Gaston Flosse et Edouard Fritch sont soupçonnés d'avoir fait supporter aux administrés de Pirae, dans les années 90 et au début des années 2000, tous les frais liés à l'approvisionnement en eau de la villa de Gaston Flosse, construite à Erima sur les hauteurs de la commune voisine d'Arue.
PAPEETE, 5 octobre 2018 - Gaston Flosse et Edouard Fritch seront entendus le 30 octobre prochain à 8 heures devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics dans l’affaire dite de la "citerne d’eau de Erima".
>> Màj le 30 octobre 2018 : L'audience est renvoyée au 6 juin 2019 à la demande des avocats de la défense.
Après plusieurs années d’instruction et une ordonnance de renvoi enregistrée le 7 novembre dernier, Gaston Flosse et Edouard Fritch doivent comparaître devant le tribunal correctionnel le 30 octobre prochain, pour le délit de détournement de fonds public. Edouard Fritch et son prédécesseur à la présidence de la Polynésie française sont poursuivis pour des décisions prises alors qu'ils étaient maires de la commune de Pirae.
Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir fait supporter aux administrés de cette commune, dans les années 90 et au début des années 2000, les frais liés à l'approvisionnement en eau de la villa de Gaston Flosse, construite sur les hauteurs de la commune voisine d'Arue, à Erima.
Gaston Flosse était le premier magistrat de Pirae depuis 1965, mais il avait été contraint de renoncer à la mairie pour cause de cumul de mandats. Edouard Fritch lui avait succédé en mai 2000, sans rien changer au système d’approvisionnement en eau de la villa de Erima. L’affaire avait finalement été révélée par la Chambre territoriale des comptes à l’occasion d’un rapport en 2011.
Cette villa, construite à la fin des années 80 sur une zone à l'époque dépourvue d'eau potable, avait été raccordée à une réserve située six kilomètres plus loin et en contrebas, sur la commune de Pirae.
Le pompage pour acheminer l'eau dans le système d'adduction vers la villa de Gaston Flosse, puis diverses autres propriétés bâties par la suite au début des années 2000, aura généré "des frais d'électricité et d'entretien colossaux" a noté la chambre territoriale des comptes dans son rapport. Des sources ont estimé ces frais à une charge annuelle d’environ 10 millions de francs, en plus des dépenses liées aux travaux de raccordement initiaux.
Deux sœurs aujourd’hui retraitées, réputées proches de Gaston Flosse, ont également été mises en examen pour détournement courant 2015, à la suite d’un réquisitoire supplétif du parquet de Papeete. Elles sont de même citées à comparaître devant le tribunal correctionnel, le 30 octobre prochain.
L'ancienne conseillère territoriale Hilda Chalmont, née Handerson, et sa sœur Olga sont inquiétées pour avoir sciemment consenti à laisser la conduite d'alimentation de la citerne de Erima courir sur leur terrain en échange de la gratuité de l'eau. "Ces maisons sont alimentées gratuitement, depuis leur construction, à partir du réservoir (...) qui alimente la propriété de M. Gaston Flosse, à la suite d'un accord entre lui-même et Mme Hilda Chalmont, sur la propriété de laquelle passe la conduite d'alimentation dudit réservoir", constatait dès 2011 le rapport de la CTC pour qui toutes ces installations étaient "clandestines".
>> Màj le 30 octobre 2018 : L'audience est renvoyée au 6 juin 2019 à la demande des avocats de la défense.
Après plusieurs années d’instruction et une ordonnance de renvoi enregistrée le 7 novembre dernier, Gaston Flosse et Edouard Fritch doivent comparaître devant le tribunal correctionnel le 30 octobre prochain, pour le délit de détournement de fonds public. Edouard Fritch et son prédécesseur à la présidence de la Polynésie française sont poursuivis pour des décisions prises alors qu'ils étaient maires de la commune de Pirae.
Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir fait supporter aux administrés de cette commune, dans les années 90 et au début des années 2000, les frais liés à l'approvisionnement en eau de la villa de Gaston Flosse, construite sur les hauteurs de la commune voisine d'Arue, à Erima.
Gaston Flosse était le premier magistrat de Pirae depuis 1965, mais il avait été contraint de renoncer à la mairie pour cause de cumul de mandats. Edouard Fritch lui avait succédé en mai 2000, sans rien changer au système d’approvisionnement en eau de la villa de Erima. L’affaire avait finalement été révélée par la Chambre territoriale des comptes à l’occasion d’un rapport en 2011.
Cette villa, construite à la fin des années 80 sur une zone à l'époque dépourvue d'eau potable, avait été raccordée à une réserve située six kilomètres plus loin et en contrebas, sur la commune de Pirae.
Le pompage pour acheminer l'eau dans le système d'adduction vers la villa de Gaston Flosse, puis diverses autres propriétés bâties par la suite au début des années 2000, aura généré "des frais d'électricité et d'entretien colossaux" a noté la chambre territoriale des comptes dans son rapport. Des sources ont estimé ces frais à une charge annuelle d’environ 10 millions de francs, en plus des dépenses liées aux travaux de raccordement initiaux.
Deux sœurs aujourd’hui retraitées, réputées proches de Gaston Flosse, ont également été mises en examen pour détournement courant 2015, à la suite d’un réquisitoire supplétif du parquet de Papeete. Elles sont de même citées à comparaître devant le tribunal correctionnel, le 30 octobre prochain.
L'ancienne conseillère territoriale Hilda Chalmont, née Handerson, et sa sœur Olga sont inquiétées pour avoir sciemment consenti à laisser la conduite d'alimentation de la citerne de Erima courir sur leur terrain en échange de la gratuité de l'eau. "Ces maisons sont alimentées gratuitement, depuis leur construction, à partir du réservoir (...) qui alimente la propriété de M. Gaston Flosse, à la suite d'un accord entre lui-même et Mme Hilda Chalmont, sur la propriété de laquelle passe la conduite d'alimentation dudit réservoir", constatait dès 2011 le rapport de la CTC pour qui toutes ces installations étaient "clandestines".