A peine créée la Fédération Perlière de Polynésie Française s’impose à l’international


Jeanne Lecourt et Marcelle Howard, présidente et vice-présidente du FPPF
PAPEETE, le 26 mars 2014 – Le monde de la perle polynésien a désormais sa fédération, destiné à soutenir les initiatives à l'export. Cette Fédération Perlière de Polynésie Française a été créée le 4 février 2014. Toute jeune, l’association veut regrouper tous les professionnels de la perle de Tahiti et les accompagner à l'export.

Surtout, c'est elle qui est chargée par la CIBJO de diriger le groupe de travail qui créera la première classification universelle de la perle. En pratique, c’est Jeanne Lecourt qui a fondé et qui dirige ce FPPF et c’est elle qui dirigera le groupe de travail international. Ce dernier rassemblera les plus gros acteurs mondiaux de la perle représentés dans la CIBJO (Confédération Internationale de la Bijouterie, Joaillerie, Orfèvrerie des Diamants, Perles et Pierres). La FPPF est pour l’instant le seul représentant de la perle de culture polynésienne au sein de cette association qui unit les bijoutiers et producteurs de matières précieuses du monde entier.

Jeanne Lecourt, qui a plus de 20 ans de carrière dans la perle de Tahiti, a toujours été une figure de proue de la perle de Tahiti à l’international. Elle a travaillé 10 ans pour un producteur à faire tous les salons internationaux, a monté en 2003 Tahiti Pearl Market pour Francky Tehaamatai puis elle est devenue directrice commerciale de Robert Wan pendant trois ans. Elle se présente donc comme une spécialiste de l’export de la perle de Tahiti. En plus de ce beau CV, elle est vice-présidente de la commission perlière à la CIBJO, c’est d’ailleurs grâce à ce poste qu’elle a pu assurer un rôle proéminent aux acteurs polynésiens dans l’établissement des standards internationaux.

Développer le chiffre d’affaire à l’export

Une partie du bureau de la Fédération Perlière de Polynésie Française
La FPPF, dont le nom a été étudié pour avoir un sigle identique en français et en anglais (French Polynesia Pearl Federation), a selon ses membres fondateurs, pour objectif premier de développer le chiffre d’affaire à l’international de ses membres. Pour y arriver, elle va s’appuyer sur quatre axes :
- Favoriser l’exportation des perles
- Développer les échanges avec les acteurs internationaux
- Partager les informations sur l’actualité mondiale de la perle
- Assurer la formation locale sur l’évaluation de la qualité des perles et les techniques de vente à l’international

Et l’association hyperactive a déjà plusieurs projets sur le feu. Ainsi, un local a déjà été trouvé pour assurer la formation des artisans, bijoutiers et exportateurs locaux. Une délégation de 15 bijoutiers danois va effectuer en fin d’année un « Study Tour » dans nos îles (accompagné d’une vente privée de perles nues). Un grand magasine français de bijoux aurait également déjà prévu un article sur la FPPF en mai.

En tant que tel, l’association devrait être complémentaire des autres structures existantes. Elle n’organisera pas de ventes aux enchères comme les GIE, et n’a pas pour but de promouvoir la perle. Elle se contentera de donner les outils qui manquent à l’international aux professionnels du Territoire.

Malgré ses objectifs ambitieux la FPPF a encore peu de membres. Les producteurs du GIE Tuavana et les artisans de la fédération Tainura de Moorea forment le gros du bataillon. Mais Marcelle Howard, présidente du GIE Toa Rava et vice-présidente de la FPPF, affirme que le but sera à terme de « rassembler tout le monde. Il y a une ouverture à tous, parce que la prochaine association qui va se monter ne concernera que les producteurs et les négociants, elle ne sera pas ouverte aux bijoutiers et aux artisans. Ce que nous faisons nous, c’est plutôt à la sortie de la Polynésie Française. »

A la question de savoir pourquoi la FPPF a été montée par un si petit nombre d’acteurs au lieu de consulter l’ensemble du secteur avant de se lancer, la présidente explique : « Nous n’avons pas voulu aller faire du blabla, aller promettre des choses en disant ‘aller tiens on a une idée on va aller faire les choses comme ça’. Nous avons voulu d’abord agir, et nous offrons maintenant offre cette formidable opportunité aux professionnels de participer avec nous à toutes nos actions. Mais aujourd’hui ce ne sont pas des paroles, c’est du concret, ce sont des actions qui sont reconnues. »

Par contre, le volontarisme dans la création de cette association loi 1901 la laisse pour l’instant avec peu de moyens : « Nous n’avons pas encore de financements, nous avons demandé audience auprès du ministère pour nous présenter… Mais pour l’instant ce sont les membres qui cotisent, 60 000 francs fcp par an. Il y a 30 membres cotisants. »

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mercredi 26 Mars 2014 à 14:53 | Lu 2062 fois