Philipe Couraud, le frère de Jean-Pascal Couraud, dit JPK, a donné une conférence de presse ce mardi, afin de dévoiler ses “convictions” quant à la disparition de son frère en 1997. Crédit photo Thibault Segalard / DR.
Tahiti, le 17 décembre 2024 - Vingt-sept ans après la disparition du journaliste Jean-Pascal Couraud, dit JPK, et cinq mises en examen pour meurtre, aucun procès n’a encore eu lieu. La famille, dénonçant un “déni de justice”, réclame l’accélération de la procédure et notamment que Gaston Flosse soit enfin auditionné. Ce mardi, Philippe Couraud, frère de JPK, a rendu publiques les “convictions” de la famille sur les circonstances de la disparition et le déroulement de l’enquête.
Vingt-sept ans après la disparition de Jean-Pascal Couraud, dit JPK, et vingt ans après le dépôt d’une plainte pour meurtre par sa famille, l’affaire demeure un mystère épais. Un mystère qui aura défrayé la chronique et qui, à défaut de se dissiper, continue de cristalliser les critiques envers la justice. Pour Philippe Couraud, frère du journaliste ancien opposant politique de Gaston Flosse pendant son règne, le temps de la patience est révolu.
“Vingt ans, ça suffit. On ne peut plus faire comme si c'était un mystère : on sait ce qui s’est passé. Il faut arrêter de se voiler la face et de se cacher derrière son petit doigt”, a-t-il martelé, lors d’une conférence de presse exceptionnelle organisée ce mardi. Face à une justice qu'elle juge trop passive, la famille de JPK entend exprimer son “exaspération” et espère enfin voir les choses évoluer. Car oui, malgré les cinq personnes mises en examen pour meurtre depuis dix ans, aucun procès n’a encore eu lieu.
“Enlisement du travail d’instruction”
La famille de JPK, non tenue par le secret de l’instruction, a choisi de rendre publiques “ses convictions” et certaines révélations issues du dossier. “À ce stade, on ne peut que regretter l’enlisement du travail d’instruction”, déplore Philippe Couraud.
Maîtres William Bourdon et James Lau, avocats de la famille, parlent quant à eux de “déni de justice”. “C’est inacceptable, cette situation est un véritable déni de justice”, a affirmé Me Bourdon en visioconférence depuis la métropole. “La justice a un devoir absolu d’organiser le procès des cinq personnes mises en examen.”
Vingt-sept ans après la disparition de Jean-Pascal Couraud, dit JPK, et vingt ans après le dépôt d’une plainte pour meurtre par sa famille, l’affaire demeure un mystère épais. Un mystère qui aura défrayé la chronique et qui, à défaut de se dissiper, continue de cristalliser les critiques envers la justice. Pour Philippe Couraud, frère du journaliste ancien opposant politique de Gaston Flosse pendant son règne, le temps de la patience est révolu.
“Vingt ans, ça suffit. On ne peut plus faire comme si c'était un mystère : on sait ce qui s’est passé. Il faut arrêter de se voiler la face et de se cacher derrière son petit doigt”, a-t-il martelé, lors d’une conférence de presse exceptionnelle organisée ce mardi. Face à une justice qu'elle juge trop passive, la famille de JPK entend exprimer son “exaspération” et espère enfin voir les choses évoluer. Car oui, malgré les cinq personnes mises en examen pour meurtre depuis dix ans, aucun procès n’a encore eu lieu.
“Enlisement du travail d’instruction”
La famille de JPK, non tenue par le secret de l’instruction, a choisi de rendre publiques “ses convictions” et certaines révélations issues du dossier. “À ce stade, on ne peut que regretter l’enlisement du travail d’instruction”, déplore Philippe Couraud.
Maîtres William Bourdon et James Lau, avocats de la famille, parlent quant à eux de “déni de justice”. “C’est inacceptable, cette situation est un véritable déni de justice”, a affirmé Me Bourdon en visioconférence depuis la métropole. “La justice a un devoir absolu d’organiser le procès des cinq personnes mises en examen.”
Pour Philipe Couraud, "la justice doit accepter d’aller jusqu’au bout, quelle que soit la vérité dérangeante que cela pourrait révéler". Crédit photo : Thibault Segalard.
Car derrière cette affaire judiciaire complexe se tient une famille, endeuillée depuis 27 ans. “Ça fait vingt ans qu’on porte ça”, confie Philippe Couraud. “La crédibilité de la justice est sérieusement mise en cause. Ce n’est bon pour personne lorsque la justice ne fait pas son travail.”
Auditionner (enfin) Gaston Flosse
Les critiques de la famille ne datent pas d’hier. Dès la disparition de JPK en 1997 et la réouverture du dossier en 2004, l’enquête est jugée chaotique. “Il y a eu de réels blocages et de gros loupés, qui empêchent aujourd'hui que la vérité apparaisse. En raison notamment de pistes pas assez documentées et de plusieurs auditions qui auraient dû être réalisées”, explique Philippe Couraud.
Parmi ces auditions manquantes figure celle de Gaston Flosse, dont JPK était l'un des opposants à l’époque. Sur ce point, l’avocat général s’était déjà dit surpris, en 2022, de ne trouver aucune trace de l’audition de l’ancien président du territoire. “Des éléments du dossier justifient cette audition, et nous avons déposé une demande formelle en 2023”, rappelle Philippe Couraud. Un argument renforcé par l’urgence de la situation, comme la rappelé Me Bourdon : Gaston Flosse, bien qu'encore actif politiquement, est aujourd’hui âgé de 93 ans. “Il a tout de même été, de facto, le premier bénéficiaire de cette disparition”, ajoute l'avocat.
Une justice aux moyens insuffisants
Depuis 2004, six juges d’instruction se sont succédé sur ce dossier. La dernière en date est arrivée sur le territoire il y a un mois. Mais les défis restent nombreux. “Il faudrait à un magistrat aguerri trois mois à temps plein pour maîtriser ce dossier dans sa totalité”, avait souligné l’ancienne juge d’instruction à la famille, qui avait réclamé des moyens supplémentaires à la justice – demande restée lettre morte.
Philippe Couraud s’interroge alors : “La nouvelle juge disposera-t-elle des moyens nécessaires pour prendre en main ce dossier, réaliser de nouvelles auditions et clore cette instruction qui a trop duré ? On ne peut qu'exprimer de vives inquiétudes quant à la capacité et la volonté de la justice d'arriver au bout de cette instruction. Comment peut-on (la famille, NDLR) considérer ce refus de donner une assistance juridique au juge d'instruction ?”
Vingt-sept ans après la mort de Jean-Pascal Couraud, l’affaire JPK, plus que jamais, demeure le symbole d’un combat pour la vérité et contre l’impunité. “La justice doit accepter d’aller jusqu’au bout, quelle que soit la vérité dérangeante que cela pourrait révéler”, conclut Philippe Couraud.
Auditionner (enfin) Gaston Flosse
Les critiques de la famille ne datent pas d’hier. Dès la disparition de JPK en 1997 et la réouverture du dossier en 2004, l’enquête est jugée chaotique. “Il y a eu de réels blocages et de gros loupés, qui empêchent aujourd'hui que la vérité apparaisse. En raison notamment de pistes pas assez documentées et de plusieurs auditions qui auraient dû être réalisées”, explique Philippe Couraud.
Parmi ces auditions manquantes figure celle de Gaston Flosse, dont JPK était l'un des opposants à l’époque. Sur ce point, l’avocat général s’était déjà dit surpris, en 2022, de ne trouver aucune trace de l’audition de l’ancien président du territoire. “Des éléments du dossier justifient cette audition, et nous avons déposé une demande formelle en 2023”, rappelle Philippe Couraud. Un argument renforcé par l’urgence de la situation, comme la rappelé Me Bourdon : Gaston Flosse, bien qu'encore actif politiquement, est aujourd’hui âgé de 93 ans. “Il a tout de même été, de facto, le premier bénéficiaire de cette disparition”, ajoute l'avocat.
Une justice aux moyens insuffisants
Depuis 2004, six juges d’instruction se sont succédé sur ce dossier. La dernière en date est arrivée sur le territoire il y a un mois. Mais les défis restent nombreux. “Il faudrait à un magistrat aguerri trois mois à temps plein pour maîtriser ce dossier dans sa totalité”, avait souligné l’ancienne juge d’instruction à la famille, qui avait réclamé des moyens supplémentaires à la justice – demande restée lettre morte.
Philippe Couraud s’interroge alors : “La nouvelle juge disposera-t-elle des moyens nécessaires pour prendre en main ce dossier, réaliser de nouvelles auditions et clore cette instruction qui a trop duré ? On ne peut qu'exprimer de vives inquiétudes quant à la capacité et la volonté de la justice d'arriver au bout de cette instruction. Comment peut-on (la famille, NDLR) considérer ce refus de donner une assistance juridique au juge d'instruction ?”
Vingt-sept ans après la mort de Jean-Pascal Couraud, l’affaire JPK, plus que jamais, demeure le symbole d’un combat pour la vérité et contre l’impunité. “La justice doit accepter d’aller jusqu’au bout, quelle que soit la vérité dérangeante que cela pourrait révéler”, conclut Philippe Couraud.
Retour sur “l'affaire JPK”, par le spectre de la famille
Au cours de la conférence de presse, Philippe Couraud, frère de Jean-Pascal Couraud (JPK), est revenu longuement sur les circonstances de la disparition de son frère. Pour rappel, l’ancien journaliste et rédacteur en chef des Nouvelles de Tahiti, opposant politique notoire à Gaston Flosse, a disparu dans des conditions troubles en décembre 1997. Comme l’a rappelé Philippe Couraud, toutes les personnes mentionnées dans cette affaire sont présumées innocentes tant qu’aucun jugement définitif n’a été rendu.
Disparition et hypothèses
Jean-Pascal Couraud disparaît donc sans laisser de traces en décembre 1997. Au départ, les autorités avancent l’hypothèse d’un suicide. Mais cette version est rapidement remise en question par ses proches, qui excluent l’idée d’un acte volontaire. Les éléments troublants s’accumulent : à l’époque, JPK travaillait sur des dossiers explosifs impliquant de hauts responsables politiques, comme le président du Pays de l'époque, Gaston Flosse, et des montages financiers controversés.
Parmi ces dossiers figuraient des affaires particulièrement sensibles : une possible fausse déclaration de patrimoine de Gaston Flosse lors de son élection comme député en 1993. “Jean-Pascal détenait des documents, fournis par un avocat local, qui détaillaient différents montages financiers”, explique Philippe Couraud. De plus, JPK enquêtait sur les liens entre Gaston Flosse et une banque japonaise qui aurait facilité le financement de l’activité politique de Jacques Chirac, un proche de Flosse. Cette affaire deviendra plus tard l’affaire Clearstream, qui n’aboutira pas. Ces pistes sont devenues centrales dans l’enquête sur sa disparition.
Commando et torture
Pendant plusieurs années, l’affaire reste au point mort. En 2004, cependant, un témoignage relance brutalement les investigations. Vetea Guilloux, ancien membre du Groupe d’intervention de Polynésie (GIP), affirme que Jean-Pascal Couraud aurait été enlevé, torturé et jeté en mer, au large de Tahiti. Selon lui, cet acte aurait été orchestré par des membres du GIP, un groupe notoirement proche de Gaston Flosse. Bien qu’il se soit rétracté avant de réitérer ses accusations en 2012, ces déclarations ont alimenté de nouvelles pistes.
Philippe Couraud a également rapporté des éléments de l'enquête, sur les événements de cette période : “En 1997, un agent de la DGSE, André Yhuel, mis à disposition du Service d’études et de documentation (SED), organisait des filatures des opposants de Gaston Flosse. Sur ordre direct de ce dernier, une surveillance de JPK a été mise en place. Le jour de sa disparition, Jean-Pascal a été interrogé dans les locaux de la flottille administrative, d’où il est ressorti vivant. Plus tard, un commando de cinq personnes, membres de cette flottille, l’a enlevé devant témoin, avant de l’embarquer sur un bateau. Il n’y a plus de doute sur l’enlèvement et les circonstances de son décès.”
Philippe Couraud a aussi expliqué que deux membres supposés de ce commando sont morts dans des conditions suspectes, en 2002 et 2004 : “L’un est tombé à l’eau, au large des Marquises, et l’autre a été retrouvé mort, vêtu uniquement de chaussettes, dans une vallée de Faaone.”
Un excès de zèle ?
La justice réouvre alors l’enquête pour “homicide volontaire”, et des investigations plus poussées sont menées. Toutefois, les preuves tangibles manquent. Le corps de JPK n’a jamais été retrouvé. “L'enquête a véritablement avancé à partir de 2007, quand Nicolas Sarkozy a été élu”, explique le frère du disparu. “Le juge d'instruction de l'époque a mené une enquête minutieuse.”
Durant l'enquête, de nombreux agents du SED sont auditionnés sous X. “Un membre du cabinet de Gaston Flosse, lieutenant-colonel de gendarmerie, a dit lors d'une audition : Je pense que cette disparition résulte d'un excès de zèle qui a mal tourné. La plupart des gens voulaient anticiper les désirs de Gaston Flosse avant qu'il ne les exprime. Il est possible que quelqu'un soit intervenu auprès du journaliste pour calme ses ardeur”, détaille Philipe Couraud.
En 2013, trois anciens membres du GIP – Tino Mara, Tutu Manate et l’ancien chef du GIP, Rere Puputauki – sont mis en examen pour leur implication présumée dans l’enlèvement. Cependant, les investigations font face à de multiples obstacles. En 2014, un coup dur survient avec l’annulation des écoutes téléphoniques, qui contenaient de nombreux éléments à charge contre les suspects. De plus, bien que l’État ait levé le secret-défense sur certaines pièces liées à l’affaire Clearstream, un document reste classifié. Selon Philippe Couraud, “il contiendrait un élément déterminant pour l’enquête”.
La femme et l’amant
En 2019, une nouvelle tournure s’ajoute à l’affaire lorsque Miri Tatarata, compagne de JPK jusqu’à sa disparition, et Francis Stein, ami proche du journaliste, sont mis en examen pour meurtre. Les incohérences dans leurs témoignages, notamment concernant un incident impliquant la voiture de Stein le soir de la disparition, alimentent les soupçons. Les deux auraient été amants. Leur relation, longtemps cachée, aurait continué après la mort de JPK, renforçant l’hypothèse d’une implication personnelle.
Après 27 ans, l’affaire JPK met en lumière les tensions profondes de la vie politique polynésienne des années 1990-2000. Gaston Flosse, alors président de la Polynésie française, est souvent dépeint comme la figure centrale d’un système opaque. Bien qu’il n’ait jamais été formellement inquiété dans cette affaire, son nom reste étroitement associé au dossier. “Quelle que soit la cause de sa mort, excès de zèle ou assassinat prémédité, c’est un crime politique. Il était un gêneur dont on craignait les révélations”, a déclaré Me Bourdon, avocat de la famille.
Disparition et hypothèses
Jean-Pascal Couraud disparaît donc sans laisser de traces en décembre 1997. Au départ, les autorités avancent l’hypothèse d’un suicide. Mais cette version est rapidement remise en question par ses proches, qui excluent l’idée d’un acte volontaire. Les éléments troublants s’accumulent : à l’époque, JPK travaillait sur des dossiers explosifs impliquant de hauts responsables politiques, comme le président du Pays de l'époque, Gaston Flosse, et des montages financiers controversés.
Parmi ces dossiers figuraient des affaires particulièrement sensibles : une possible fausse déclaration de patrimoine de Gaston Flosse lors de son élection comme député en 1993. “Jean-Pascal détenait des documents, fournis par un avocat local, qui détaillaient différents montages financiers”, explique Philippe Couraud. De plus, JPK enquêtait sur les liens entre Gaston Flosse et une banque japonaise qui aurait facilité le financement de l’activité politique de Jacques Chirac, un proche de Flosse. Cette affaire deviendra plus tard l’affaire Clearstream, qui n’aboutira pas. Ces pistes sont devenues centrales dans l’enquête sur sa disparition.
Commando et torture
Pendant plusieurs années, l’affaire reste au point mort. En 2004, cependant, un témoignage relance brutalement les investigations. Vetea Guilloux, ancien membre du Groupe d’intervention de Polynésie (GIP), affirme que Jean-Pascal Couraud aurait été enlevé, torturé et jeté en mer, au large de Tahiti. Selon lui, cet acte aurait été orchestré par des membres du GIP, un groupe notoirement proche de Gaston Flosse. Bien qu’il se soit rétracté avant de réitérer ses accusations en 2012, ces déclarations ont alimenté de nouvelles pistes.
Philippe Couraud a également rapporté des éléments de l'enquête, sur les événements de cette période : “En 1997, un agent de la DGSE, André Yhuel, mis à disposition du Service d’études et de documentation (SED), organisait des filatures des opposants de Gaston Flosse. Sur ordre direct de ce dernier, une surveillance de JPK a été mise en place. Le jour de sa disparition, Jean-Pascal a été interrogé dans les locaux de la flottille administrative, d’où il est ressorti vivant. Plus tard, un commando de cinq personnes, membres de cette flottille, l’a enlevé devant témoin, avant de l’embarquer sur un bateau. Il n’y a plus de doute sur l’enlèvement et les circonstances de son décès.”
Philippe Couraud a aussi expliqué que deux membres supposés de ce commando sont morts dans des conditions suspectes, en 2002 et 2004 : “L’un est tombé à l’eau, au large des Marquises, et l’autre a été retrouvé mort, vêtu uniquement de chaussettes, dans une vallée de Faaone.”
Un excès de zèle ?
La justice réouvre alors l’enquête pour “homicide volontaire”, et des investigations plus poussées sont menées. Toutefois, les preuves tangibles manquent. Le corps de JPK n’a jamais été retrouvé. “L'enquête a véritablement avancé à partir de 2007, quand Nicolas Sarkozy a été élu”, explique le frère du disparu. “Le juge d'instruction de l'époque a mené une enquête minutieuse.”
Durant l'enquête, de nombreux agents du SED sont auditionnés sous X. “Un membre du cabinet de Gaston Flosse, lieutenant-colonel de gendarmerie, a dit lors d'une audition : Je pense que cette disparition résulte d'un excès de zèle qui a mal tourné. La plupart des gens voulaient anticiper les désirs de Gaston Flosse avant qu'il ne les exprime. Il est possible que quelqu'un soit intervenu auprès du journaliste pour calme ses ardeur”, détaille Philipe Couraud.
En 2013, trois anciens membres du GIP – Tino Mara, Tutu Manate et l’ancien chef du GIP, Rere Puputauki – sont mis en examen pour leur implication présumée dans l’enlèvement. Cependant, les investigations font face à de multiples obstacles. En 2014, un coup dur survient avec l’annulation des écoutes téléphoniques, qui contenaient de nombreux éléments à charge contre les suspects. De plus, bien que l’État ait levé le secret-défense sur certaines pièces liées à l’affaire Clearstream, un document reste classifié. Selon Philippe Couraud, “il contiendrait un élément déterminant pour l’enquête”.
La femme et l’amant
En 2019, une nouvelle tournure s’ajoute à l’affaire lorsque Miri Tatarata, compagne de JPK jusqu’à sa disparition, et Francis Stein, ami proche du journaliste, sont mis en examen pour meurtre. Les incohérences dans leurs témoignages, notamment concernant un incident impliquant la voiture de Stein le soir de la disparition, alimentent les soupçons. Les deux auraient été amants. Leur relation, longtemps cachée, aurait continué après la mort de JPK, renforçant l’hypothèse d’une implication personnelle.
Après 27 ans, l’affaire JPK met en lumière les tensions profondes de la vie politique polynésienne des années 1990-2000. Gaston Flosse, alors président de la Polynésie française, est souvent dépeint comme la figure centrale d’un système opaque. Bien qu’il n’ait jamais été formellement inquiété dans cette affaire, son nom reste étroitement associé au dossier. “Quelle que soit la cause de sa mort, excès de zèle ou assassinat prémédité, c’est un crime politique. Il était un gêneur dont on craignait les révélations”, a déclaré Me Bourdon, avocat de la famille.