Agriculture : signature d’une convention cadre Etat-Pays en avril


PARIS, 22 février 2017 - Le ministre des Ressources primaires, Tearii Alpha, a été reçu, mercredi à Paris, par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture du gouvernement central. Tous deux ont convenu de la signature, en avril, d’une convention cadre centrée sur le développement du secteur primaire en Polynésie française

"Monsieur le ministre, je partage votre stratégie. Elle correspond à la voie de demain. Je vous propose que la convention soit signée avant la fin de la mandature", a indiqué Stéphane le Foll à Tearii Alpha au terme de leur entretien. Le ministre des ressources primaires était venu lui expliquer que cette convention cadre devait avoir pour vocation de repositionner le secteur primaire dans son ensemble dans le développement futur de la Polynésie.

Dans son esprit, l’Etat, à travers ses directions générales et ses instituts de recherche orientés sur le développement du secteur primaire, peuvent apporter beaucoup.

En premier lieu, la convention, renforcera la protection phytosanitaire de la Polynésie française qui est, certes, indemne de nombre de maladies et de pestes, mais qui n’est pas à l’abri de leur apparition : "Si l’on veut conserver longtemps cette remarquable qualité phytosanitaire il nous faut imaginer une nouvelle organisation entre les douanes et les agents phytosanitaires, mais aussi avec les agriculteurs pour la vulgarisation de l’utilisation des intrants (engrais, produits phytosanitaires, amendements, semences…) et rechercher de solutions nouvelles pour éradiquer ces pestes", a précisé le ministre des ressources primaires.

Autre aspect de cette convention : la recherche innovation et la recherche développement. Il faut absolument les développer dans le secteur primaire. Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) et l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) ont beaucoup travaillé sur le développement des espèces tropicales et la valorisation des produits tropicaux : « On souhaiterait que ces deux organismes mesurent à nouveau toute l’étendue du potentiel polynésien. Je pense notamment au développement du cocotier, aux agrumes, aux fruits, à la filière biotechnologique » a déclaré Tearii Alpha, convaincu que « c’est dans l’infiniment petit du végétal ou du bio-organisme polynésien que l’on trouvera certaines solutions d’intérêt thérapeutique ou industriel ».

Labelliser les produits polynésiens

Autre volet de la convention, celui du développement de filières. En Polynésie, certains produits pourraient être érigés en marque, en label agro-écologique ou agro-biologique tels la vanille de Tahiti, le miel de Tahiti, la confiture de Tahiti ou encore des purées de jus et mangues de Tahiti. Labellisés, tous ces produits auraient une possibilité supérieure de présence sur les marchés français et européens.

A cette fin, Stephane Le Foll et Tearii Alpha ont convenu que la vanille, le maraichage, le cocotier et les pinus feraient l’objet, d’ores et déjà, d’une coopération entre le Pays et l’Etat afin de les valoriser.

La convention cadre fera aussi état de filière destinées à répondre à la consommation polynésienne. « Il nous faut absolument remettre en avant la filière porcine et créer des liens avec des instituts spécialisés », a martelé le ministre des ressources primaires. Autre filière à organiser, celle de la chèvre des Marquises avec des solutions d’abattoirs mobiles, des solutions très simple au niveau sanitaire, de manière à réintégrer la chèvre dans le circuit de commercialisation.

Le ministre des ressources primaires n’a pas oublié la filière maraîchère et son nécessaire développement : «Nos interlocuteurs au sein des directions rencontrées ont évoqué l’aménagement de passerelles avec des organismes spécialisés, la vulgarisation de bonnes pratiques, une intégration au dispositif DEPHY et ses 3 000 fermes pilotes ». Stéphane Le Foll lui a effectivement confirmé que la Polynésie serait intégrée au programme de ces fermes pilotes.

La France riche de sa biodiversité ultramarine


"Cette convention cadre n’est pas uniquement dédiée aux projets d’export mais a bien vocation à structurer tout le système polynésien", a insisté Tearii Alpha. A ses yeux, il est essentiel de demeurer dans une veille juridique et réglementaire, en lien avec les services du ministère de l’agriculture, pour coller aux tendances du moment et du futur car "nous allons manger de plus en plus naturel".

De manière concrète, le ministre des Ressources primaires souhaite que son ministère travaille avec les services du Haut-commissaire en Polynésie français et en direct avec la Direction générale de l’agriculture pour que, dans les trois mois qui viendront, une convention puisse être signée avec le ministre de l’Agriculture : "Cette convention sera d’autant plus importante qu’elle aura des incidences sur l’emploi et l’écologie. Elle changera le regard que portera la Direction Générale de l’agriculture sur le secteur agricole de la Polynésie. Enfin, nous souhaitons être accompagnés dans la création et le soutien à la filière aquaculture biologique : crevettes, les poissons lagonaires et algues".

Selon Tearii Alpha, l’avenir de la France continuera de passer par ses outre-mer surtout en matière de biodiversité : "La France est riche de sa biodiversité ultramarine, et la Polynésie peut apporter sa part".

Depuis son arrivée lundi, le ministre des ressources primaires a rencontré successivement le Délégué ministériel aux outre-mer, la Directrice Générale de la Performance économique et environnementale des entreprises, la Direction générale de l’Enseignement et de la recherche, ainsi que la Direction générale de l’alimentation.

Ces divers entretiens ont eu lieu en présence d’Yvette Tapea-Temauri, présidente de la chambre de l'agriculture et de la pêche lagonaire, Mélanie Fourmanoir, chef de service du développement rural, et Karine Vairaaroa, Directrice générale de l’Epic vanille. Jeudi, Tearii Alpha doit se rendre au siège de l’Ifremer et aura notamment des réunions importantes avec l’Inra, le CIRAD, ainsi que le CNAM.

Rédigé par Communiqué officiel le Mercredi 22 Février 2017 à 16:48 | Lu 958 fois