Delphine tenant en main un hameçon sculpté par Maurice : « mon mari, je l’ai pêché à Hane avec ce genre d’hameçon et avec de la force, je l’ai ramené chez moi, à Hokatu » explique-t-elle avec un large sourire.
TAHITI, le 3 décembre 2020 - Impossible d’évoquer Ua Huka sans parler de Delphine et Maurice Rootuehine, de leur pension, mais aussi de leurs activités, notamment de sculpteurs. A Okatu, l’un des trois petits villages de l’île, le visiteur profitera de leurs bungalows perdus sur un éperon rocheux, face au Motu Hane, mais aussi d’une table où abondance rime avec saveur et surtout de la présence de ces deux piliers de la culture locale, Maurice ayant été le premier à relancer la sculpture sur l’île, relayé efficacement par son épouse Delphine. Aujourd’hui, quand on parle de Ua Huka, on peut évoquer « l’île aux sculpteurs »...
Coluche dirait « c’est l’histoire d’un... », ... en l’occurrence d’un maçon qui n’avait guère d’autre avenir, à priori, que de couler du béton et de monter des moellons. Mais à partir de 1975, Maurice a complètement changé de voie pour se consacrer à ce qui est devenu sa raison d’être, la sculpture sur bois, plus tard sur les pierres de son île.
Coluche dirait « c’est l’histoire d’un... », ... en l’occurrence d’un maçon qui n’avait guère d’autre avenir, à priori, que de couler du béton et de monter des moellons. Mais à partir de 1975, Maurice a complètement changé de voie pour se consacrer à ce qui est devenu sa raison d’être, la sculpture sur bois, plus tard sur les pierres de son île.
Des baleines de parapluie !
Retour en arrière : Maurice, 69 ans, Delphine, 65 ans, se sont mariés civilement à Mahina en 1978, puis dans la petite église catholique de Hokatu (elle est de Hokatu, lui du village voisin de Hane). A 9 ans, Maurice fit la rencontre de Ioane, un sculpteur de Nuku Hiva, mais le jeune garçon ne fut pas été très emballé ; les gouges coupantes lui semblaient difficiles à manier et réaliser une sculpture digne de ce nom était impossible à ses yeux. A partir de 14 ans, il fut donc maçon à Tahiti, puis rentra en 1969 à Ua Huka pour participer à la construction de la piste de l’aérodrome (la première des Marquises), avant de revenir à Tahiti et de passer trois ans à Hao, toujours comme maçon (de 1970 à 1973).
En 1973, il passa neuf mois à Toulon pour son service militaire avant de repartir manier pelle et graviers à Hao en 74 et 75. Tuti, le père de Delphine, lui demanda à l’époque, de s’essayer à la sculpture. En ce temps-là, se souvient en souriant Maurice, « en guise de gouges on utilisait des baleines de parapluie » ! Une semaine après ses premiers essais, le verdict tomba de la bouche du vieux sculpteur : « tu es meilleur que moi ».
En 1973, il passa neuf mois à Toulon pour son service militaire avant de repartir manier pelle et graviers à Hao en 74 et 75. Tuti, le père de Delphine, lui demanda à l’époque, de s’essayer à la sculpture. En ce temps-là, se souvient en souriant Maurice, « en guise de gouges on utilisait des baleines de parapluie » ! Une semaine après ses premiers essais, le verdict tomba de la bouche du vieux sculpteur : « tu es meilleur que moi ».
Le 29 juin, fête de la sculpture
« Je gagnais 7 000 Fcfp par semaine comme maçon, 40 000 Francs en sculptant » explique Maurice qui changea donc de voie tandis que Delphine était enseignante. En 1977, elle fut envoyée à Ua Pou (sur place, un ancien, Vera « Papa Noël » améliora la technique de Maurice) puis enfin à Ua Huka en 1981. Maurice suivit bien sûr, son travail de sculpteur sur bois se faisant alors exclusivement à la main. En 1979, il découvrit, lors d’un séjour à Tahiti, les outils électriques qui changèrent sa façon de travailler. En 1981, le premier Aranuientra en service, embarquant onze touristes à son bord. Maurice plus que jamais sculptait et s’offrit sa première voiture pour transporter les visiteurs ; en 1980, il construisit sa grande maison de Hokatu avec des chambres pour les hôtes de passage, mais c’est en 1984 que la pension, telle qu’elle est conçue aujourd’hui, fut ouverte (les bungalows étant situés à trois cents mètres environ de la maison et de l’atelier).
Ua Huka changea profondément en 1979 avec l’élection de Léon Lichtle, un maire dont le dynamisme secoua la petite île ; 1984 fut l’année du véritable réveil de la sculpture, Maurice formant une brochette de jeunes qui comprirent vite ce qu’ils avaient à gagner en renouant avec cette activité. D’ailleurs, en 1997, Delphine, présidente d’une association d’artisans, avec d’autres présidents et l’appui du maire lancèrent la fête de la sculpture le 29 juin. Chaque célébration de l’autonomie devint l’occasion d’imposer un concours de reproductions de pièces anciennes conservées dans les musées du monde entier. Hommes et femmes furent mis à contribution, le succès ayant été immédiat.
Ua Huka changea profondément en 1979 avec l’élection de Léon Lichtle, un maire dont le dynamisme secoua la petite île ; 1984 fut l’année du véritable réveil de la sculpture, Maurice formant une brochette de jeunes qui comprirent vite ce qu’ils avaient à gagner en renouant avec cette activité. D’ailleurs, en 1997, Delphine, présidente d’une association d’artisans, avec d’autres présidents et l’appui du maire lancèrent la fête de la sculpture le 29 juin. Chaque célébration de l’autonomie devint l’occasion d’imposer un concours de reproductions de pièces anciennes conservées dans les musées du monde entier. Hommes et femmes furent mis à contribution, le succès ayant été immédiat.
4 premiers prix pour Maurice
En 2003 (gouvernement Flosse), la route reliant Vaipaee à Okatu est goudronnée et bétonnée (et inaugurée en 2004 par Oscar Temaru...). Ua Huka ne cesse de voir sa renommée grandir ; les galeristes viennent s’approvisionner en pièces d’exception sur place, tout comme les touristes, de plus en plus nombreux. L’île aux chevaux, comme on la surnomme parfois, est devenue l’île aux sculpteurs. Maurice, pendant que Delphine gère la pension de famille, ne cesse plus de sculpter et remporta quatre fois le 1er prix et plusieurs fois le second prix des concours du 29 juin.
Aujourd’hui, sur les quatre enfants de Maurice et Delphine, Suzanne, Joël et Maurice (le « petit ») sculptent, la quatrième, Gilda, étant appelée à reprendre un jour la suite de ses parents à la pension de Hokatu.
Si vous avez la chance d’y séjourner, prenez le temps de discuter avec Maurice et demandez-lui de vous montrer ses plus belles pièces. Elles sont exposées en vitrine à côté de l’espace dédié à la restauration ou au « musée » situé au rez-de-chaussée pour les autres. Vous ne serez pas déçu...
Aujourd’hui, sur les quatre enfants de Maurice et Delphine, Suzanne, Joël et Maurice (le « petit ») sculptent, la quatrième, Gilda, étant appelée à reprendre un jour la suite de ses parents à la pension de Hokatu.
Si vous avez la chance d’y séjourner, prenez le temps de discuter avec Maurice et demandez-lui de vous montrer ses plus belles pièces. Elles sont exposées en vitrine à côté de l’espace dédié à la restauration ou au « musée » situé au rez-de-chaussée pour les autres. Vous ne serez pas déçu...
Les hébergements « Séjours dans les îles »
Une vue de quatre des cinq bungalows de la pension de Maurice et de Delphine, sur un éperon rocheux dominant le village de Okatu. Grand air et vue assurés.
Air Tahiti, via « Séjours dans les îles », a sélectionné trois pensions de famille à Ua Huka, dont, bien entendu, celle de Maurice et Delphine.
Pension Maurice et Delphine
A15 minutes de l'aéroport en voiture
A l'entrée du village de Hokatu, les bungalows de la pension de Maurice et Delphine sont nichés dans la tranquillité des hauteurs. 5 bungalows très aérés offrent une vue spectaculaire sur le magnifique rocher de Hane qui émerge fièrement de l'océan. Un petit sentier mène à la plage plus bas où des piscines naturelles promettent une baignade rafraîchissante. Les repas sont pris en commun sur la terrasse de la maison de vos hôtes, au cœur du village. La cuisine, haute en saveurs, est à base de produits locaux et de spécialités de l'île. Une atmosphère typiquement marquisienne dans un cadre magnifique et reposant sur fond de légendes (5 bungalows : capacité 3 adultes ou 2 adultes + 2 enfants).
Pension Le rêve marquisien
En pleine forêt dans la vallée derrière Vaipaee (accessible en 4x4). Les quatre jolis bungalows à la décoration soignée surplombent un site magnifique et sauvage où les oiseaux endémiques virevoltent, pour le plus grand bonheur des amoureux de la nature (4 bungalows : capacité 3 adultes ou 2 adultes + 1 enfant).
Pension Mana Tupuna Village
A Vaipaee, à dix minutes de l’aérodrome. Mana Tupuna est une pension tenue par la famille Taiaapu, sculpteurs marquisiens de père en fils. 4 bungalows pouvant accueillir jusqu'à 3 personnes surplombent la vallée traversée par une petite rivière.
Pension Maurice et Delphine
A15 minutes de l'aéroport en voiture
A l'entrée du village de Hokatu, les bungalows de la pension de Maurice et Delphine sont nichés dans la tranquillité des hauteurs. 5 bungalows très aérés offrent une vue spectaculaire sur le magnifique rocher de Hane qui émerge fièrement de l'océan. Un petit sentier mène à la plage plus bas où des piscines naturelles promettent une baignade rafraîchissante. Les repas sont pris en commun sur la terrasse de la maison de vos hôtes, au cœur du village. La cuisine, haute en saveurs, est à base de produits locaux et de spécialités de l'île. Une atmosphère typiquement marquisienne dans un cadre magnifique et reposant sur fond de légendes (5 bungalows : capacité 3 adultes ou 2 adultes + 2 enfants).
Pension Le rêve marquisien
En pleine forêt dans la vallée derrière Vaipaee (accessible en 4x4). Les quatre jolis bungalows à la décoration soignée surplombent un site magnifique et sauvage où les oiseaux endémiques virevoltent, pour le plus grand bonheur des amoureux de la nature (4 bungalows : capacité 3 adultes ou 2 adultes + 1 enfant).
Pension Mana Tupuna Village
A Vaipaee, à dix minutes de l’aérodrome. Mana Tupuna est une pension tenue par la famille Taiaapu, sculpteurs marquisiens de père en fils. 4 bungalows pouvant accueillir jusqu'à 3 personnes surplombent la vallée traversée par une petite rivière.