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A Tauturu ia na - Taravao : « De la presqu’île à Paris, nos malades ne sont pas seuls ! »


Roger Van Bastoeler, l'actuel président de l'association A Tauturu Iana section Tahiti iti, reçoit les futurs évasanés de Taravao dans ce petit local.
Roger Van Bastoeler, l'actuel président de l'association A Tauturu Iana section Tahiti iti, reçoit les futurs évasanés de Taravao dans ce petit local.
TARAVAO, le 08 octobre 2014 - Depuis que la presqu’île a vu la création de cinq associations « A Tauturu iana » réparties entre Taiarapu ouest et est, les malades évasanés de ce petit bout du monde ne craignent plus de se rendre à Paris ou encore en Nouvelle-zélande. Malgré un manque de budget certain, les petites antennes de Tahiti iti continuent leurs missions, comme celle de Taravao.

Depuis la mise en place, en 2008, de la branche « A Tauturu ia na » de Taravao, ce sont plus de 30 malades qui ont été pris en charge en ce qui concerne les conditions de séjours, lors de leur évasan hors de la Polynésie. Plus d’un tiers ont été orientés en France, à Paris et ses alentours.

Milènetehu Van Bastoeler à droite, est l'une des 30 évasanés de Tahiti iti depuis 2008, à avoir été aidé par la fédération A Tauturu Iana.
Milènetehu Van Bastoeler à droite, est l'une des 30 évasanés de Tahiti iti depuis 2008, à avoir été aidé par la fédération A Tauturu Iana.
Pris en charge depuis un petit local

« A Tauturu iana – Taravao » est soutenue par la commune principale, Taravao mais également une quarantaine de membres adhérents. Roger Van Bastoeler en est le président depuis le dernier renouvellement il y a quelques semaines. Bien que bénévole, « il n’y a pas d’heures ! » souligne-t-il. Le local se trouve dans l’enceinte de l’ancienne école maternelle de Ohiteitei. C’est ici que viennent les futurs évasanés qui redoutent surtout de quitter leur fenua, leur terre et leur famille, comme nous l’explique Roger « Ils viennent parfois pour nous demander s’ils ne peuvent pas aller en Nouvelle-zélande plutôt qu’en France car c’est plus près. A ce moment-là, on les sensibilise et encourage à découvrir la belle ville de Paris et ses charmes. On sait qu’ils sont malades, mais on essaie de les motiver et en général, ils comprennent et acceptent finalement de partir. »

Si la Caisse de Prévoyance Sociale prend complètement en charge le patient depuis son départ de Tahiti jusqu’en métropole, les conditions de prise en charge de l’accompagnateur, (souvent un membre de la famille) est également un élément-clé dans la décision des malades d’accepter ou non l’évasan car ils craignent d’être seuls. Et c’est là qu’intervient la fédération A Tauturu Iana. Les bénévoles du bureau parisien se mobilisent pour recevoir le malade et son binôme.

« Dès lors que tout est prêt, nous établissons une fiche d’informations concernant le malade et son accompagnateur, afin qu’une fois sur place, il n’y ait pas de surprises. Une fois à Paris ou à Auckland, il est déjà arrivé que ceux qui ont suivi les malades se soient retrouvés seuls à l’aéroport. Grâce à notre bureau local, ils sont accueillis par des agents polynésiens le plus souvent, puis transportés à l’hôpital prescrit ou alors au lieu d’hébergement. Et c’est là où notre rôle est primordial. Dans notre cas, tout commence d’abord ici, dans notre local par une information complète. » détaille Roger. Lui-même connaît le cheminement parfois complexe d’un malade à Paris, puisqu’il avait, entre 2007 et 2008, accompagné son épouse atteinte alors d’un cancer. Fort de son expérience et surtout parce qu’il a été touché par la mobilisation des agents sur le terrain, il a décidé de faire pareil, « j’ai voulu rendre la pareille et tendre la main aux futurs malades. De la presqu’île à Paris, nos malades ne sont pas seuls ! »

Comme pour toutes les autres associations, « A Tauturu iana- Taravao » dépend de la subvention annuelle normalement versée par la ville de Taravao. Normalement car il y a deux ans, elle n’a pas reçu les 300 000 francs prévus au budget communal. Des vols ont également eu lieu, privant ainsi Roger Van Bastoeler et deux autres bénévoles (dont son épouse Milènetehu) du strict nécessaires pour instruire les dossiers. Malgré tout, l’appui de la maison-mère située à Pape’ete, permet d’assurer une continuité de leur noble mission. Pour preuve, il y a encore quelques semaines, deux évasanés ont été pris en charge sur place avec leurs accompagnateurs, ce qui rend les séjours parfois longs, plus facile à vivre.

TP

Rédigé par TP le Mardi 7 Octobre 2014 à 19:30 | Lu 791 fois