Nations unies, Etats-Unis | AFP | mardi 22/09/2020 - Face à l'affaiblissement de la coopération internationale, aggravé par le Covid-19, Emmanuel Macron a exhorté mardi la communauté internationale à agir collectivement pour ne pas être la "spectatrice désolée" de la rivalité entre Washington et Pékin.
"Le monde tel qu'il est aujourd'hui ne peut pas se résumer à la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis, quel que soit le poids mondial de ces deux grandes puissances", a affirmé le président français dans son allocution vidéo de près de 45 minutes à la 75e assemblée générale de l'ONU.
Pour lui, la réponse réside, plus que jamais, dans la "coopération internationale" qui, bien que "difficile" est "objectivement impérative". "Le multilatéralisme n'est pas seulement un acte de foi, c'est une nécessité opérationnelle", a-t-il insisté, réaffirmant le message qu'il porte dans les grandes réunions internationales depuis son arrivée au pouvoir en 2017.
Le multilatéralisme qui régissait le monde de l'après-guerre se délite sous les assauts notamment des Etats-Unis de Donald Trump et de la Chine, deux hyperpuissances qui tentent de se défaire de ce cadre.
Intervenant avant Emmanuel Macron, Donald Trump a d'ailleurs de nouveau vivement attaqué Pékin, tandis que Xi Jinping a, sans citer les Etats-Unis, mis en garde contre "le piège d'un choc des civilisations".
Le contexte de crise sanitaire oblige à "un électrochoc", a insisté Emmanuel Macron. Car "toutes les fractures qui préexistaient à la pandémie – le choc hégémonique des puissances, la remise en cause du multilatéralisme ou son instrumentalisation, le piétinement du droit international – n'ont fait que s'accélérer et s'approfondir à la faveur de la déstabilisation globale créée" par le virus.
Il a ainsi regretté la paralysie du Conseil de sécurité face à la crise sanitaire parce que ces deux pays "ont préféré à l'efficacité collective l'affichage de leur rivalité", ajoutant qu'aucun pays ne pourrait affronter seul les défis du monde et que le multilatéralisme efficace était une "nécessité opérationnelle".
"Impuissance collective"
Mais, selon lui, "nous ne sommes pas collectivement condamnés à un pas de deux qui nous réduirait à n'être que les spectateurs désolés d'une impuissance collective. Nous avons des marges de manoeuvre, à nous de les utiliser".
Au premier rang de celles-ci, figurent les organisations internationales, "dont nous avons tant besoin", et le rôle moteur que doit jouer l'Europe, qu'il voit sortie renforcée de la crise.
"L'Union européenne, dont beaucoup prédisaient la division et l'impuissance, a fait, à la faveur de la crise, un pas historique d'unité, de souveraineté et de solidarité", affirme Emmanuel Macron.
Il cite les initiatives pour faire du vaccin contre le Covid-19 un "bien commun" et pour alléger la dette des pays les plus pauvres, notamment africains, deux projets particulièrement portés par Paris.
Pour cultiver cet esprit de coopération entre acteurs de "bonnes volontés", le chef de l'Etat donne rendez-vous au 3e Forum de la paix de Paris, le 12 novembre, et en décembre pour marquer le 5e anniversaire des Accords de Paris sur le climat. "Nous savons d'ores et déjà que les objectifs que nous nous étions collectivement fixés ne pourront pas être atteints", regrette-t-il, en espérant que les plans de relance post-pandémie représenteront "une occasion historique" pour redresser la barre.
Dans son allocution, Emmanuel Macron, qui n'a pas pu faire le traditionnel discours annuel devant les ambassadeurs de la fin août à cause de la pandémie, a réaffirmé les positions de Paris sur les grandes crises: Syrie, nucléaire iranien, Sahel, Belarus ou Liban. Il a aussi évoqué l'empoisonnement de l'opposant russe Alexei Navalny sur lequel la Russie doit faire "toute la lumière".
Commentant l'annonce américaine d'un retour des sanctions de l'ONU contre l'Iran, "nous ne transigerons pas sur l'activation d'un mécanisme que les Etats-Unis, de leur propre chef, en sortant de l'accord, ne sont pas en situation d'activer", dit-il. Car "ce serait porter atteinte à l'unité du Conseil de sécurité, à l'intégrité de ses décisions et ce serait prendre le risque d'aggraver encore les tensions dans la région", selon lui.
Sur les tensions en Méditerranée orientale, il a appelé à "un dialogue efficace et clarifié" avec la Turquie après des mois d'échanges acrimonieux entre Paris et Ankara. "Les insultes sont inopérantes", a souligné Emmanuel Macron qui, signe d'apaisement, s'est entretenu avec Recep Tayyip Erdogan mardi soir au téléphone
"Le monde tel qu'il est aujourd'hui ne peut pas se résumer à la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis, quel que soit le poids mondial de ces deux grandes puissances", a affirmé le président français dans son allocution vidéo de près de 45 minutes à la 75e assemblée générale de l'ONU.
Pour lui, la réponse réside, plus que jamais, dans la "coopération internationale" qui, bien que "difficile" est "objectivement impérative". "Le multilatéralisme n'est pas seulement un acte de foi, c'est une nécessité opérationnelle", a-t-il insisté, réaffirmant le message qu'il porte dans les grandes réunions internationales depuis son arrivée au pouvoir en 2017.
Le multilatéralisme qui régissait le monde de l'après-guerre se délite sous les assauts notamment des Etats-Unis de Donald Trump et de la Chine, deux hyperpuissances qui tentent de se défaire de ce cadre.
Intervenant avant Emmanuel Macron, Donald Trump a d'ailleurs de nouveau vivement attaqué Pékin, tandis que Xi Jinping a, sans citer les Etats-Unis, mis en garde contre "le piège d'un choc des civilisations".
Le contexte de crise sanitaire oblige à "un électrochoc", a insisté Emmanuel Macron. Car "toutes les fractures qui préexistaient à la pandémie – le choc hégémonique des puissances, la remise en cause du multilatéralisme ou son instrumentalisation, le piétinement du droit international – n'ont fait que s'accélérer et s'approfondir à la faveur de la déstabilisation globale créée" par le virus.
Il a ainsi regretté la paralysie du Conseil de sécurité face à la crise sanitaire parce que ces deux pays "ont préféré à l'efficacité collective l'affichage de leur rivalité", ajoutant qu'aucun pays ne pourrait affronter seul les défis du monde et que le multilatéralisme efficace était une "nécessité opérationnelle".
"Impuissance collective"
Mais, selon lui, "nous ne sommes pas collectivement condamnés à un pas de deux qui nous réduirait à n'être que les spectateurs désolés d'une impuissance collective. Nous avons des marges de manoeuvre, à nous de les utiliser".
Au premier rang de celles-ci, figurent les organisations internationales, "dont nous avons tant besoin", et le rôle moteur que doit jouer l'Europe, qu'il voit sortie renforcée de la crise.
"L'Union européenne, dont beaucoup prédisaient la division et l'impuissance, a fait, à la faveur de la crise, un pas historique d'unité, de souveraineté et de solidarité", affirme Emmanuel Macron.
Il cite les initiatives pour faire du vaccin contre le Covid-19 un "bien commun" et pour alléger la dette des pays les plus pauvres, notamment africains, deux projets particulièrement portés par Paris.
Pour cultiver cet esprit de coopération entre acteurs de "bonnes volontés", le chef de l'Etat donne rendez-vous au 3e Forum de la paix de Paris, le 12 novembre, et en décembre pour marquer le 5e anniversaire des Accords de Paris sur le climat. "Nous savons d'ores et déjà que les objectifs que nous nous étions collectivement fixés ne pourront pas être atteints", regrette-t-il, en espérant que les plans de relance post-pandémie représenteront "une occasion historique" pour redresser la barre.
Dans son allocution, Emmanuel Macron, qui n'a pas pu faire le traditionnel discours annuel devant les ambassadeurs de la fin août à cause de la pandémie, a réaffirmé les positions de Paris sur les grandes crises: Syrie, nucléaire iranien, Sahel, Belarus ou Liban. Il a aussi évoqué l'empoisonnement de l'opposant russe Alexei Navalny sur lequel la Russie doit faire "toute la lumière".
Commentant l'annonce américaine d'un retour des sanctions de l'ONU contre l'Iran, "nous ne transigerons pas sur l'activation d'un mécanisme que les Etats-Unis, de leur propre chef, en sortant de l'accord, ne sont pas en situation d'activer", dit-il. Car "ce serait porter atteinte à l'unité du Conseil de sécurité, à l'intégrité de ses décisions et ce serait prendre le risque d'aggraver encore les tensions dans la région", selon lui.
Sur les tensions en Méditerranée orientale, il a appelé à "un dialogue efficace et clarifié" avec la Turquie après des mois d'échanges acrimonieux entre Paris et Ankara. "Les insultes sont inopérantes", a souligné Emmanuel Macron qui, signe d'apaisement, s'est entretenu avec Recep Tayyip Erdogan mardi soir au téléphone