AIX-EN-PROVENCE, 9 mars 2012 (AFP) - Un homme de 38 ans, jugé pour avoir tranché avec un cutter le pénis de l'amant de sa femme en octobre 2008, a été condamné vendredi par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône à une peine de 13 ans de réclusion criminelle.
Les jurés, qui ont rendu leur verdict après deux heures de délibérations, ont suivi les réquisitions de l'avocat général Gilles Rognoni.
"Vous avez devant vous un criminel d'exception. On est dans l'histoire d'une virilité écornée. L'acte commis est hors du commun. Comment peut-on être capable de faire des choses pareilles ?", avait argué le représentant du parquet, rappelant que seulement trois autres cas avaient été recensés à Marseille au cours de ces 50 dernières années, dont deux auto-mutilations.
Le 23 octobre 2008 au matin, Blaise Fragione appelle les secours depuis son domicile marseillais. Il explique avoir eu un différend avec son rival, l'avoir assommé, puis ôté son pantalon et son slip avant de lui sectionner le sexe avec un cutter et de le jeter dans les toilettes.
"Cette affaire est dramatique. La victime a tout perdu, son sexe, sa première compagne, celle avec qui il voulait faire sa vie" et qui a eu depuis un troisième enfant avec l'agresseur, a relevé M. Rognoni, ajoutant : "Je trouve que c'est quand même cher payé, ces quelques nuits d'amour dans un hôtel".
Au deuxième jour de son procès, l'accusé, petit gabarit musclé et longs cheveux noirs, a présenté ses "sincères excuses" à la victime, un grand gaillard de 36 ans visiblement affecté. "Je sais bien que j'ai gâché sa vie, même s'il y a des moyens de rattraper la sauce", a lancé M. Fragione, qui avait expliqué jeudi que son geste avait été "dicté par la folie".
"Qui peut dire qu'on n'est pas susceptible de revenir à des instincts primitifs en réaction à une humiliation, une peur ? (...) La peur de l'anéantissement", a plaidé son avocat, Me Marc Ceccaldi, rappelant que cet acte était intervenu "dans un contexte de dévalorisation" pour l'accusé.
Casque bleu en Bosnie pendant deux ans avant de travailler sur les chantiers navals à Marseille, il se trouvait en inactivité au moment des faits à la suite d'un accident de moto.
En face, l'ancien amant a laissé éclater sa "colère". "Quand il sortira de prison à 45 ans, il pourra reprendre une vie normale. Ma vie à moi, elle est foutue, plus que détruite, je suis aujourd'hui un mort-vivant", a-t-il dit.
"Non, ça n'a pas été un coup de folie, c'était pas le oaï (pagaille, en parler marseillais) dans sa tête, c'était pas la foir'fouille", a insisté son conseil, Me Grégoire Ladouari, en reprenant les termes utilisés à l'audience par Blaise Fragione.
"Il l'a commis à dessein, en punissant mon client par où il avait estimé qu'il avait péché. Il pouvait couper une oreille, un doigt : il a choisi une mutilation particulière, elle est perpétuelle, ce sera une souffrance permanente même si la chirurgie peut bricoler", a-t-il conclu.
Les jurés, qui ont rendu leur verdict après deux heures de délibérations, ont suivi les réquisitions de l'avocat général Gilles Rognoni.
"Vous avez devant vous un criminel d'exception. On est dans l'histoire d'une virilité écornée. L'acte commis est hors du commun. Comment peut-on être capable de faire des choses pareilles ?", avait argué le représentant du parquet, rappelant que seulement trois autres cas avaient été recensés à Marseille au cours de ces 50 dernières années, dont deux auto-mutilations.
Le 23 octobre 2008 au matin, Blaise Fragione appelle les secours depuis son domicile marseillais. Il explique avoir eu un différend avec son rival, l'avoir assommé, puis ôté son pantalon et son slip avant de lui sectionner le sexe avec un cutter et de le jeter dans les toilettes.
"Cette affaire est dramatique. La victime a tout perdu, son sexe, sa première compagne, celle avec qui il voulait faire sa vie" et qui a eu depuis un troisième enfant avec l'agresseur, a relevé M. Rognoni, ajoutant : "Je trouve que c'est quand même cher payé, ces quelques nuits d'amour dans un hôtel".
Au deuxième jour de son procès, l'accusé, petit gabarit musclé et longs cheveux noirs, a présenté ses "sincères excuses" à la victime, un grand gaillard de 36 ans visiblement affecté. "Je sais bien que j'ai gâché sa vie, même s'il y a des moyens de rattraper la sauce", a lancé M. Fragione, qui avait expliqué jeudi que son geste avait été "dicté par la folie".
"Qui peut dire qu'on n'est pas susceptible de revenir à des instincts primitifs en réaction à une humiliation, une peur ? (...) La peur de l'anéantissement", a plaidé son avocat, Me Marc Ceccaldi, rappelant que cet acte était intervenu "dans un contexte de dévalorisation" pour l'accusé.
Casque bleu en Bosnie pendant deux ans avant de travailler sur les chantiers navals à Marseille, il se trouvait en inactivité au moment des faits à la suite d'un accident de moto.
En face, l'ancien amant a laissé éclater sa "colère". "Quand il sortira de prison à 45 ans, il pourra reprendre une vie normale. Ma vie à moi, elle est foutue, plus que détruite, je suis aujourd'hui un mort-vivant", a-t-il dit.
"Non, ça n'a pas été un coup de folie, c'était pas le oaï (pagaille, en parler marseillais) dans sa tête, c'était pas la foir'fouille", a insisté son conseil, Me Grégoire Ladouari, en reprenant les termes utilisés à l'audience par Blaise Fragione.
"Il l'a commis à dessein, en punissant mon client par où il avait estimé qu'il avait péché. Il pouvait couper une oreille, un doigt : il a choisi une mutilation particulière, elle est perpétuelle, ce sera une souffrance permanente même si la chirurgie peut bricoler", a-t-il conclu.