A peine refroidi, le Minitel ressuscite dans des délires d'artistes


MONACO, 30 juin 2012 (AFP) - Alors que le Minitel, lancé il y a trente ans, devait être définitivement déconnecté samedi à minuit, trente artistes ont décidé de lui offrir un second souffle en transformant le petit terminal cubique en oeuvres d'art, dans le cadre d'une vente aux enchères organisée samedi à Monaco.

Rocking Minitel, NemoTel ou encore Minit'Hells... Les inspirations étaient diverses samedi soir au restaurant Le Virage, où une vente aux enchères de trente cubes customisés devait se tenir dans la soirée. Les fonds seront reversés à une association de lutte contre le sida.

"Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'il y a trente ans, le Minitel, c'était une révolution dans la communication. Je ne veux pas que cet objet mythique tombe dans l'oubli alors que sans lui, il n'y aurait pas d'internet", argue l'organisateur de l'événement, Anthony Alberti.

Tantôt éventré, tantôt intégré à une peinture ou une sculpture, le Minitel a inspiré graphistes, designers, peintres ou encore un body piercer.

Ainsi l'artiste Menhyr qui dans son oeuvre "Tempus fugit" a repris le thème cher au Caravage de David et Goliath, la tête de Goliath devenant le Minitel, "détrôné par la force, la jeunesse et l'ingénierie des nouvelles technologies" et d'Internet.

Minitel transformé en robot type Wall-e, Minitel compacté avec une Ferrari Testa Rossa née à la même époque, Minitel éventré devenu une table de poker... Les délires sont illimités avec une prime au Minitel rose, dont l'ombre plane sur de nombreuses oeuvres.

Alors que l'écran du Minitel devait s'éteindre définitivement samedi à minuit, Patrick Gilberti lui promet un retour. "I'll be back", peut-on lire sur le cercueil fushia que lui a découpé l'artiste. Un enterrement digne d'un roi.

Rédigé par AFP le Samedi 30 Juin 2012 à 19:55 | Lu 523 fois