Activité cyclonique: pas de risques majeurs pour la saison 2010-11 en Polynésie.

Le haut Commissariat et les services de Météo France ont présenté comme chaque année les perspectives météorologiques liées à la saison chaude et le risque cyclonique en Polynésie française pour 2010-2011.


Ce matin a eu lieu la présentation de la saison chaude et du risque cyclonique en Polynésie française par les services de Météo France et du Haut-Commissariat.

A partir de l'état climatique observé au mois d'octobre, la majorité des modèles de prévisions indique que l'on s'achemine vers un phénomène "La Niña" forte à modérée de novembre 2010 à avril 2011.

En période "La Niña" forte à modérée, le risque de voir évoluer au moins un cyclone sur les eaux polynésiennes est de 24%. Si on intègre les dépressions tropicales modérées et fortes, le pourcentage est de 36%.
Sur la Polynésie française, ce risque concerne davantage les archipels des Gambier et des Australes.


La saison chaude 2009-2010 a été pilotée par un « El Niño modéré à faible », qui a atteint sa phase mature en janvier et février. Cette structure a favorisé en deuxième partie de la saison chaude une activité cyclonique intense avec cinq cyclones tropicaux qui ont évolué entre 145° Ouest et 155° Est. La POLYNESIE FRANÇAISE n’est pas épargnée. Le cyclone tropical intense OLI intéresse la SOCIETE et les AUSTRALES en février. Sur le nord et le centre de la POLYNESIE, on observe encore des températures supérieures aux normales saisonnières, en particulier en décembre à TAHITI. Le régime pluviométrique est fortement déficitaire sur la majorité des archipels à l’exception de la SOCIETE et des GAMBIER.

Température de la mer

Cette année, en fin de saison fraîche, la température de la mer est plus froide que la normale sur l’est et le centre du Pacifique, avec un écart moyen de -1,6°C le long de l’équateur. A l’ouest, les températures sont proches des normales. Cette structure océanique est typique d’une phase La Niña.

PERSPECTIVES D’EVOLUTION POUR LES SIX PROCHAINS MOIS

A partir de l’état climatique observé au mois d’octobre la majorité des modèles de prévision d’ENSO indiquent qu’on s’achemine vers un événement La Niña forte à modérée de novembre à avril. Il est essentiel de continuer à suivre l’évolution de l’océan et de l’atmosphère du Pacifique Sud.

Précipitations envisagées pour la saison chaude 2010-2011


Les précipitations attendues sont étroitement liées à l’activité de la Zone de Convergence du Pacifique Sud (ZCPS). Dans un contexte La Niña, la ZCPS est rejetée plus au sud par rapport à sa position moyenne concernant davantage les AUSTRALES. En début de saison (novembre à janvier), les précipitations sont prévues proches des normales sur la SOCIETE, puis en fin de saison (février à avril) proches des normales à déficitaires. Aux TUAMOTU DU SUD et aux GAMBIER, les précipitations vont être d’abord proches des normales à excédentaires puis proches des normales à déficitaires. Enfin, sur l’ensemble de la saison, les cumuls de précipitations devraient rester déficitaires aux MARQUISES, proches des normales à déficitaires aux TUAMOTU DU NORD et proches des normales à excédentaires aux AUSTRALES


L’ACTIVITE CYCLONIQUE

Généralités

Sur la carte du monde, la POLYNESIE FRANÇAISE n’est pas la zone la plus exposée au risque cyclonique. Toutefois, il est constaté que l’activité cyclonique est en moyenne plus importante en période El Niño.

Saison Chaude 2010-2011 : le risque cyclonique est estimé à 24%

Un période Niña forte à modérée, le risque de voir évoluer au moins un cyclone sur les eaux polynésiennes est de 24%. Si on intègre les dépressions tropicales modérées et fortes, le pourcentage est de 36%. Sur la POLYNESIE FRANÇAISE ce risque concerne davantage les archipels des GAMBIER et des AUSTRALES.

Remarque : Un risque cyclonique de 24% signifie que sur un échantillon de quatre années on aurait
en moyenne une année avec un cyclone.


CONCLUSION

Pour la saison chaude 2010-2011, Météo-France prévoit une saison La Niña forte à modérée qui s’affaiblit en fin de saison. Dans ce contexte climatique le risque d’avoir au moins un cyclone qui traverse les eaux de la POLYNESIE FRANÇAISE est estimé à 24%. Ce pourcentage atteint 36% en tenant compte des dépressions tropicales modérées et fortes. Pour la prochaine saison chaude, l’activité dépressionnaire prévue est plus particulièrement présente aux AUSTRALES et aux GAMBIER avec un risque accru en février. Il faudra donc être vigilant quant aux phénomènes associés tels que la houle, le vent et les fortes pluies.

RAPPEL SUR LES CYCLONES TROPICAUX

DEFINITION

Le cyclone tropical est une perturbation atmosphérique occasionnant des vents tourbillonnaires violents et des pluies diluviennes. Il se forme sur les océans tropicaux où il génère houle et marée de tempête. On qualifie le système comme « cyclone tropical » lorsque les vents (sur 10 minutes) maximum près du centre atteignent le seuil de 118km/h, ce qui correspond à la force 12 sur l’échelle de Beaufort.

La naissance d’un cyclone requiert certaines conditions :
- température de la mer supérieure à 26°C sur une profondeur d’au moins 60 mètres,
- d’air suffisamment humide,
- et surtout l’existence d’une dépression initiale.

Le cyclone se caractérise par une énorme masse nuageuse d’un diamètre moyen de 500 kilomètres, pouvant dépasser 1000 kilomètres dans certains cas, organisée en bandes spiralées qui convergent vers un anneau central. Au coeur de cet anneau se trouve l’oeil, une zone d’accalmie où le vent est faible et le ciel généralement peu nuageux. Son diamètre est de 40 kilomètres enmoyenne.

LA PREVISION CYCLONIQUE


La prévision cyclonique commence par l’analyse de la situation météorologique. Les prévisionnistes utilisent toutes les observations disponibles afin de déterminer la position de la perturbation, plus précisément celle de son centre et d’estimer son intensité ; les images satellites ont ici une importance particulière.
Le suivi de la perturbation permet ensuite de déterminer son mouvement présent, c’est à dire la
direction vers laquelle elle se dirige et sa vitesse de déplacement. Les conditions de l’environnement météorologique du système sont aussi analysées.

Enfin, la prévision proprement dite consiste à prévoir la trajectoire de la perturbation et son intensité. Malgré les progrès importants réalisés au cours des dernières décennies, l’incertitude de la prévision (en moyenne de 150 kms à 24 d’échéance) est à prendre en compte dans les mesures de précautions à mettre en oeuvre.

Dossiers complets en pièces jointes

Rédigé par communiqué du Haut Commissariat le Jeudi 21 Octobre 2010 à 16:11 | Lu 1968 fois