ADIE: des dossiers en attente, Olivier Pote en explique les raisons


Depuis quelques temps, certains porteurs de projets déplorent le retard de traitement de leurs demandes de financements auprès de l’ADIE, ce qui a pour conséquences de repousser encore le démarrage de leurs activités. De son côté, l’organisme apporte des explications…

Si l’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Economique) a pu traiter un grand nombre de dossiers de demandes de microcrédits (324 entreprises financées en 2012), le directeur de l’association Olivier Pote confirme qu’il y a effectivement des dossiers en attente, « du fait d’un manque d’effectif ». Le constat émane de quelques créateurs d’entreprises qui ne comprennent pas cette lenteur.
Olivier ajoute « Il faut savoir que nous avons eu énormément de demandes sur l’agglomération de Pape’ete et Mo’orea (…) en 2012, nous avons enregistré 1061 visites. Sur ce chiffre, 400 dossiers nous ont été présentés. Cela demande du temps, mais en général nous donnons une réponse sous 15 jours, seulement étant en sous effectif, il est vrai qu’il y a certains dossiers qui ont été ajournés. » Cette expression veut dire que si les dossiers ont bien été montés, certains documents manquent à l’appel, comme la caution.
D’autres éléments entrent en compte comme par exemple l’obtention d’une certification administrative, en l’occurrence un permis de conduire ou de bateau. C’est le cas d’un futur créateur d’entreprise Pa’umotu qui avait sollicité l’organisme pour financer l’achat d’un moteur hors board. L’ADIE, bien que sensible au projet, a pris la décision d’attendre que le demandeur obtienne d’abord son permis bateau. « Nous avons une mission d’accompagnement et d’officialisation de l’activité (…) c’est plus qu’une responsabilisation, c’est impératif. Cela permet tout simplement au chef d’entreprise d’œuvrer en toute légalité et donc dans des conditions optimales » explique le directeur de l’association.

Point important : la débrouillardise

Olivier Pote poursuit ses explications : « L’ADIE est considérée, à tort d’ailleurs, comme une banque alors que ce n’est pas le cas. Il arrive que certains des dossiers dont nous refusons le prêt, soit accepté par une banque traditionnelle et vice –versa. Nous, nous proposons des micro-crédits dont les montants des remboursements sont adaptés aux demandeurs. Là encore, la demande est toujours liée à un accompagnement. On peut dire que le critère le plus important dans un dossier ADIE est la débrouillardise. Nous voulons voir comment se comportera le demandeur. Outre le dossier, nous effectuons des enquêtes de moralité afin de mieux connaître les personnes. Ses qualités, mais aussi ses faiblesses. C’est toujours dans un cadre d’accompagnement. »
Si la caution est requise, elle ne constitue pas un document de valeur administrative. Dans le sens où il est arrivé que certains dossiers ont quand même obtenu un prêt parce que les risques avaient été évalués, ou alors parce que les demandeurs étaient déjà connus de l’organisme et avaient suivi les conseils prodigués. Une forme de confiance s’est instaurée, offrant même la possibilité à celles-ci de déposer à nouveau une demande de financement.

Mise en place d’un contrat d’accompagnement

Cette année, l’ADIE veut aller plus loin. En effet, un contrat dit « d’accompagnement » sera signé entre l’organisme et tout futur chef d’entreprise dont le dossier sera instruit et accepté. Ce contrat les obligera à accepter un accompagnement personnalisé, à suivre une formation de gestion d’entreprise (comptabilité, déclarations fiscales, traitement des commandes et autres opérations liées à la vie d’une entreprise au quotidien) puis de développer l’activité dans l’objectif de créer de la richesse et de l’emploi.
Il s’agit de prouver aux créateurs d’entreprises que la pérennité de leur structure contribue à l’économie locale, par l’intermédiaire d’embauches et d’évolution de statut. Les Entreprises individuelles pourront, en suivant le programme de ce contrat, opter pour un statut qui les placera alors parmi les PME (Petites et moyennes entreprises) les plus florissantes du Pays. C’est là tout le challenge.

Les chiffres de l’ADIE en 2012

Le succès du micro-crédit ne cesse de s’accroître à Tahiti-Mo’orea, mais également dans les archipels. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Nombre de visiteurs : 1061
Nombre de dossiers présentés : 400
Nombre de commission : une par semaine
Nombre de dossier traités par semaine : 6 à 8
Dossiers financés : 337 (incluant 58 prêts d’honneur à taux zéro)

L’impact sur l’économie est tout aussi important :
Création d’emploi (et maintien) : 356 (cela représente 1 emploi créé sur 10)
Entreprises financées : 324
Période de remboursement : de 1 à 30 mois (en fonction du montant prêté)
Enfin, 80 projets ont été financés dans le seul d’archipel des australes, à Tubuai et Rurutu. Cela représente 15 % des agriculteurs des deux îles qui ont été soutenu.




Rédigé par TP le Jeudi 10 Janvier 2013 à 11:17 | Lu 1246 fois