Air Tahiti : le nouvel ATR 42-600 de la compagnie arrive dimanche


Le nouvel appareil d'Air Tahiti, un ATR-42 600 en septembre dernier lors d'un vol d'essai à Toulouse.
PAPEETE, mardi 19 novembre 2013. Le tout nouvel appareil de la compagnie Air Tahiti arrivera à l’aéroport de Tahiti Faa’a ce dimanche 24 novembre. Cet ATR 42-600 sorti des ateliers de l’avionneur toulousain est en train d’arriver jusqu’en Polynésie française par la voie des airs, en faisant chaque jour des escales sur un périple extraordinaire : de Toulouse à Alexandrie, d’Alexandrie à Muscade, puis à Colombo etc pour arriver jusqu’en Polynésie. Parti dimanche de Toulouse Blagnac, cet ATR 42-600 aux couleurs d’Air Tahiti, (avec une nouvelle livrée, notamment la queue de l’appareil paré de rouge), se posera donc pour la première fois sur le sol tahitien, dimanche.

Cet appareil est le premier avion flambant neuf, acheté par la compagnie Air Tahiti, engagée dans le renouvellement de sa flotte. Il y a une dizaine de jours, le Conseil d’administration de la compagnie avait pris la décision de l’acheter en passant par le biais d’un emprunt, après que l’agrément de défiscalisation nationale ait été refusé par la DGI (direction générale des impôts) à Bercy, le ministère des finances. Le motif de refus : le fait que la convention encadrant la délégation de service public, pour la desserte des archipels polynésiens, liant la compagnie Air Tahiti et le Pays, arrive à son terme le 31 décembre prochain et n’a pas été encore redéfinie.

Aussi, il va falloir pour l’avenir, œuvrer sur cette question centrale. «Nous allons commencer à travailler avec le Pays pour la définition d’un nouveau cadre» indique Manate Vivish, directeur général adjoint de la compagnie. Car en dépit du refus de Bercy pour la défiscalisation de ce premier appareil, cette décision de la DGI pourrait changer avec une nouvelle convention. Il en va du renouvellement complet de la flotte de la compagnie. Certains des appareils sont en service entre les archipels polynésiens depuis une dizaine d’années, les plus récents volent depuis 2009. Il n'y a pas urgence au regard de l'âge des avions qui ont une durée d'exploitation qui peut aller entre 15 et 18 ans, mais les conditions d'exploitation en milieu insulaire sont plus rudes. Air Tahiti a d'ailleurs connu divers incidents et pannes ces derniers temps qui alourdissent les interventions de maintenance sur les appareils. «Le conseil d’administration d’Air Tahiti devra se positionner, au plus tard dans les trois prochains mois, sur cette question décisive du renouvellement complet ou non de la flotte» admet encore Manate Vivish.

Dans l’idéal, Air Tahiti a prévu de se porter acquéreur de sept avions auprès de la compagnie ATR : trois de type ATR-42 et quatre de type ATR-72. La commande ferme avait été signée en décembre 2012 avec une clause suspensive, toutefois, liée à l’accord de l’agrément de défiscalisation. En tout cas l’arrivée d’un avion de nouvelle génération, avec des évolutions technologiques importantes, va nécessairement créer des besoins nouveaux reconnait également Manate Vivish.

Pour autant, cet ATR-42 de la série 600 ne prendra pas immédiatement son envol sur les liaisons habituelles d’Air Tahiti. Au cours de la semaine prochaine il doit d’abord recevoir des équipements spécifiques supplémentaires pour répondre aux normes d’exploitation de la compagnie et passer entre les mains de la direction de l’aviation civile pour la conformité de l’appareil. Il ne devrait donc être mis en circulation commerciale qu’à partir du vendredi 29 novembre. Compte tenu de sa taille, limitée, cet ATR-42 est plus particulièrement dévolu vers les destinations disposant de pistes d’atterrissage courtes : les Tuamotu, Maupiti et Rarotonga (Îles Cook).

La compagnie Air Tahiti a développé en 2011 un chiffre d’affaires de 12,65 milliards Fcfp . Elle bénéficie d’une délégation de service public lui offrant d’exploiter l’activité de transporteur aérien interinsulaire entre 45 îles de Polynésie française. De son côté, le Pays est actionnaire à 13,9% dans le capital de la compagnie.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 19 Novembre 2013 à 17:30 | Lu 2845 fois