Accusé de viols sur mineure, il nie les faits


Tahiti, le 31 mai 2024 – Le procès d'un homme de 58 ans, poursuivi pour avoir violé une mineure dont la garde lui avait été confiée, s'est ouvert jeudi devant la cour d'assises. Tout comme il l'avait fait lors de l'instruction, l'accusé a fermement nié les faits de nature sexuelle en concédant qu'il avait administré de “petites corrections” physiques à la victime.

 

C'est à huis clos partiel que s'est ouvert, jeudi devant la cour d'assises, le procès d'un homme de 58 ans poursuivi pour des viols et des agressions sexuelles commis sur une mineure mais aussi pour des violences habituelles perpétrées sur la même victime, une adolescente dont il avait la garde avec son épouse. Absente au procès, cette dernière a quant à elle été renvoyée devant le tribunal correctionnel pour des violences habituelles.

 

Cette sordide affaire avait éclaté en août 2014 lorsqu'une femme avait porté plainte pour dénoncer des faits de viols, d'agressions sexuelles ainsi que de violences commis sur sa belle-fille, une mineure qu'elle avait confiée à un couple d'amis habitant plus près de l'établissement scolaire où était alors scolarisée la jeune fille. Entendue quelques jours plus tard par les gendarmes, cette dernière avait confirmé les accusations de sa belle-mère en expliquant qu'elle était maltraitée par le couple qui la frappait parfois avec des sangles en caoutchouc. La victime avait également relaté des viols et des agressions sexuelles commis par l'accusé alors qu'ils étaient seuls. 

 

“Communauté de prière”

 

Placé en garde à vue, l'homme avait reconnu qu'il administrait de “petites corrections” à la jeune fille lorsqu'elle était difficile mais il avait fermement nié les accusations d'abus sexuels en accusant la mineure de mentir pour se venger desdites “corrections”. Également entendue, son épouse avait quant à elle concédé qu'elle mettait des “gifles” à la victime si elle la soupçonnait de mentir ou de ne pas avoir fait les tâches ménagères.

 

Au premier jour de son procès jeudi, l'accusé, qui n'a jamais été incarcéré dans le cadre de cette affaire, a de nouveau nié les viols et les agressions sexuelles en expliquant qu'il appartenait à une “communauté de prière” visiblement très mystique dont il n'a su donner le nom. Après avoir affirmé qu'il “aimait dieu” et le “serviteur”, ce quinquagénaire issu d'une fratrie de 16 enfants a relaté une enfance normale durant laquelle il avait eu tout ce dont il avait besoin.

 

Interrogée à son tour, la victime désormais majeure a maintenu ses déclarations en expliquant qu'elle ne comprenait pas que le mis en cause l'accuse de “mentir”, ce qui n'aurait aucun intérêt. Lors de l'audience, la présidente de la cour d'assises a d'ailleurs rappelé que l'expertise psychologique pratiquée sur la victime avait permis de relever que cette dernière, qui semblait “sincère” dans ses propos, souffrait toujours de symptômes post-traumatiques et ce, encore plusieurs années après la révélation des faits.

 

Au terme de ce procès qui doit d'achever vendredi, l'accusé encourt vingt ans de réclusion criminelle.




Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 31 Mai 2024 à 06:12 | Lu 3310 fois