défiscalisation nationale. Un premier accord pour un de ces avions a donc été obtenu, mercredi en fin de journée, à Paris.

SIX ANS D'ATTENTE

Pour Joël Allain, le P-dg d'Air Tahiti, l'octroi de cette défiscalisation nationale est un résultat "satisfaisant pour les équipes d'Air Tahiti pour un objectif recherché depuis 2009". Il a donc fallu attendre six ans pour y parvenir. "Le verrou a sauté" à la DGFIP (direction générale des finances publiques) de Bercy, commente Joël Allain, après que le Pays a présenté, il y a quelques semaines, le schéma directeur des transports et réussi à adopter un texte réglementant le transport aérien. "Ces dernières discussions ont été complexes jusqu'à la dernière minute, le chaud et le froid n'ont cessé de souffler alternativement". Avant ce premier avion défiscalisé, Air Tahiti avait néanmoins amorcé le renouvellement de sa flotte, au cours des deux dernières années, en achetant au plein tarif, trois avions neufs. Maintenant que ce premier agrément a été accordé, un second dossier de défiscalisation devrait passer d'ici la fin de l'année. Le programme se poursuivra ensuite sur un rythme biannuel -pour deux avions par an- en 2016 et 2017.

Au total, Air Tahiti devrait donc avoir, à partir de 2018, une flotte toute neuve de neuf appareils en rotation sur ses lignes. Cette opération de renouvellement de flotte en tir groupé était un choix stratégique de la compagnie pour éviter au maximum d'avoir à confronter ses pilotes aux soucis de biqualification technique, sur des appareils de type différents. Enfin, la compagnie, espérant le développement du tourisme polynésien, a même pris une option d'achat pour un 10e appareil auprès de l'avionneur français, "car les délais d'attente chez ATR sont de quatre ans" mais cette option d'achat sera finalisée seulement "s'il y a de la croissance" indique Joël Allain.

Si le programme de défiscalisation se poursuit désormais comme convenu jusqu'en fin 2017, la compagnie aérienne intérieure devrait pouvoir bénéficier d'une économie évaluée sur la totalité de l'opération à 630 millions de Fcfp sur un investissement total de 2,3 milliards de Fcfp. "Le montant global n'est plus de 800 millions mais de 630 millions car la DGFiP a enlevé de la base éligible le prix de revente des anciens appareils qui eux-mêmes avaient bénéficié d'une opération de défiscalisation" détaille Joël Allain qui espère que tout se passera désormais sans difficulté majeure. "La DGI souhaite qu'on avance pas à pas, mais désormais les discussions se concentrent sur des questions techniques habituelles. Nous sommes revenus à des discussions normales entre Bercy, le cabinet de défiscalisation et nous-mêmes".

Ce premier avion défiscalisé, un ATR 72-600 arrivera à Tahiti Faa'a le 12 novembre prochain. Après les formalités d’usage, cet appareil intégrera la flotte d’ATR72 et ATR42 de la compagnie et commencera son service au profit des populations et des visiteurs sur les lignes opérées en ATR72 dès le 15 novembre 2015.

Air Tahiti a publié ce jeudi un communiqué de presse, pour le lire, CLIQUER ICI

Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 29 Octobre 2015 à 14:44 | Lu 1231 fois