Roman PILIPEY / AFP
Kiev, Ukraine | AFP | vendredi 16/08/2024 - L'Ukraine a déclaré vendredi que l'un des objectifs de son offensive en Russie, dans la région frontalière de Koursk, était de forcer Moscou à des négociations "équitables", après près de deux ans et demi d'invasion à grande échelle de son territoire.
Les forces ukrainiennes ont attaqué le 6 août la région de Koursk, s'emparant de plusieurs dizaines de localités et de centaines de kilomètres carrés dans une offensive qui a surpris l'armée russe au moment où celle-ci avançait lentement, plus au sud, dans la région ukrainienne du Donbass
Kiev a fourni diverses raisons pour justifier son assaut, alors que la Russie occupe près de 20% du territoire ukrainien : notamment obliger Moscou à retirer des troupes d'autres parties du front, ou créer une "zone tampon" pour mettre fin aux bombardements dans les territoires ukrainiens frontaliers.
Mais Kiev veut aussi se servir des territoires russes conquis comme monnaie d'échange lors de possibles négociations avec le Kremlin.
"L'outil militaire est utilisé objectivement pour persuader la Russie d'entrer dans un processus de négociation équitable", a déclaré vendredi Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président Volodymyr Zelensky, sur X.
S'il a répété que Kiev n'avait pas l'intention "d'occuper" une partie du territoire russe, il a également noté que, dans le cas de négociations "potentielles", il fallait trouver un moyen de faire s'assoir la Russie "de l'autre côté de la table".
Mardi, un diplomate ukrainien avait déjà appelé Moscou à accepter "une paix juste", Kiev exigeant le retrait de l'armée russe de son territoire internationalement reconnu.
- "On a tout laissé" -
Or, les négociations entre les deux parties sont complètement bloquées depuis le printemps 2022, Moscou continuant d'exiger que l'Ukraine accepte l'annexion d'une partie de son territoire.
Volodymyr Zelensky a dit vouloir élaborer d'ici à novembre, date de la présidentielle aux Etats-Unis --allié vital de Kiev--, un plan qui servirait de base à un futur sommet pour la paix auquel le Kremlin doit être convié.
Il répète qu'une paix ne peut être possible que si l'armée russe se retire complètement, y compris de la péninsule de Crimée, annexée dès 2014 par la Russie.
Vladimir Poutine exige lui que Kiev lui cède les régions ukrainiennes dont il revendique l'annexion et renonce à adhérer à l'Otan. Des revendications inacceptables pour les Ukrainiens et les Occidentaux, qui n'ont cessé d'en appeler au respect du droit international.
Après dix jours d'avancée sur le sol russe, l'Ukraine revendique avoir pris le contrôle de 1.150 km2 et 82 localités. En face, l'armée russe affirme avoir déployé des renforts.
Kiev dit s'être emparé en particulier de la ville de Soudja, située à 10km de la frontière et où se trouve un important noeud gazier du géant russe Gazprom permettant de fournir l'Europe via l'Ukraine.
Au moins 12 civils ont été tués et plus de 120 blessés depuis le début de l'opération ukrainienne, selon un bilan des autorités russes fourni en début de semaine.
Dans la ville de Koursk, à plusieurs dizaines de kilomètres des combats, plusieurs dizaines de personnes, de tous âges, étaient massées jeudi dans un centre d'hébergement temporaire après avoir précipitamment quitté leur domicile.
"On ne sait pas quoi faire. On pleure jour et nuit", a confié à l'AFP Zinaïda Tarassiouk, une retraitée de 70 ans. "On a tout laissé."
"Quand on a voulu partir, il y avait nos chars détruits, qui étaient en feu", a témoigné pour sa part Inna Pereverzeva, 50 ans.
Les évacuations ont lieu alors que les combats se poursuivent dans la zone. Lors de l'une d'entre elles, deux travailleurs humanitaires russes ont trouvé la mort vendredi dans une frappe ukrainienne, selon leur organisation.
- Poussée russe dans l'Est -
De durs combats continuent de se dérouler plus au sud, dans l'est de l'Ukraine, où les troupes russes ont l'avantage face à une armée de Kiev en infériorité numérique.
Moscou y a revendiqué vendredi la capture d'un nouveau village, celui de Serguiïvka, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Pokrovsk, un nœud logistique sur la route des places fortes de Tchassiv Iar et Kostiantynivka.
La veille, les forces russes avaient revendiqué la capture d'un autre village dans ce secteur, où elles progressent depuis mai.
L'armée russe a par ailleurs assuré vendredi avoir déjoué dans la nuit une attaque de 12 missiles américains Atacms tirés par les forces ukrainiennes sur le pont de Kertch, qui relie la Russie à la péninsule ukrainienne de Crimée.
Enfin, les autorités russes d'occupation ont affirmé que sept civils avaient été blessés à la mi-journée dans une attaque ukrainienne qui a touché un centre commercial à Donetsk, grande ville de l'est de l'Ukraine sous contrôle de Moscou depuis 2014. Un important incendie y était en cours dans l'après-midi.
Les forces ukrainiennes ont attaqué le 6 août la région de Koursk, s'emparant de plusieurs dizaines de localités et de centaines de kilomètres carrés dans une offensive qui a surpris l'armée russe au moment où celle-ci avançait lentement, plus au sud, dans la région ukrainienne du Donbass
Kiev a fourni diverses raisons pour justifier son assaut, alors que la Russie occupe près de 20% du territoire ukrainien : notamment obliger Moscou à retirer des troupes d'autres parties du front, ou créer une "zone tampon" pour mettre fin aux bombardements dans les territoires ukrainiens frontaliers.
Mais Kiev veut aussi se servir des territoires russes conquis comme monnaie d'échange lors de possibles négociations avec le Kremlin.
"L'outil militaire est utilisé objectivement pour persuader la Russie d'entrer dans un processus de négociation équitable", a déclaré vendredi Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président Volodymyr Zelensky, sur X.
S'il a répété que Kiev n'avait pas l'intention "d'occuper" une partie du territoire russe, il a également noté que, dans le cas de négociations "potentielles", il fallait trouver un moyen de faire s'assoir la Russie "de l'autre côté de la table".
Mardi, un diplomate ukrainien avait déjà appelé Moscou à accepter "une paix juste", Kiev exigeant le retrait de l'armée russe de son territoire internationalement reconnu.
- "On a tout laissé" -
Or, les négociations entre les deux parties sont complètement bloquées depuis le printemps 2022, Moscou continuant d'exiger que l'Ukraine accepte l'annexion d'une partie de son territoire.
Volodymyr Zelensky a dit vouloir élaborer d'ici à novembre, date de la présidentielle aux Etats-Unis --allié vital de Kiev--, un plan qui servirait de base à un futur sommet pour la paix auquel le Kremlin doit être convié.
Il répète qu'une paix ne peut être possible que si l'armée russe se retire complètement, y compris de la péninsule de Crimée, annexée dès 2014 par la Russie.
Vladimir Poutine exige lui que Kiev lui cède les régions ukrainiennes dont il revendique l'annexion et renonce à adhérer à l'Otan. Des revendications inacceptables pour les Ukrainiens et les Occidentaux, qui n'ont cessé d'en appeler au respect du droit international.
Après dix jours d'avancée sur le sol russe, l'Ukraine revendique avoir pris le contrôle de 1.150 km2 et 82 localités. En face, l'armée russe affirme avoir déployé des renforts.
Kiev dit s'être emparé en particulier de la ville de Soudja, située à 10km de la frontière et où se trouve un important noeud gazier du géant russe Gazprom permettant de fournir l'Europe via l'Ukraine.
Au moins 12 civils ont été tués et plus de 120 blessés depuis le début de l'opération ukrainienne, selon un bilan des autorités russes fourni en début de semaine.
Dans la ville de Koursk, à plusieurs dizaines de kilomètres des combats, plusieurs dizaines de personnes, de tous âges, étaient massées jeudi dans un centre d'hébergement temporaire après avoir précipitamment quitté leur domicile.
"On ne sait pas quoi faire. On pleure jour et nuit", a confié à l'AFP Zinaïda Tarassiouk, une retraitée de 70 ans. "On a tout laissé."
"Quand on a voulu partir, il y avait nos chars détruits, qui étaient en feu", a témoigné pour sa part Inna Pereverzeva, 50 ans.
Les évacuations ont lieu alors que les combats se poursuivent dans la zone. Lors de l'une d'entre elles, deux travailleurs humanitaires russes ont trouvé la mort vendredi dans une frappe ukrainienne, selon leur organisation.
- Poussée russe dans l'Est -
De durs combats continuent de se dérouler plus au sud, dans l'est de l'Ukraine, où les troupes russes ont l'avantage face à une armée de Kiev en infériorité numérique.
Moscou y a revendiqué vendredi la capture d'un nouveau village, celui de Serguiïvka, à une quinzaine de kilomètres de la ville de Pokrovsk, un nœud logistique sur la route des places fortes de Tchassiv Iar et Kostiantynivka.
La veille, les forces russes avaient revendiqué la capture d'un autre village dans ce secteur, où elles progressent depuis mai.
L'armée russe a par ailleurs assuré vendredi avoir déjoué dans la nuit une attaque de 12 missiles américains Atacms tirés par les forces ukrainiennes sur le pont de Kertch, qui relie la Russie à la péninsule ukrainienne de Crimée.
Enfin, les autorités russes d'occupation ont affirmé que sept civils avaient été blessés à la mi-journée dans une attaque ukrainienne qui a touché un centre commercial à Donetsk, grande ville de l'est de l'Ukraine sous contrôle de Moscou depuis 2014. Un important incendie y était en cours dans l'après-midi.