Air France à Tahiti : un ultimatum comme base de négociation


PAPEETE, mercredi 21 novembre 2012. Pas de miracle parisien pour les salariés d’Air France à Tahiti, au contraire, le rendez-vous de mardi après-midi (le 20 novembre) à Roissy avec Xavier Broseta, le N°2 de la compagnie nationale a jeté un froid. Celui qui assume depuis le 1er février 2012 la direction générale des ressources humaines et de la politique sociale du groupe n’y est pas allé par quatre chemins. La restructuration Transform Papeete ne se fera que sur la base des propositions de la direction régionale : à savoir un gain de 35% de productivité et une baisse des salaires de 18%. Dans ces conditions, on se demande bien pourquoi la direction régionale et les syndicats de Tahiti se sont rencontrés durant six semaines, à raison de un à deux rendez-vous par semaine, puisque c’est le retour à la case départ.

La case départ, ce sont les efforts de productivité demandés depuis mi septembre par la direction régionale aux salariés locaux, particulièrement au personnel navigant commercial (PNC), et qui sont jugés, par les syndicats, impossibles à atteindre, voire discriminatoires par rapport au seuil de 20% de productivité demandé dans le plan de restructuration national, Transform 2015. A Papeete, la direction régionale a fixé à 3 millions d’euros par an (357 millions de Fcfp) les économies à faire pour retrouver un équilibre d’exploitation de la ligne Papeete/Los Angeles, la portion déficitaire de la liaison Tahiti/Paris. Et visiblement, la direction nationale se tient à cet objectif très ambitieux et certainement annonciateur de suppressions d’emplois sur la base de Tahiti.
Sauf que pour l’instant rien n’est annoncé clairement : le rendez-vous parisien a fait l’effet d’une douche froide et la saison des pluies s’amorce donc avec force tempêtes et orages pour les salariés d’Air France Tahiti. Une première assemblée générale du personnel est programmée pour demain vendredi, une seconde pour lundi. L’intersyndicale a cru comprendre que la direction annoncerait une décision sur l’avenir des salariés de Tahiti d’ici une quinzaine de jours. Ces derniers auront peut-être dégainé les premiers.


Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 21 Novembre 2012 à 14:39 | Lu 2910 fois