Air Tahiti : "Y a-t-il un pilote dans l‘avion ?", s'interroge le Tahoera'a


Dans un communiqué adressé lundi, le parti politique Tahoera'a Huiraatira s'interroge sur l'attitude de l'exécutif polynésien, face au conflit social qui touche la compagnie aérienne Air Tahiti, depuis le 12 mai dernier : "Le conflit qui paralyse Air Tahiti va entrer dans son 20e jour de grève, et aucune issue ne semble se dessiner. Le Tahoera’a Huiraatira a interrogé le gouvernement lors d’une question orale à l’assemblée la semaine dernière. Il en ressort que le gouvernement se contente d’être un spectateur passif. Le président Edouard Fritch, tout en faisant croire qu’il ne voulait pas interférer dans ce conflit, a en réalité pris fait et cause pour la direction de la compagnie qu’il a publiquement assurée de son soutien. En apportant un soutien affiché à la direction, le président Fritch, loin d’être neutre, a en réalité encouragé celle-ci dans ses positions, contribuant ainsi largement à l’enlisement du conflit actuel.
La société Air Tahiti est une société privée, mais la Polynésie française en est également actionnaire. La collectivité détient 14% des parts, et le ministre de l’Equipement en charge des Transports la représente au sein du conseil d’administration. Air Tahiti bénéficie en outre d’une convention qui lui procure des avantages et lui confère des obligations de mission de service public, en premier lieu desquelles, d’assurer le désenclavement des archipels.
Chaque jour l’impact de la grève est plus critique sur les populations qui sont littéralement prises en otage, et sur l’économie des archipels. Cette situation est devenue inadmissible et notre pays est coupé en deux. A peine revenu de Paris, le président Fritch est reparti aux Samoa. Pour lui ça vole très bien, mais ce n’est pas le cas pour les Polynésiens ! Plutôt que d’aller se balader sans cesse, le président du pays serait bien inspiré de tout mettre en œuvre pour contribuer rapidement au règlement d’un conflit qui n’a que trop duré.
Il est de sa responsabilité, en tant qu’actionnaire et en tant qu’autorité délégante, de préserver la liberté de circulation des personnes, ainsi que la liberté économique, et ce faisant, d’éviter à notre tourisme en souffrance d’être victime d’un nouveau coup de massue. Quand on voit l’indifférence du président et la légèreté avec laquelle il se désintéresse de ce conflit, les Polynésiens sont en droit de se demander s’il y a encore un pilote dans l’avion ?
Il faut croire que les problèmes des Polynésiens ne sont pas les siens !
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Rédigé par Communiqué officiel le Lundi 30 Mai 2016 à 16:38 | Lu 403 fois