Accusée d'avoir étouffé sa fille de 17 ans, une "bonne mère" devant les assises


Melun, France | AFP | mercredi 04/01/2017 -A-t-elle assassiné sa fille Marie, 17 ans, retrouvée morte dans son lit, étouffée, une dose massive de somnifères dans le sang? A l'ouverture de son procès devant les assises de Seine-et-Marne, une mère de 53 ans a clamé mercredi son innocence et son amour pour sa fille.

Décrite par une experte comme "altruiste" et "courageuse", cette femme "pratiquement illettrée" a raconté "avoir toujours tout fait" pour l'adolescente, qu'elle avait élevée seule. Elle "a été la plus belle chose de (sa) vie", a lancé cette ancienne auxiliaire de vie, cheveux gris et courts, incarcérée depuis près de trois ans.

Le 17 février 2014, prévenus par la mère de la victime, des policiers découvrent le corps sans vie de la jeune fille dans son lit, dans un appartement de Maincy, près de Melun.

L'autopsie mettra en évidence des traces de strangulation et d'asphyxie. Et la présence de somnifères à un dosage dix fois supérieur au dosage thérapeutique.

Que s'est-il passé ce jour-là, en fin de matinée, dans cet appartement où la jeune fille en pleine crise d'adolescence vivait seule depuis plusieurs années, alors que sa mère s'était installée chez son compagnon? De nombreuses zones d'ombres persistent.

Devant les enquêteurs, l'accusée avait livré des éléments "fantaisistes", "incohérents".

Elle avait notamment assuré avoir reçu un appel téléphonique d'un individu l'informant qu'il avait "tué sa fille car elle était séropositive et qu'elle l'avait contaminé". L'enquête montrera qu'elle avait elle-même passé ce coup de fil vers son propre téléphone portable depuis une cabine téléphonique. Elle établira aussi que la jeune fille n'était pas séropositive, contrairement à sa mère, qui a caché sa maladie pendant plus de 20 ans, même à son compagnon.

A l'issue de la première matinée d'audience, Quentin Dekimpe, un des avocats de l'accusée, s'est réjoui que l'expertise de personnalité aie permis de dégager un "portrait qui ne correspond pas aux éléments du dossier, celui de quelqu'un d'apprécié, d'une bonne mère, qui a tout fait pour élever son enfant".

Dénonçant les lacunes de l'enquête, les avocats de la défense ont remis au président de la Cour un téléphone retrouvé par la tante de la victime alors qu'elle vidait l'appartement, qui pourrait être expertisé.

"Nous ne sommes pas dans l'accusation, nous sommes là pour découvrir oui ou non si c'est la mère qui a tué sa fille", a de son côté affirmé Avi Bitton, qui représente le père de la jeune fille.

Rédigé par () le Mercredi 4 Janvier 2017 à 05:49 | Lu 472 fois