La boutique Jeff de Bruges du centre commercial Pacific Plaza à Faaa. Crédit : Tom Larcher
Tahiti, le 27 mars 2024 - Le 31 mars se rapproche, tout comme le son des cloches. À quelques jours de Pâques, fête incontestée et incontestable du chocolat, les acteurs de la tablette se mettent en branle. Une grosse organisation pour les chocolateries du Fenua. Alors que la cime des cacaoyers dépasse de certains jardins alentour, les Polynésiens sont en droit de se le demander : pourront-ils célébrer Pâques avec des œufs chocolatés made in Fenua ? Tahiti Infos est allé à la chasse au chocolat local.
À la Chocolaterie by M, située à Papeete, c’est le défilé. “Je prends lequel, le panda en chocolat ?”, demande un père de famille au téléphone, visiblement déboussolé. Ce mardi 26 mars, alors que le soleil est à son zénith, nombreux sont les gens à faire la queue dans cette chocolaterie pour pouvoir garnir leur réserve de chocolat, à l’approche de la fête de Pâques.
Un peu plus loin, dans la vallée de Tipaerui, quelques cacaoyers poussent, ici et là. Le rapprochement est alors vite fait : si l’arbre semble parfaitement s’épanouir à Tahiti, et que déguster une cabosse de cacao n’est pas un fait rare au Fenua, est-il possible de se procurer des œufs de Pâques faits à partir du cacao polynésien ?
Les grandes chocolateries, Leonidas ou encore Jeff de Bruges, se préparent elles aussi pour ce qui sera “leur deuxième plus gros événement de l’année par rapport au chiffre d’affaires, juste après Noël”, témoigne la patronne de la boutique Jeff de Bruges à Vaima. Ses boutiques, elles sont aujourd’hui “pleines à craquer de chocolat de Pâques”, pour pouvoir anticiper l’échéance. Certes, la boutique est magnifique pour l’occasion et le chocolat succulent, mais pas un gramme de cacao polynésien à se mettre sous la dent. “Chez Jeff de Bruges, une partie du chocolat est fabriquée en Belgique et l’autre partie en France, à Ferrières-en-Brie.” Pour poursuivre la quête de l’œuf en chocolat local, ce géant du chocolat conseille d’aller tenter sa chance chez des chocolateries spécialisées dans le cacao polynésien.
À la Chocolaterie by M, située à Papeete, c’est le défilé. “Je prends lequel, le panda en chocolat ?”, demande un père de famille au téléphone, visiblement déboussolé. Ce mardi 26 mars, alors que le soleil est à son zénith, nombreux sont les gens à faire la queue dans cette chocolaterie pour pouvoir garnir leur réserve de chocolat, à l’approche de la fête de Pâques.
Un peu plus loin, dans la vallée de Tipaerui, quelques cacaoyers poussent, ici et là. Le rapprochement est alors vite fait : si l’arbre semble parfaitement s’épanouir à Tahiti, et que déguster une cabosse de cacao n’est pas un fait rare au Fenua, est-il possible de se procurer des œufs de Pâques faits à partir du cacao polynésien ?
Les grandes chocolateries, Leonidas ou encore Jeff de Bruges, se préparent elles aussi pour ce qui sera “leur deuxième plus gros événement de l’année par rapport au chiffre d’affaires, juste après Noël”, témoigne la patronne de la boutique Jeff de Bruges à Vaima. Ses boutiques, elles sont aujourd’hui “pleines à craquer de chocolat de Pâques”, pour pouvoir anticiper l’échéance. Certes, la boutique est magnifique pour l’occasion et le chocolat succulent, mais pas un gramme de cacao polynésien à se mettre sous la dent. “Chez Jeff de Bruges, une partie du chocolat est fabriquée en Belgique et l’autre partie en France, à Ferrières-en-Brie.” Pour poursuivre la quête de l’œuf en chocolat local, ce géant du chocolat conseille d’aller tenter sa chance chez des chocolateries spécialisées dans le cacao polynésien.
La collection de Pâques de " la chocolaterie by M" à Papeete. Crédit : Tom Larcher
Des producteurs locaux
Des initiatives de production de chocolat local, il en existe plusieurs en Polynésie, dont deux majeures à Tahiti : la Chocolaterie by M et Couleur Cacao. Selon Sarah Bourgeon, gérante de cette dernière, “Couleur Cacao est le plus gros producteur de cacao local”. Son atelier de Taravao produit aujourd’hui 13 tablettes de chocolat différentes à partir de cacao polynésien. Cette amoureuse de la fève a elle aussi anticipé la fameuse fête : “Ça fait une dizaine de jours qu’on a mis la collection de Pâques”. Une collection originale, à base de pastilles de chocolat Valrhona transformées dans son atelier. C’est un chocolat “responsable”, de fin gourmet, mais fabriqué pas loin de Valence, en France. Mauvaise pioche.
La Chocolaterie by M semble être la dernière cartouche. Selon Morgane Richard, gérante de cette chocolaterie, “nous sommes les seuls à faire de l’exportation de chocolat local”. Véritable pointure du domaine, elle présente sa tablette de chocolat tahitien qui a été récompensée d’une “tablette d’argent” par le Club des croqueurs de chocolat, une confrérie de 150 spécialistes, en 2023 : “C’est un chocolat très doux, noir mais très clair, car il est fabriqué en majeure partie avec des fèves criollo, une fève de cacao blanche que l’on a en Polynésie.” Selon l’artisane, c’est une des fèves de cacao les plus prisées au monde, grâce à son goût et sa rareté (elle ne représente que 2% de la production mondiale). Mais en ce qui concerne ses pièces de Pâques, rien de local non plus. “Pour les productions de Pâques, le cacao vient du Vanuatu, des Salomon et on le transforme ici en chocolat.” Mais alors pourquoi est-il impossible de mettre la main sur ce damné œuf de Pâques en chocolat local ?
Pas assez de cacao
La raison est toute bête : “Le problème, ce sont les quantités de cacao”, des récoltes encore trop faibles au Fenua selon les deux chocolatières. La filière avait été initiée en 1960, puis laissée à l’abandon pour plusieurs raisons. Aujourd’hui, “les anciennes plantations sont pour la plupart à l’abandon, et remettre les gens dans la culture, c’est compliqué. C’est un travail ingrat, beaucoup de travail et pas forcément bien payé, donc les gens ont préféré se tourner vers d’autres types d’emploi.” Pour mettre du chocolat local sur le marché, Couleur cacao et la Chocolaterie by M ont dû innover : elles vont directement chercher les fèves de cacao en les achetant à des particuliers. Morgane Richard en témoigne : “À la Chocolaterie by M, on n'a pas de plantation à proprement parler. On récupère les fèves dans des jardins, à droite à gauche, aux Marquises, à Raiatea, à Tahiti et Moorea…”
Ce commerce de bouche-à-oreille pour les particuliers possédant un ou deux arbres dans leur jardin permet d’assurer la production de ces deux chocolateries en chocolat local, mais pas encore assez pour répondre à la demande des grandes échéances comme Pâques. Mais la situation est amenée à s’améliorer dans les prochaines années, déclare Morgane Richard : “La filière est en cours de structuration, on est en train de planter avec le Pays, les producteurs locaux, mais c’est quelque chose qui prend du temps.” Le cacao est un arbre fruitier plutôt capricieux, “il arrive à maturité entre quatre et cinq ans, il faut lui laisser le temps de se développer et donner ses premiers fruits”, ajoute Sarah Bourgeon de Couleur Cacao. Cette dernière a planté il y a deux ans 4 000 pieds de cacao, un début de cacaoyeraie pour s’assurer une future production.
Les deux artisanes se rejoignent sur ce point, la production de cacao polynésien devrait s’améliorer d’ici quelques années. Morgane Richard insiste, “d’ici deux ans, on devrait pouvoir commencer à pouvoir fournir plus de choses avec le chocolat de Tahiti… et également des moulages de Pâques !” Chocolat local ou pas, les cloches passeront quand même ce week-end.
Des initiatives de production de chocolat local, il en existe plusieurs en Polynésie, dont deux majeures à Tahiti : la Chocolaterie by M et Couleur Cacao. Selon Sarah Bourgeon, gérante de cette dernière, “Couleur Cacao est le plus gros producteur de cacao local”. Son atelier de Taravao produit aujourd’hui 13 tablettes de chocolat différentes à partir de cacao polynésien. Cette amoureuse de la fève a elle aussi anticipé la fameuse fête : “Ça fait une dizaine de jours qu’on a mis la collection de Pâques”. Une collection originale, à base de pastilles de chocolat Valrhona transformées dans son atelier. C’est un chocolat “responsable”, de fin gourmet, mais fabriqué pas loin de Valence, en France. Mauvaise pioche.
La Chocolaterie by M semble être la dernière cartouche. Selon Morgane Richard, gérante de cette chocolaterie, “nous sommes les seuls à faire de l’exportation de chocolat local”. Véritable pointure du domaine, elle présente sa tablette de chocolat tahitien qui a été récompensée d’une “tablette d’argent” par le Club des croqueurs de chocolat, une confrérie de 150 spécialistes, en 2023 : “C’est un chocolat très doux, noir mais très clair, car il est fabriqué en majeure partie avec des fèves criollo, une fève de cacao blanche que l’on a en Polynésie.” Selon l’artisane, c’est une des fèves de cacao les plus prisées au monde, grâce à son goût et sa rareté (elle ne représente que 2% de la production mondiale). Mais en ce qui concerne ses pièces de Pâques, rien de local non plus. “Pour les productions de Pâques, le cacao vient du Vanuatu, des Salomon et on le transforme ici en chocolat.” Mais alors pourquoi est-il impossible de mettre la main sur ce damné œuf de Pâques en chocolat local ?
Pas assez de cacao
La raison est toute bête : “Le problème, ce sont les quantités de cacao”, des récoltes encore trop faibles au Fenua selon les deux chocolatières. La filière avait été initiée en 1960, puis laissée à l’abandon pour plusieurs raisons. Aujourd’hui, “les anciennes plantations sont pour la plupart à l’abandon, et remettre les gens dans la culture, c’est compliqué. C’est un travail ingrat, beaucoup de travail et pas forcément bien payé, donc les gens ont préféré se tourner vers d’autres types d’emploi.” Pour mettre du chocolat local sur le marché, Couleur cacao et la Chocolaterie by M ont dû innover : elles vont directement chercher les fèves de cacao en les achetant à des particuliers. Morgane Richard en témoigne : “À la Chocolaterie by M, on n'a pas de plantation à proprement parler. On récupère les fèves dans des jardins, à droite à gauche, aux Marquises, à Raiatea, à Tahiti et Moorea…”
Ce commerce de bouche-à-oreille pour les particuliers possédant un ou deux arbres dans leur jardin permet d’assurer la production de ces deux chocolateries en chocolat local, mais pas encore assez pour répondre à la demande des grandes échéances comme Pâques. Mais la situation est amenée à s’améliorer dans les prochaines années, déclare Morgane Richard : “La filière est en cours de structuration, on est en train de planter avec le Pays, les producteurs locaux, mais c’est quelque chose qui prend du temps.” Le cacao est un arbre fruitier plutôt capricieux, “il arrive à maturité entre quatre et cinq ans, il faut lui laisser le temps de se développer et donner ses premiers fruits”, ajoute Sarah Bourgeon de Couleur Cacao. Cette dernière a planté il y a deux ans 4 000 pieds de cacao, un début de cacaoyeraie pour s’assurer une future production.
Les deux artisanes se rejoignent sur ce point, la production de cacao polynésien devrait s’améliorer d’ici quelques années. Morgane Richard insiste, “d’ici deux ans, on devrait pouvoir commencer à pouvoir fournir plus de choses avec le chocolat de Tahiti… et également des moulages de Pâques !” Chocolat local ou pas, les cloches passeront quand même ce week-end.
Une chasse aux œufs virtuelle
Faute d’avoir trouvé les œufs de Pâques en chocolats polynésiens, il est peut-être possible de les trouver virtuellement. Dominique Barbier de Vision 360 Tahiti organise une chasse aux œufs virtuelle à l’occasion de la fête de Pâques. Cette chasse a été mise en ligne le 25 mars et se terminera le 1er avril. Plusieurs lots chocolatés seront à gagner pour les chasseurs les plus aguerris. Pour participer, il faut se rendre sur la page Facebook vision360tahiti.