Dijon, France | AFP | mardi 04/07/2017 - Murielle Bolle restera-t-elle en prison ou va-t-elle bénéficier, comme les époux Jacob, d'un contrôle judiciaire ? La chambre de l'instruction de Dijon tranche mardi pour ce témoin clé de l'affaire Grégory en 1984, soupçonné d'enlèvement aujourd'hui.
L'audience s'est achevée à la mi-journée et la décision est attendue à 16h00. Sans surprise, le procureur général Jean-Jacques Bosc a requis le maintien en détention tandis que l'avocat de la suspecte, Me Jean-Paul Teissonnière, a demandé sa remise en liberté sous conditions, en faisant "des propositions".
"C'est difficile la prison pour elle", a déclaré le conseil au sortir de la cour d'appel.
Cette femme de 48 ans, qui en avait 15 à l'époque, avait été mise en examen et écrouée à titre conservatoire jeudi. Sa rétractation éclair, il y a trois décennies, après avoir livré un témoignage accablant Bernard Laroche pour le rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne, est au cœur des soupçons.
Ce 16 octobre 1984, son beau-frère de 29 ans est-il venu la chercher en voiture à la sortie du collège avant de passer prendre Grégory chez ses parents, comme elle l'avait d'abord raconté aux gendarmes puis au juge Lambert ? Ou bien l'a-t-on forcée à le dire, comme elle l'avait affirmé le lendemain et comme elle le maintient depuis ?
Après avoir relancé le dossier à la mi-juin en mettant en examen Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, suspectés de l'avoir séquestré puis tué, l'accusation, qui suit la piste d'un crime "collectif", cherche à démêler le vrai du faux dans les dires de l'adolescente.
Pour elle, ce n'est pas en garde à vue mais dans sa famille qu'elle aurait "subi des pressions" après l'inculpation de Laroche. Que s'est-il donc passé le soir du 5 novembre 1984 ?
- 'Sacrée volée' -
Le procureur général avait évoqué la semaine dernière un "témoignage récent" et "très précis" d'un "parent" qui dit avoir "vraiment vu ce qui s'est passé".
Cet homme de 54 ans qui se présente comme un cousin germain de Murielle Bolle - la défense a parlé de cousin "éloigné" - répète mardi dans Le Parisien que l'adolescente avait pris "une sacrée volée" ce soir-là.
L'idée n'est pas neuve : dans le dossier, d'autres témoins indiquaient depuis longtemps que l'adolescente aurait été "malmenée". Mais ce parent qui s'est exprimé tardivement, après la mise en cause des Jacob, n'apparaissait pas, jusqu'alors, dans la procédure.
"On fait des vérifications", avait ajouté M. Bosc à son sujet.
D'après Le Figaro, Marie-Ange Laroche, soeur de Murielle et veuve de Bernard tué en 1985 par le père de Grégory, nie que ce cousin ait assisté à la scène.
- 'Remis le gamin à deux personnes' -
En outre, d'après le procès-verbal d'audition de cet homme cité mardi par le quotidien, les confidences que Murielle Bolle lui aurait faites à l'époque ne collent pas avec les propres déclarations de la jeune fille en 1984 : elle lui aurait raconté que Laroche avait remis "le gamin à deux personnes", ce qu'elle n'a jamais dit aux gendarmes, ni au juge.
Me Teissonnière en conclut que ce nouveau témoignage a été "entièrement forgé" après l'arrestation, très médiatisée, des Jacob.
L'Est Républicain a mentionné un autre élément récent : l'enregistrement d'une conversation entre Jean-Marie Villemin et l'infirmière de la mère de Murielle Bolle, dont le nom figure, lui, depuis longtemps dans la procédure. Dans ce document remis à la justice en 2015 après sa mort, selon le journal, elle parlait de "gifles" et de "coups de pied" infligés à l'adolescente.
Dans son arrêt de 1993 innocentant Christine Villemin, la cour d'appel de Dijon considérait que Murielle Bolle avait menti en se rétractant et que sa présence dans la voiture avait "facilité l'enlèvement". Mais sans savoir ce qui se tramait : la justice écartait alors toute "intention criminelle" de sa part.
Elle envisage désormais que la jeune fille a pu jouer un rôle, dans le rapt que les époux Jacob auraient fomenté.
L'audience s'est achevée à la mi-journée et la décision est attendue à 16h00. Sans surprise, le procureur général Jean-Jacques Bosc a requis le maintien en détention tandis que l'avocat de la suspecte, Me Jean-Paul Teissonnière, a demandé sa remise en liberté sous conditions, en faisant "des propositions".
"C'est difficile la prison pour elle", a déclaré le conseil au sortir de la cour d'appel.
Cette femme de 48 ans, qui en avait 15 à l'époque, avait été mise en examen et écrouée à titre conservatoire jeudi. Sa rétractation éclair, il y a trois décennies, après avoir livré un témoignage accablant Bernard Laroche pour le rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne, est au cœur des soupçons.
Ce 16 octobre 1984, son beau-frère de 29 ans est-il venu la chercher en voiture à la sortie du collège avant de passer prendre Grégory chez ses parents, comme elle l'avait d'abord raconté aux gendarmes puis au juge Lambert ? Ou bien l'a-t-on forcée à le dire, comme elle l'avait affirmé le lendemain et comme elle le maintient depuis ?
Après avoir relancé le dossier à la mi-juin en mettant en examen Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory, suspectés de l'avoir séquestré puis tué, l'accusation, qui suit la piste d'un crime "collectif", cherche à démêler le vrai du faux dans les dires de l'adolescente.
Pour elle, ce n'est pas en garde à vue mais dans sa famille qu'elle aurait "subi des pressions" après l'inculpation de Laroche. Que s'est-il donc passé le soir du 5 novembre 1984 ?
- 'Sacrée volée' -
Le procureur général avait évoqué la semaine dernière un "témoignage récent" et "très précis" d'un "parent" qui dit avoir "vraiment vu ce qui s'est passé".
Cet homme de 54 ans qui se présente comme un cousin germain de Murielle Bolle - la défense a parlé de cousin "éloigné" - répète mardi dans Le Parisien que l'adolescente avait pris "une sacrée volée" ce soir-là.
L'idée n'est pas neuve : dans le dossier, d'autres témoins indiquaient depuis longtemps que l'adolescente aurait été "malmenée". Mais ce parent qui s'est exprimé tardivement, après la mise en cause des Jacob, n'apparaissait pas, jusqu'alors, dans la procédure.
"On fait des vérifications", avait ajouté M. Bosc à son sujet.
D'après Le Figaro, Marie-Ange Laroche, soeur de Murielle et veuve de Bernard tué en 1985 par le père de Grégory, nie que ce cousin ait assisté à la scène.
- 'Remis le gamin à deux personnes' -
En outre, d'après le procès-verbal d'audition de cet homme cité mardi par le quotidien, les confidences que Murielle Bolle lui aurait faites à l'époque ne collent pas avec les propres déclarations de la jeune fille en 1984 : elle lui aurait raconté que Laroche avait remis "le gamin à deux personnes", ce qu'elle n'a jamais dit aux gendarmes, ni au juge.
Me Teissonnière en conclut que ce nouveau témoignage a été "entièrement forgé" après l'arrestation, très médiatisée, des Jacob.
L'Est Républicain a mentionné un autre élément récent : l'enregistrement d'une conversation entre Jean-Marie Villemin et l'infirmière de la mère de Murielle Bolle, dont le nom figure, lui, depuis longtemps dans la procédure. Dans ce document remis à la justice en 2015 après sa mort, selon le journal, elle parlait de "gifles" et de "coups de pied" infligés à l'adolescente.
Dans son arrêt de 1993 innocentant Christine Villemin, la cour d'appel de Dijon considérait que Murielle Bolle avait menti en se rétractant et que sa présence dans la voiture avait "facilité l'enlèvement". Mais sans savoir ce qui se tramait : la justice écartait alors toute "intention criminelle" de sa part.
Elle envisage désormais que la jeune fille a pu jouer un rôle, dans le rapt que les époux Jacob auraient fomenté.