Aborigènes: les restes humains les plus anciens d'Australie seront réenterrés


STUART HAY / AUSTRALIAN NATIONAL UNIVERSITY / AFP
Sydney, Australie | AFP | mercredi 05/04/2022 - Les restes humains les plus anciens d'Australie, datant d'au moins 40.000 ans, seront réenterrés sur les bords du lac Mungo dans l'Outback où ils ont été découverts pour la première fois, a annoncé mercredi le gouvernement australien.

Les restes de 108 ancêtres, dont les ossements les plus célèbres connus sous le nom d'homme et de femme Mungo, seront enterrés près de leur sépulture d'origine dans le parc national de Mungo, à environ 11 heures de route à l'ouest de Sydney, a déclaré James Griffin, ministre de l'Environnement de la Nouvelle-Galles du Sud.

"Si (leur) découverte a aidé les scientifiques à établir la présence des Aborigènes en Australie depuis plus de 42.000 ans, il est temps de laisser leurs esprits reposer en paix", a déclaré M. Griffin.

Les découvertes faites au lac Mungo et au lac Willandra entre 1960 et 1980 ont redéfini le consensus anthropologique qui régnait jusqu'alors en Australie, repoussant de plusieurs dizaines de milliers d'années les estimations de l'arrivée des premiers êtres humains sur le continent.

La "femme Mungo" est l'une des plus anciennes preuves de crémation au monde.

Après leur excavation, les restes ont été retirés du site pour être étudiés, sans la permission des propriétaires aborigènes des lieux.

Des décennies de campagne menée par les peuples autochtones ont abouti au retour des vestiges sur le site du parc national de Mungo en 2017.

Patsy Winch, présidente du groupe consultatif autochtone représentant les peuples Paakantji, Mutthi Mutthi et Ngiyampaa de la région, a salué la décision. 

"Enfin, après tout ce temps, la voix des anciens a été entendue, et je suis reconnaissante que ces restes ancestraux soient enfin enterrés de manière traditionnelle, dans le pays", a déclaré Mme Winch dans un communiqué.

Le gouvernement a déclaré que la décision de réenfouir les ossements avait été prise après une "consultation communautaire approfondie" et qu'elle serait appliquée conformément aux souhaits des propriétaires traditionnels du terrain.

le Mercredi 6 Avril 2022 à 05:47 | Lu 440 fois