
Les salariés de Banque de Polynésie ont commencé la grève, ce mardi matin, devant l'agence. Crédit photo : Thibault Segalard.
Tahiti, le 25 mars 2025 - Les employés de la Banque de Polynésie ont massivement débrayé ce mardi, en entamant une grève. En toile de fond, une protestation contre un projet de réorganisation vers la Nouvelle-Calédonie. Selon les syndicats, 75% des salariés auraient suivis le mouvement social. La BP a, elle, annoncé la fermeture de toutes ses agences jusqu'à nouvel ordre.
Au siège de la Banque de Polynésie, ce mardi matin, les rideaux métalliques n’ont pas eu besoin d’être baissés. C’est de l’intérieur que la grève s’est imposée. Rassemblés la veille en assemblée générale, les salariés ont décidé de cesser le travail, en réponse à ce qu’ils dénoncent comme une double attaque : contre leur emploi, et contre l’ancrage polynésien de leur établissement. “Aujourd'hui, on à trois quarts de l'effectif en grève”, confie Moea Parrino, délégué syndicale Otahi. “On va parler de déception, de colère et de ras le bol général. C'est ce qui nous a fait entrer en grève, pour qu'on puisse se faire entendre, car nous ne sommes pas écoutés.”
Depuis le dépôt du préavis, mardi dernier, seulement trois réunions ont eu lieu avec la direction, selon les syndicats. Refus de suspendre la réorganisation, refus d’aborder le rattrapage du pouvoir d’achat, refus de négocier sur la pérennité des postes en Polynésie : la direction est restée campée sur sa ligne. “Ils ont écartés la majorité de nos points qu'on a demandé. On ne peut même pas parler de proposition de leur part. On est donc présents pour montrer notre mécontentement.” Les salariés sont actuellement dans l'attente d'une nouvelle proposition de rencontre avec la direction afin de poursuivre les négociations.
Contre la réorganisation
Depuis l’annonce en 2022 par la Société Générale – maison mère de la Banque de Polynésie – d’un projet de rapprochement informatique entre la Banque de Polynésie (BP) et sa cousine calédonienne, la Société Générale de Nouvelle-Calédonie (SGNC), les inquiétudes n’ont cessé d’enfler. Officiellement, il s’agissait d’un simple projet de mutualisation des outils numériques. Mais pour les personnels polynésiens, les apparences sont trompeuses. “Au départ, cela avait du sens, mais à partir du moment où on réduit la voilure du côté de la BP, on se retourne”, souligne Moea Faatau, délégué syndicale A Tia I Mua. D'autant qu'à mesure que les directions fonctionnelles s’éloignent de Papeete pour se concentrer dans le giron calédonien, les conséquences s’annoncent lourdes : suppressions de postes, perte d’autonomie stratégique, appauvrissement de l’expertise locale. “17 postes seraient impactés en Polynésie contre deux en Nouvelle-Calédonie [...]. On est les grands perdants”, s’indigne, amère, la représentante A Tia I Mua.
Enjeu de souveraineté locale
Au-delà de la défense des conditions de travail, ce conflit met en lumière un enjeu plus large : celui de la souveraineté économique et décisionnelle de la filiale polynésienne. Le transfert de fonctions-clés vers Nouméa est perçu comme une dépossession insidieuse, au détriment de l’autonomie locale. “Nous, tout ce qu'on demande, c'est de garder un équilibre avec les compétences de chacun. Ce sont deux filiales à part entière, c'est dans cet esprit que l'on veut poursuivre”, explique Moea Parrino, qui estime, de plus que cette réorganisation n'a rien de logique, au vu du climat politique instable qui a secoué la Nouvelle-Calédonie, ces derniers mois. “C'est l'inverse du bon sens. Nous avons ici un climat serein et enviable.” Un questionnement auquel la direction ne leur a, selon leurs déclarations, apporté aucune réponse. “On a demandé des chiffres. Quel gain ça pourrait leur rapporter, mais pas de réponse concrète... On est des banquiers, on sait calculer [...]. Il y a une rétention d'information.” Les regards sont désormais tournés vers la reprise des négociations avec la direction. Malgré nos tentatives, nous n’avons réussi à joindre personne de la direction de la Banque de Polynésie.
Au siège de la Banque de Polynésie, ce mardi matin, les rideaux métalliques n’ont pas eu besoin d’être baissés. C’est de l’intérieur que la grève s’est imposée. Rassemblés la veille en assemblée générale, les salariés ont décidé de cesser le travail, en réponse à ce qu’ils dénoncent comme une double attaque : contre leur emploi, et contre l’ancrage polynésien de leur établissement. “Aujourd'hui, on à trois quarts de l'effectif en grève”, confie Moea Parrino, délégué syndicale Otahi. “On va parler de déception, de colère et de ras le bol général. C'est ce qui nous a fait entrer en grève, pour qu'on puisse se faire entendre, car nous ne sommes pas écoutés.”
Depuis le dépôt du préavis, mardi dernier, seulement trois réunions ont eu lieu avec la direction, selon les syndicats. Refus de suspendre la réorganisation, refus d’aborder le rattrapage du pouvoir d’achat, refus de négocier sur la pérennité des postes en Polynésie : la direction est restée campée sur sa ligne. “Ils ont écartés la majorité de nos points qu'on a demandé. On ne peut même pas parler de proposition de leur part. On est donc présents pour montrer notre mécontentement.” Les salariés sont actuellement dans l'attente d'une nouvelle proposition de rencontre avec la direction afin de poursuivre les négociations.
Contre la réorganisation
Depuis l’annonce en 2022 par la Société Générale – maison mère de la Banque de Polynésie – d’un projet de rapprochement informatique entre la Banque de Polynésie (BP) et sa cousine calédonienne, la Société Générale de Nouvelle-Calédonie (SGNC), les inquiétudes n’ont cessé d’enfler. Officiellement, il s’agissait d’un simple projet de mutualisation des outils numériques. Mais pour les personnels polynésiens, les apparences sont trompeuses. “Au départ, cela avait du sens, mais à partir du moment où on réduit la voilure du côté de la BP, on se retourne”, souligne Moea Faatau, délégué syndicale A Tia I Mua. D'autant qu'à mesure que les directions fonctionnelles s’éloignent de Papeete pour se concentrer dans le giron calédonien, les conséquences s’annoncent lourdes : suppressions de postes, perte d’autonomie stratégique, appauvrissement de l’expertise locale. “17 postes seraient impactés en Polynésie contre deux en Nouvelle-Calédonie [...]. On est les grands perdants”, s’indigne, amère, la représentante A Tia I Mua.
Enjeu de souveraineté locale
Au-delà de la défense des conditions de travail, ce conflit met en lumière un enjeu plus large : celui de la souveraineté économique et décisionnelle de la filiale polynésienne. Le transfert de fonctions-clés vers Nouméa est perçu comme une dépossession insidieuse, au détriment de l’autonomie locale. “Nous, tout ce qu'on demande, c'est de garder un équilibre avec les compétences de chacun. Ce sont deux filiales à part entière, c'est dans cet esprit que l'on veut poursuivre”, explique Moea Parrino, qui estime, de plus que cette réorganisation n'a rien de logique, au vu du climat politique instable qui a secoué la Nouvelle-Calédonie, ces derniers mois. “C'est l'inverse du bon sens. Nous avons ici un climat serein et enviable.” Un questionnement auquel la direction ne leur a, selon leurs déclarations, apporté aucune réponse. “On a demandé des chiffres. Quel gain ça pourrait leur rapporter, mais pas de réponse concrète... On est des banquiers, on sait calculer [...]. Il y a une rétention d'information.” Les regards sont désormais tournés vers la reprise des négociations avec la direction. Malgré nos tentatives, nous n’avons réussi à joindre personne de la direction de la Banque de Polynésie.
L'ensemble des agences fermées
Dans un communiqué, la Banque de Polynésie informe que l'ensemble des agences, pôles d'expertises (Espaces professionnel et patrimonial), ainsi que son centre d'appels, sont fermés en raison du mouvement social.
Il invite les usagers à réaliser leurs opérations bancaires via les services de banque à distance Polyweb & Polyapp.
Il invite les usagers à réaliser leurs opérations bancaires via les services de banque à distance Polyweb & Polyapp.