Crédit Kazuhiro NOGI / AFP
Tokyo, Japon | AFP | mardi 16/01/2023 - Fumée blanche: Nissan et Renault se sont mis d'accord dans la nuit de lundi à mardi pour refondre leur alliance après des mois de négociations, les annonces formelles étant désormais prévues pour fin janvier-début février.
Lors d'un conseil d'administration de Nissan lundi, les directeurs indépendants du constructeur japonais ont "donné leur feu vert", a annoncé à l'AFP mardi une source proche du dossier au Japon, parlant d'un moment "historique".
Un conseil opérationnel de l'alliance est prévu le 26 janvier au Japon pour finaliser les accords et ces derniers devraient être signés "la semaine suivante", selon cette même source.
Une source proche de Renault a confirmé ce calendrier mardi, avec une annonce officielle prévue entre fin janvier et début février.
Le dossier Renault-Nissan était au menu des discussions lundi dernier à Paris entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre japonais Fumio Kishida, alors que l’État français possède 15% du constructeur tricolore.
Et un courrier du ministre français de l’Économie Bruno Le Maire à ses homologues du ministère nippon de l’Économie, du Commerce et de l'Industrie (Meti) a été déterminant pour achever de rassurer certains administrateurs indépendants de Nissan sur les intentions de Paris, selon la source au Japon.
Les négociations entre Renault et Nissan traînaient en longueur depuis des mois car elles portaient sur plusieurs volets tous reliés les uns aux autres, rendant l'opération particulièrement complexe.
Sur un pied d'égalité
Le groupe français, qui a dévoilé en novembre dernier sa future architecture en cinq pôles différents, prévoit de réduire sa part au capital de Nissan à 15% contre 43,7% actuellement, selon plusieurs sources interrogées par l'AFP ces derniers mois.
Pour la première fois depuis leur mariage en 1999, les deux groupes se retrouveraient ainsi sur un pied d'égalité, chacun détenant 15% du capital de l'autre et avec autant de droits de vote.
Ce rééquilibrage est perçu des deux côtés comme un moyen de normaliser et de rendre plus efficaces les relations entre les deux constructeurs automobiles, qui ont connu de vives tensions par le passé, surtout après la chute spectaculaire de l'emblématique patron de l'alliance Carlos Ghosn, arrêté fin 2018 au Japon après des accusations de malversations financières et qui a fui un an plus tard au Liban.
La gestion autoritaire de M. Ghosn et l'interventionnisme de l’État français dans les affaires de Renault il y a quelques années, avec notamment son ancien projet de fusion des deux groupes, avaient été très mal digérés dans l'archipel nippon.
"Aboutir à des participations croisées à 15-15%, avec des conditions équitables, serait très important et bénéfique pour la confiance entre les deux groupes" et pourrait inciter Nissan à prendre davantage d'initiatives au sein de l'alliance, a récemment déclaré à l'AFP Takeshi Miyao, consultant dans le secteur automobile chez Carnorama Japan.
Les quelque 28% du capital de Nissan que Renault s'engagerait à vendre seront toutefois d'abord placés dans un trust créé à cet effet. Car leur valeur de marché actuelle est très inférieure à celle inscrite dans les comptes du constructeur français, qui attendra des jours meilleurs pour les céder, probablement au fil de l'eau.
Accélérer ensemble dans l'électrique
Nissan va aussi prendre jusqu'à 15% d'Ampere, le futur pôle électrique de Renault devant être introduit en Bourse au second semestre.
Le montant exact que Nissan investira et les technologies qu'il apportera dans Ampere restent encore à définir, "mais ce n'est pas bloquant" désormais pour signer un accord, selon la source proche du dossier au Japon interrogée par l'AFP, assurant que le groupe nippon est "motivé" pour rejoindre cette entité, comme il accélère lui-même dans les véhicules électriques.
"Nissan a de bonnes technologies électriques, meilleures que Renault", selon l'analyste Takeshi Miyao, reprenant une opinion largement partagée au Japon.
Mais "Renault a un marché électrique en Europe", l'une des régions du monde où les perspectives de ce segment sont actuellement les plus prometteuses, ce qui est attrayant pour Nissan, relève-t-il.
Concernant Horse, le futur pôle regroupant à l'étranger les activités de Renault dans les moteurs thermiques avec le chinois Geely, Nissan n'aurait plus d'objections depuis quelques mois, des restrictions d'usage sur certaines de ses technologies ayant été aménagées afin d'éviter que cette nouvelle société n'entre en concurrence directe avec ses propres produits.
Lors d'un conseil d'administration de Nissan lundi, les directeurs indépendants du constructeur japonais ont "donné leur feu vert", a annoncé à l'AFP mardi une source proche du dossier au Japon, parlant d'un moment "historique".
Un conseil opérationnel de l'alliance est prévu le 26 janvier au Japon pour finaliser les accords et ces derniers devraient être signés "la semaine suivante", selon cette même source.
Une source proche de Renault a confirmé ce calendrier mardi, avec une annonce officielle prévue entre fin janvier et début février.
Le dossier Renault-Nissan était au menu des discussions lundi dernier à Paris entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre japonais Fumio Kishida, alors que l’État français possède 15% du constructeur tricolore.
Et un courrier du ministre français de l’Économie Bruno Le Maire à ses homologues du ministère nippon de l’Économie, du Commerce et de l'Industrie (Meti) a été déterminant pour achever de rassurer certains administrateurs indépendants de Nissan sur les intentions de Paris, selon la source au Japon.
Les négociations entre Renault et Nissan traînaient en longueur depuis des mois car elles portaient sur plusieurs volets tous reliés les uns aux autres, rendant l'opération particulièrement complexe.
Sur un pied d'égalité
Le groupe français, qui a dévoilé en novembre dernier sa future architecture en cinq pôles différents, prévoit de réduire sa part au capital de Nissan à 15% contre 43,7% actuellement, selon plusieurs sources interrogées par l'AFP ces derniers mois.
Pour la première fois depuis leur mariage en 1999, les deux groupes se retrouveraient ainsi sur un pied d'égalité, chacun détenant 15% du capital de l'autre et avec autant de droits de vote.
Ce rééquilibrage est perçu des deux côtés comme un moyen de normaliser et de rendre plus efficaces les relations entre les deux constructeurs automobiles, qui ont connu de vives tensions par le passé, surtout après la chute spectaculaire de l'emblématique patron de l'alliance Carlos Ghosn, arrêté fin 2018 au Japon après des accusations de malversations financières et qui a fui un an plus tard au Liban.
La gestion autoritaire de M. Ghosn et l'interventionnisme de l’État français dans les affaires de Renault il y a quelques années, avec notamment son ancien projet de fusion des deux groupes, avaient été très mal digérés dans l'archipel nippon.
"Aboutir à des participations croisées à 15-15%, avec des conditions équitables, serait très important et bénéfique pour la confiance entre les deux groupes" et pourrait inciter Nissan à prendre davantage d'initiatives au sein de l'alliance, a récemment déclaré à l'AFP Takeshi Miyao, consultant dans le secteur automobile chez Carnorama Japan.
Les quelque 28% du capital de Nissan que Renault s'engagerait à vendre seront toutefois d'abord placés dans un trust créé à cet effet. Car leur valeur de marché actuelle est très inférieure à celle inscrite dans les comptes du constructeur français, qui attendra des jours meilleurs pour les céder, probablement au fil de l'eau.
Accélérer ensemble dans l'électrique
Nissan va aussi prendre jusqu'à 15% d'Ampere, le futur pôle électrique de Renault devant être introduit en Bourse au second semestre.
Le montant exact que Nissan investira et les technologies qu'il apportera dans Ampere restent encore à définir, "mais ce n'est pas bloquant" désormais pour signer un accord, selon la source proche du dossier au Japon interrogée par l'AFP, assurant que le groupe nippon est "motivé" pour rejoindre cette entité, comme il accélère lui-même dans les véhicules électriques.
"Nissan a de bonnes technologies électriques, meilleures que Renault", selon l'analyste Takeshi Miyao, reprenant une opinion largement partagée au Japon.
Mais "Renault a un marché électrique en Europe", l'une des régions du monde où les perspectives de ce segment sont actuellement les plus prometteuses, ce qui est attrayant pour Nissan, relève-t-il.
Concernant Horse, le futur pôle regroupant à l'étranger les activités de Renault dans les moteurs thermiques avec le chinois Geely, Nissan n'aurait plus d'objections depuis quelques mois, des restrictions d'usage sur certaines de ses technologies ayant été aménagées afin d'éviter que cette nouvelle société n'entre en concurrence directe avec ses propres produits.