A Viviers, une statue de Johnny érigée "par les fans, pour les fans"


Viviers, France | AFP | samedi 16/06/2018 - Des motos qui pétaradent et des larmes aux yeux : plus de 2.000 fans de Johnny Hallyday ont inauguré samedi à Viviers, village ardéchois où est enterrée la mère du chanteur, une statue à l'effigie de leur idole.

"Johnny, c'est mon dieu, moi je ne suis qu'un apôtre", déclare Mickaël Arme, alias Johnny Mike sur scène, qui entretient sa ressemblance avec "l'idole des jeunes".
Pour ces inconditionnels, dont beaucoup arborent un portrait du rockeur sur leur tee-shirt noir, ou tatoué sur l'épaule, Johnny est un "frère", il est "tout". Et sa disparition, le 5 décembre, les a plongés dans un immense chagrin. "J'ai pleuré et je n'ai pas mangé pendant une semaine mais bon, la vie continue", confesse Michel Launay, 70 ans, originaire de l'Ain.
Quand Johnny - qui aurait eu 75 ans ce vendredi - est mort, "j'ai eu un choc énorme, j'en ai chialé; Johnny vient de me tuer ma jeunesse", confie de son côté l'initiateur du projet, Pierre Ragottaz, 76 ans. L'idée d'une statue lui est venue quand il se trouvait aux obsèques du chanteur à la Madeleine à Paris.
"Il s'en va à Saint-Barth, il ne va pas à Ramatuelle. Je me suis dit, il n'y a qu'un endroit où il y a de l'âme, de l'ADN, c'est Viviers parce que pendant 17 ans il est venu, et il s'est rendu à l'enterrement de sa maman", poursuit l'homme à la barbichette blanche.
Le septuagénaire, entouré d'une poignée d'autres fans, tient à ce que le monument, dont le coût s'élève entre 12.000 et 15.000 euros, soit fait "par les fans, pour les fans". Une association est créée et les dons affluent.
Jusqu'à ce que la bataille autour de l'héritage donne "un coup de frein aux fans moyens", seuls les mordus continuant à faire parvenir des dons, observe M. Ragottaz. "Ca a choqué tout le monde parce que les gens ont des doutes : +qu'est-ce qu'il a fait Johnny ?+", dit le septuagénaire à la faconde méridionale, pour qui le rockeur a été "maladroit" envers ses premiers enfants.  - Trois mètres de haut - Près de 300 donateurs auront leur nom inscrit sur le socle de la statue en résine, haute de trois mètres, installée sur le terrain d'un restaurant en bordure de nationale. 
Un doigt qui montre la foule, un micro dans l'autre main, la reproduction du chanteur a été un "challenge" pour le sculpteur Daniel Georges, qui n'a "pas l'habitude de faire des grosses pièces comme ça".
L'œuvre de l'artiste valentinois a été dévoilée samedi sous un soleil de plomb, tandis qu'un sosie vocal de Johnny entonnait "Je te promets", repris en chœur par le public. Des dizaines de motos ont alors pétaradé de concert.  
Les bikers avaient défilé en convoi dans la matinée jusqu'à Montélimar, de l'autre côté du Rhône dans la Drôme, accompagnés de voitures américaines et d'une Dauphine rose, peinte avec des portraits de l'idole et dédicacée par son fils, David Hallyday. Selon le propriétaire de cette dernière, fan du chanteur depuis 1976, sa voiture de collection est "la seule reconnue par Johnny".
"Quand on a installé (la statue) hier (vendredi), ça a été un grand moment, j'ai pleuré", avoue Thierry Magnet, 57 ans, vice-président de l'association, pour qui "la prochaine étape, c'est d'accueillir un maximum de gens sur le site, en pèlerinage".
A l'image de cette fan lyonnaise de 57 ans, Cathy Munoz: "quand j'aurai besoin de le voir, je viendrai ici parce que Saint-Barth c'est un petit peu loin". "J'y suis allée en décembre, ma fille m'a payé le voyage et j'ai passé un moment très émouvant, j'ai passé ma journée sur la tombe", raconte-t-elle en agitant un drapeau rouge à l'effigie de Johnny.
"Jean-Philippe Smet nous a quittés mais Johnny est toujours avec nous", a lancé un conseiller municipal de Viviers, Alain Barnier.

le Lundi 18 Juin 2018 à 05:15 | Lu 285 fois