L’année 2011 n’aura pas été de tout repos, pour la compagnie au tiare : une crise économique qui s’installe durablement en Polynésie française ; une facture énergétique en augmentation de 40% par rapport à 2010 ; les effets de la crise au Japon, suite au cataclysme, qui ont fortement impacté la route Tokyo ; et au plan comptable, en décembre, l’obligation légale de constater près de 11.3 milliards Fcfp de pertes cumulées sur plusieurs exercices, en effectuant une réduction de son capital social de 12.9 à 1.6 milliards Fcfp. Et ce, alors qu’Air Tahiti Nui a transporté 435.000 passagers avec un taux moyen de remplissage de 75% de ses appareils.
Les résultats de l’exercice 2011 d’ATN ont été validés en Conseil d’administration les 10 et 14 juin derniers, et seront présentés à l’assemblée générale ordinaire des actionnaires jeudi 28 juin à 10 heures, pour approbation.
L’entreprise de transport aérien clôture son exercice 2011 avec un résultat net d’exploitation de 1.04 milliard Fcfp de pertes. Il s’agit d’une dégradation de 686 millions Fcfp par rapport à 2010, dans un contexte où la compagnie aérienne a développé 28.5 milliards Fcfp de chiffre d’affaires.
S'il fallait résumer la condition d'ATN probablement que l'ombre au tableau serait le prix du pétrole et son imprévisible volatilité, même si tout le monde s’accorde à dire qu’il ne pourra qu’augmenter à terme. Le poste carburant est responsable en 2011 de 35% des charges d’exploitation. Le surcoût a été de 2.4 milliards Fcfp par rapport aux prévisions. Et pour les stratèges de la compagnie, chaque année les paris sont ouverts, quant à l'évolution du prix du baril de brut. La compagnie ne peut plus compter sur les deniers d'un pays, actionnaire majoritaire, lui-même dans la difficulté financièrement. Pour les années à venir, le transporteur aérien déclare avoir une attitude de quête, sans cesse, de toutes les niches d'économie : révision de tous les contrats fournisseurs (70% des charges) ; allégement du poids des avions et révision des procédures de vol, pour agir sur la consommation de carburant ; réduction de l'effectif des Personnels naviguant commerciaux (PNC), pour remédier au surnombre suite à la fermeture des routes Sydney et New York, en 2009.
Mis en oeuvre, l'ensemble de ces mesures promet un allègement annuel de charges estimé à 1,08 milliard Fcfp, à terme.
Réduire les charges
« L’objectif est de revenir progressivement à l’équilibre. Les efforts touchent tous les domaines, tant les charges que nos revenus », explique Etienne Howan, Pdg d’ATN. Air Tahiti Nui s’efforce au demeurant de consolider les bases de son développement en modifiant son offre avec la suppression de la 1ère classe fin 2012, au bénéfice de la « business class » avant de finaliser la rénovation des cabines de ses quatre appareils en exploitation, en avril 2013 ; avec l’extension de ses partenariats aériens, et notamment la mise en place prochaine d’un « code share » avec American Airlines ; avec enfin une politique de recherche constante de réduction des charges. « Sur les charges (…) nous renégocions systématiquement tous nos contrats avec les différents prestataires de la compagnie ; nous avons dès 2011, engagé une réduction de la masse salariale, et nous continuons cette année, en suivant les objectifs déterminés par le Conseil d’administration, pour parvenir à une diminution de 10% de notre masse salariale ». Une masse salariale qui, jusque fin 2011 avait un programme annuel de vol de 17.000 heures, réparties sur quatre avions. Alors qu'avec ses 808 employés, la masse salariale de la compagnie était calibrée pour l’exploitation de cinq avions et un programme de vol de 25.000 heures. L’objectif est d’abaisser l’effectif d’employé jusqu’à 720 personnes pour fin 2012. « Nous avons bien progressé dans ce sens, grâce aux discussions que l’on a pu avoir avec nos salariés et les syndicats. Un certain nombre de salariés ont quitté l’entreprise, en bénéficiant des mesures incitatives. Nous espérons une économie future, sur la base d’une année pleine, de l’ordre de 400 millions Fcfp, mais le processus n’est pas encore terminé. (…) Les objectifs assignés par le Conseil d’administration ne sont pas tout à fait atteints, c’est pourquoi nous allons renégocier avec les salariés les questions de prime de 13e mois et il y aura vraisemblablement une réduction d’effectif lié au passage de la cabine en bi-classe.
(…) La situation du Pays est extrêmement délicate, et le message que nous passe notre actionnaire majoritaire (Polynésie française, 84.5% du capital, ndlr) est assez clair : il faut que l’on puisse se passer des fonds publics pour assurer notre activité.»
Les résultats de l’exercice 2011 d’ATN ont été validés en Conseil d’administration les 10 et 14 juin derniers, et seront présentés à l’assemblée générale ordinaire des actionnaires jeudi 28 juin à 10 heures, pour approbation.
L’entreprise de transport aérien clôture son exercice 2011 avec un résultat net d’exploitation de 1.04 milliard Fcfp de pertes. Il s’agit d’une dégradation de 686 millions Fcfp par rapport à 2010, dans un contexte où la compagnie aérienne a développé 28.5 milliards Fcfp de chiffre d’affaires.
S'il fallait résumer la condition d'ATN probablement que l'ombre au tableau serait le prix du pétrole et son imprévisible volatilité, même si tout le monde s’accorde à dire qu’il ne pourra qu’augmenter à terme. Le poste carburant est responsable en 2011 de 35% des charges d’exploitation. Le surcoût a été de 2.4 milliards Fcfp par rapport aux prévisions. Et pour les stratèges de la compagnie, chaque année les paris sont ouverts, quant à l'évolution du prix du baril de brut. La compagnie ne peut plus compter sur les deniers d'un pays, actionnaire majoritaire, lui-même dans la difficulté financièrement. Pour les années à venir, le transporteur aérien déclare avoir une attitude de quête, sans cesse, de toutes les niches d'économie : révision de tous les contrats fournisseurs (70% des charges) ; allégement du poids des avions et révision des procédures de vol, pour agir sur la consommation de carburant ; réduction de l'effectif des Personnels naviguant commerciaux (PNC), pour remédier au surnombre suite à la fermeture des routes Sydney et New York, en 2009.
Mis en oeuvre, l'ensemble de ces mesures promet un allègement annuel de charges estimé à 1,08 milliard Fcfp, à terme.
Réduire les charges
« L’objectif est de revenir progressivement à l’équilibre. Les efforts touchent tous les domaines, tant les charges que nos revenus », explique Etienne Howan, Pdg d’ATN. Air Tahiti Nui s’efforce au demeurant de consolider les bases de son développement en modifiant son offre avec la suppression de la 1ère classe fin 2012, au bénéfice de la « business class » avant de finaliser la rénovation des cabines de ses quatre appareils en exploitation, en avril 2013 ; avec l’extension de ses partenariats aériens, et notamment la mise en place prochaine d’un « code share » avec American Airlines ; avec enfin une politique de recherche constante de réduction des charges. « Sur les charges (…) nous renégocions systématiquement tous nos contrats avec les différents prestataires de la compagnie ; nous avons dès 2011, engagé une réduction de la masse salariale, et nous continuons cette année, en suivant les objectifs déterminés par le Conseil d’administration, pour parvenir à une diminution de 10% de notre masse salariale ». Une masse salariale qui, jusque fin 2011 avait un programme annuel de vol de 17.000 heures, réparties sur quatre avions. Alors qu'avec ses 808 employés, la masse salariale de la compagnie était calibrée pour l’exploitation de cinq avions et un programme de vol de 25.000 heures. L’objectif est d’abaisser l’effectif d’employé jusqu’à 720 personnes pour fin 2012. « Nous avons bien progressé dans ce sens, grâce aux discussions que l’on a pu avoir avec nos salariés et les syndicats. Un certain nombre de salariés ont quitté l’entreprise, en bénéficiant des mesures incitatives. Nous espérons une économie future, sur la base d’une année pleine, de l’ordre de 400 millions Fcfp, mais le processus n’est pas encore terminé. (…) Les objectifs assignés par le Conseil d’administration ne sont pas tout à fait atteints, c’est pourquoi nous allons renégocier avec les salariés les questions de prime de 13e mois et il y aura vraisemblablement une réduction d’effectif lié au passage de la cabine en bi-classe.
(…) La situation du Pays est extrêmement délicate, et le message que nous passe notre actionnaire majoritaire (Polynésie française, 84.5% du capital, ndlr) est assez clair : il faut que l’on puisse se passer des fonds publics pour assurer notre activité.»
Etienne Howan, Pdg d'Air Tahiti Nui
Tahiti infos : On se souvient d’un lever de bouclier des partenaires sociaux lorsque vous annonciez, en début d’année, votre objectif de réduction de la masse salariale. Où en êtes-vous dans cette relation avec les syndicats de salariés ?
Etienne Howan : Les relations ne sont bien sûr pas faciles ; mais on se donne le temps du dialogue. Les salariés souhaitent avoir des garanties sur la pérennité de leur emploi – ce qui est difficile à donner. Aujourd’hui, les perspectives semblent s’améliorer un petit peu : nous avons eu un premier trimestre de 2012, malgré un prix du carburant très élevé, avec des résultats qui sont proches des prévisions budgétaires ; il y a des paramètres exogènes, notamment le prix du carburant, qui sont conjoncturellement à la baisse ; nous avons, par ailleurs, constaté un maintient de l’activité touristique.
Tahiti infos : Justement, dans un contexte où le prix du carburant ne cessera jamais d’augmenter, et compte tenu de votre dépendance comptable à cette charge, pensez-vous que ces adaptations suffisent à garantir la pérennité économique de l’entreprise ?
Etienne Howan : Je n’ai aucune certitude sur ce point.
La question de l’adaptation de notre flotte au contexte fait partie des débats au sein de l’entreprise. Pour l’instant nous savons que nous avons un appareil en trop par rapport au nombre d’heures de vols que nous effectuons en régulier. Un de nos appareils est donc mis sur le marché, à la vente ou la location. Le marché est fortement ralenti, surtout sur les quadrimoteurs. Nous avons en attendant une politique qui vise à exploiter cet appareil en affrètement, sur d’autres destinations.
Tahiti infos : Précisément, concernant cet appareil. Il coûtait 80 millions USD en 2002, lorsque vous l’avez acquis ; il est valorisé autours de 25 millions USD sur le marché de l’occasion aujourd’hui. Cette perte potentielle n’est-elle pas trop lourde pour la comptabilité de l’entreprise ?
Etienne Howan : Non, je ne pense pas puisque la réduction de charges qui en résulterait nous permettrait d’amortir cette perte en deux ans.
(…) Je n’ai absolument aucune inquiétude sur le court terme : la trésorerie de l’entreprise est tout à fait correcte et même supérieure aux prévisions. Les perspectives de résultats sur 2012 s’annoncent un peut meilleure que le budget. Tout dépendra de l’évolution du marché touristique. Et là, il est difficile d’avoir une perspective sur du long terme. En tout cas, sur 2011 nous observons une croissance de la fréquentation de l’ordre de 6%. La haute saison s’annonce correcte cette année. Nous n’avons aucune raison de noircir le tableau. Simplement ne devons-nous pas négliger les efforts que nous devons continuer à faire pour redresser l’entreprise.
En 2015 deux des avions de votre flotte seront entièrement payés. Cela apportera-t-il une bouffée d’oxygène importante à la compagnie ?
Etienne Howan : Tout à fait. La période la plus difficile pour la compagnie, c’est maintenant. Il faut qu’on tienne jusqu’à cette période où nous aurons un bol d’air de pratiquement un milliard Fcfp annuel d’économie de charges à partir de 2015.
Tahiti infos : En attendant, les syndicats vous reprochaient l'absence de business plan pour la compagnie, en début d’année. Où en êtes vous aujourd’hui ?
Etienne Howan : On a progressé, sur certain volets, pas sur tous.
Tahiti infos : Le 28 juin à 10 heures, vous présentez les comptes de 2011 en Assemblée générale, pour approbation. Comment envisagez-vous cet exercice ?
Etienne Howan : Avec sérénité.
Etienne Howan : Les relations ne sont bien sûr pas faciles ; mais on se donne le temps du dialogue. Les salariés souhaitent avoir des garanties sur la pérennité de leur emploi – ce qui est difficile à donner. Aujourd’hui, les perspectives semblent s’améliorer un petit peu : nous avons eu un premier trimestre de 2012, malgré un prix du carburant très élevé, avec des résultats qui sont proches des prévisions budgétaires ; il y a des paramètres exogènes, notamment le prix du carburant, qui sont conjoncturellement à la baisse ; nous avons, par ailleurs, constaté un maintient de l’activité touristique.
Tahiti infos : Justement, dans un contexte où le prix du carburant ne cessera jamais d’augmenter, et compte tenu de votre dépendance comptable à cette charge, pensez-vous que ces adaptations suffisent à garantir la pérennité économique de l’entreprise ?
Etienne Howan : Je n’ai aucune certitude sur ce point.
La question de l’adaptation de notre flotte au contexte fait partie des débats au sein de l’entreprise. Pour l’instant nous savons que nous avons un appareil en trop par rapport au nombre d’heures de vols que nous effectuons en régulier. Un de nos appareils est donc mis sur le marché, à la vente ou la location. Le marché est fortement ralenti, surtout sur les quadrimoteurs. Nous avons en attendant une politique qui vise à exploiter cet appareil en affrètement, sur d’autres destinations.
Tahiti infos : Précisément, concernant cet appareil. Il coûtait 80 millions USD en 2002, lorsque vous l’avez acquis ; il est valorisé autours de 25 millions USD sur le marché de l’occasion aujourd’hui. Cette perte potentielle n’est-elle pas trop lourde pour la comptabilité de l’entreprise ?
Etienne Howan : Non, je ne pense pas puisque la réduction de charges qui en résulterait nous permettrait d’amortir cette perte en deux ans.
(…) Je n’ai absolument aucune inquiétude sur le court terme : la trésorerie de l’entreprise est tout à fait correcte et même supérieure aux prévisions. Les perspectives de résultats sur 2012 s’annoncent un peut meilleure que le budget. Tout dépendra de l’évolution du marché touristique. Et là, il est difficile d’avoir une perspective sur du long terme. En tout cas, sur 2011 nous observons une croissance de la fréquentation de l’ordre de 6%. La haute saison s’annonce correcte cette année. Nous n’avons aucune raison de noircir le tableau. Simplement ne devons-nous pas négliger les efforts que nous devons continuer à faire pour redresser l’entreprise.
En 2015 deux des avions de votre flotte seront entièrement payés. Cela apportera-t-il une bouffée d’oxygène importante à la compagnie ?
Etienne Howan : Tout à fait. La période la plus difficile pour la compagnie, c’est maintenant. Il faut qu’on tienne jusqu’à cette période où nous aurons un bol d’air de pratiquement un milliard Fcfp annuel d’économie de charges à partir de 2015.
Tahiti infos : En attendant, les syndicats vous reprochaient l'absence de business plan pour la compagnie, en début d’année. Où en êtes vous aujourd’hui ?
Etienne Howan : On a progressé, sur certain volets, pas sur tous.
Tahiti infos : Le 28 juin à 10 heures, vous présentez les comptes de 2011 en Assemblée générale, pour approbation. Comment envisagez-vous cet exercice ?
Etienne Howan : Avec sérénité.