ASSISES: le meurtrier d'une adolescente condamné à la perpétuité 25 ans après les faits


PApeete, 21 mars 2012 (AFP) - Un homme de 56 ans, Auguste Teriimana, a été condamné par la cour d'assises de Papeete, mardi à Tahiti, à la réclusion à perpétuité pour le viol et le meurtre d'une adolescente commis le 12 mars 1987.

Pendant plus de deux décennies, le meurtrier de Rachelle Aberos, 15 ans, était passé entre les mailles des filets des enquêteurs malgré des recherches menées tous azimuts pour retrouver l'auteur des faits.

En 2004, la chambre d'accusation avait d'ailleurs confirmé une ordonnance de non lieu prise huit ans plus tôt par le juge d'instruction en charge des investigations. Les faits auraient donc dû être prescrits en 2014.

Mais en 2009, un individu s'était manifesté en expliquant connaître l'identité du meurtrier. Si ses déclarations s'étaient rapidement avérées infondées, elles ont permis la réouverture du dossier.

Les magistrats du parquet de Papeete ont alors constaté qu'une empreinte génétique retrouvée sur le corps de la victime, 25 ans plus tôt, n'avait pas fait l'objet d'une comparaison avec les données du fichier national créé quelques années auparavant. L'erreur a été corrigée et un nom est apparu : Auguste Teriimana, un agent du service de sécurité de la Présidence de cette collectivité française du Pacifique. L'homme avait fait l'objet d'un prélèvement salivaire en 2008 dans le cadre d'une affaire de violences et menaces.

Lors de son procès, qui s'est tenu lundi et mardi, l'accusé, après avoir livré de multiples versions, a reconnu avoir "violé puis étranglé" l'adolescente mais a affirmé qu'elle était en vie lorsqu'il avait quitté les lieux de son forfait.

Le quinquagénaire, 31 ans à l'époque, avait repéré la jeune fille marchant en bord de route et lui avait proposé de la ramener chez elle. Il l'avait ensuite entraînée sur un terrain vague d'un quartier de Papeete où son corps avait été retrouvé.

Pour l'avocat général Bernard Simier, Auguste Teriimana, déjà condamné en 1977 pour viol, avait, contrairement à ses dires, la "volonté de tuer pour que cette fille ne puisse pas parler". Le représentant du parquet général avait, en revanche, requis une peine de 25 années de réclusion.

Quant à l'avocat de l'accusé, Me Gilles Jourdainne, il a tenté de faire valoir, sans être entendu, que le procès "n'aurait jamais dû avoir lieu" en raison du principe de prescription. Il a également dénoncé les conditions de détention de la maison d'arrêt de Nuutania, qualifiées "d'inhumaines" du fait de la vétusté de l'établissement et d'un taux d'occupation de "400%".

jbc/cgd/ed

Rédigé par AFP le Mercredi 21 Mars 2012 à 15:23 | Lu 1074 fois