Les rivières de Tahiti et Moorea : en rouge les rivières dont l'état de santé est pauvre, en orange celles dont l'état de santé est moyen. En bleu, celles qui ont une santé excellente.
PAPEETE, le 3 avril 2016. Le plan rivières, présenté le 17 mars dernier par le gouvernement, part d'un constat édifiant. Une étude de diagnostic réalisée sur 39 rivières de Tahiti et de Moorea par la Direction de l'environnement, montre que 90% d'entre elles ont subi des dégradations moyennes ou importantes. Or, à proximité de ces cours d'eau dégradés, plus de 1800 habitations sont menacées d'inondations pouvant aller jusqu'à la destruction.
Le saviez-vous ? On compte environ 130 cours d'eau à Tahiti ! C'est énorme. Heureusement, tous ces cours d'eau ne sont pas de la même importance : certains ne vont même pas jusqu'à la mer ! En réduisant le champ d'étude sur les rivières, la Direction de l'environnement (Diren) a donc établi la liste des 72 cours d'eau principaux de Tahiti et de Moorea, ceux qui atteignent réellement l'océan. Mais jusqu'à présent on connaissait peu de choses sur l'état réel de ces rivières tout en ayant bien conscience que leur dégradation était parfois très avancée, voire même irréversible.
Pour définir le contexte de son étude, réalisée dans le courant de l'année 2015, la Diren indique : "l'objectif général était l'évaluation de l’état de santé de trente-neuf rivières des Iles du Vent et la proposition d’un plan d’actions pour la préservation, la restauration et la réhabilitation des rivières. Le contexte général était un défaut, un manque de connaissances de l’état des cours d’eau et des impacts des différentes pressions subies". Pour effectuer son diagnostic sur ces 39 cours d'eau principaux de Tahiti et Moorea, la Diren a choisi de travailler "sur des tronçons volontairement limités à quelques 200 mètres à l’amont des derniers signes d’anthropisation (atteinte de l'homme) jusqu’à leur embouchure".
La principale remarque de l'étude de diagnostic est que "les sources de dégradations des rivières de Polynésie sont systématiquement d’origine anthropique. Elles sont, en partie, liées à des usages ou/et pratiques individuelles puis, plus communément, à des interventions volontaristes de l'homme, localisées géographiquement ou développées à grande échelle (programme d'aménagement), atteignant directement l'un des trois principaux compartiments de l'hydrosystème, à savoir : la qualité d'eau, la quantité d'eau ou la morphologie de la rivière". La plupart des rivières sont, de plus, victimes de plusieurs de ces dégradations, "amplifiant ainsi inévitablement le nombre et la gravité des impacts associés".
TROIS CATÉGORIES
A partir de ses constats sur le terrain, la Diren a classé ces rivières de Tahiti et de Moorea en analysant 14 paramètres sur chacun des cours d'eau et a établi une catégorisation de trois niveaux : cours d'eau à préserver pour les rivières encore relativement épargnées par les dégradations et dont l'état de santé est bon ; rivières à rivières à restaurer avec un état de santé moyen et enfin, les rivières à réhabiliter avec un état de santé pauvre : il s'agit de cours d'eau fortement dégradés. C'est là que les résultats sur les 39 rivières analysées sont inquiétants. En effet, seuls 10% des rivières sont en bonne santé : 39% sont classées dans les cours d'eau à réhabiliter (c'est dans cette catégorie de rivières que l'on rencontre des situations irréversibles) et 51% sont placées dans les cours d'eau à restaurer. "Parfois, l'état de dégradation est tel qu'un retour à un bon état hydroécologique du tronçon de cours d'eau considéré est fortement compromis (cas de la partie aval de la Papeava, de l'embouchure de la Matatia, etc.)" précise l'analyse diagnostic de la Diren.
Le plan rivières présenté par le gouvernement part de cet état des lieux qui relève l'état des cours d'eau. Il classe les 30 rivières considérées comme prioritaires par le ministère de l'Equipement, en raison des risques d'inondation qui exposent les populations riveraines. Si le plan aborde la sécurisation des berges et la réhabilitation des cours d'eau, il a également principalement vocation à entériner "une démarche de protection des biens et des personnes et de préservation de l’environnement". Il faudra même parfois envisager "un déplacement des populations et leur relogement lorsque que les solutions techniques de protection sont insatisfaisantes". Ce qui explique le budget prévisionnel annoncé : près de 30 milliards de Fcfp sur 10 à 15 ans (dont la moitié au moins pour des travaux de sécurisation) à travers une démarche concertée pour laquelle des financements nationaux, mais aussi européens –voire internationaux- devront être trouvés.
Le saviez-vous ? On compte environ 130 cours d'eau à Tahiti ! C'est énorme. Heureusement, tous ces cours d'eau ne sont pas de la même importance : certains ne vont même pas jusqu'à la mer ! En réduisant le champ d'étude sur les rivières, la Direction de l'environnement (Diren) a donc établi la liste des 72 cours d'eau principaux de Tahiti et de Moorea, ceux qui atteignent réellement l'océan. Mais jusqu'à présent on connaissait peu de choses sur l'état réel de ces rivières tout en ayant bien conscience que leur dégradation était parfois très avancée, voire même irréversible.
Pour définir le contexte de son étude, réalisée dans le courant de l'année 2015, la Diren indique : "l'objectif général était l'évaluation de l’état de santé de trente-neuf rivières des Iles du Vent et la proposition d’un plan d’actions pour la préservation, la restauration et la réhabilitation des rivières. Le contexte général était un défaut, un manque de connaissances de l’état des cours d’eau et des impacts des différentes pressions subies". Pour effectuer son diagnostic sur ces 39 cours d'eau principaux de Tahiti et Moorea, la Diren a choisi de travailler "sur des tronçons volontairement limités à quelques 200 mètres à l’amont des derniers signes d’anthropisation (atteinte de l'homme) jusqu’à leur embouchure".
La principale remarque de l'étude de diagnostic est que "les sources de dégradations des rivières de Polynésie sont systématiquement d’origine anthropique. Elles sont, en partie, liées à des usages ou/et pratiques individuelles puis, plus communément, à des interventions volontaristes de l'homme, localisées géographiquement ou développées à grande échelle (programme d'aménagement), atteignant directement l'un des trois principaux compartiments de l'hydrosystème, à savoir : la qualité d'eau, la quantité d'eau ou la morphologie de la rivière". La plupart des rivières sont, de plus, victimes de plusieurs de ces dégradations, "amplifiant ainsi inévitablement le nombre et la gravité des impacts associés".
TROIS CATÉGORIES
A partir de ses constats sur le terrain, la Diren a classé ces rivières de Tahiti et de Moorea en analysant 14 paramètres sur chacun des cours d'eau et a établi une catégorisation de trois niveaux : cours d'eau à préserver pour les rivières encore relativement épargnées par les dégradations et dont l'état de santé est bon ; rivières à rivières à restaurer avec un état de santé moyen et enfin, les rivières à réhabiliter avec un état de santé pauvre : il s'agit de cours d'eau fortement dégradés. C'est là que les résultats sur les 39 rivières analysées sont inquiétants. En effet, seuls 10% des rivières sont en bonne santé : 39% sont classées dans les cours d'eau à réhabiliter (c'est dans cette catégorie de rivières que l'on rencontre des situations irréversibles) et 51% sont placées dans les cours d'eau à restaurer. "Parfois, l'état de dégradation est tel qu'un retour à un bon état hydroécologique du tronçon de cours d'eau considéré est fortement compromis (cas de la partie aval de la Papeava, de l'embouchure de la Matatia, etc.)" précise l'analyse diagnostic de la Diren.
Le plan rivières présenté par le gouvernement part de cet état des lieux qui relève l'état des cours d'eau. Il classe les 30 rivières considérées comme prioritaires par le ministère de l'Equipement, en raison des risques d'inondation qui exposent les populations riveraines. Si le plan aborde la sécurisation des berges et la réhabilitation des cours d'eau, il a également principalement vocation à entériner "une démarche de protection des biens et des personnes et de préservation de l’environnement". Il faudra même parfois envisager "un déplacement des populations et leur relogement lorsque que les solutions techniques de protection sont insatisfaisantes". Ce qui explique le budget prévisionnel annoncé : près de 30 milliards de Fcfp sur 10 à 15 ans (dont la moitié au moins pour des travaux de sécurisation) à travers une démarche concertée pour laquelle des financements nationaux, mais aussi européens –voire internationaux- devront être trouvés.
1872 habitations et 8000 personnes menacées
Voici les 30 rivières prioritaires à réhabiliter pour le gouvernement. On parle ici exclusivement de travaux de sécurisation en pointant le nombre d'habitations menacées d'inondations.
8000
C'est le nombre de personnes qui vivent sous la menace d'une inondation en raison de la crue d'une rivière à Tahiti. Sur 30 rivières de l'île, classées par ordre de priorité (en fonction du nombre de maisons qui pourraient être dégradées ou détruites en cas de crue), on recense un total de 1872 habitations construites dans des zones à risque.
C'est le nombre de personnes qui vivent sous la menace d'une inondation en raison de la crue d'une rivière à Tahiti. Sur 30 rivières de l'île, classées par ordre de priorité (en fonction du nombre de maisons qui pourraient être dégradées ou détruites en cas de crue), on recense un total de 1872 habitations construites dans des zones à risque.
Répartition des 39 rivières analysées la Diren suivant leur catégorisation : "à préserver" (car l'état de santé est excellent ou bon) ; "à restaurer" quand il s'agit de rivières moyennement dégradées ; "à réhabiliter" pour les rivières très dégradées.
Atteintes des rivières : la main de l'homme est partout
Quelles sont les sources de dégradation des 39 rivières analysées ?
• Interventions sur la qualité de l’eau (atteintes à la qualité de l’eau) :
- rejets d’eaux sales ou usées,
- lixiviats de décharge,
- pesticides et engrais (agriculture).
• Interventions sur la quantité d’eau (atteintes au régime hydrologique) :
Captages/prélèvements.
• Interventions sur la morphologie du lit (atteintes à la configuration physique) :
- curages,
- extractions en lit majeur,
- endiguements,
- rectifications/recalibrages,
- protections de berge,
- ouvrages transversaux,
- couvertures,
- remblais de l’espace cours d’eau.
Quelles sont les sources de dégradation des 39 rivières analysées ?
• Interventions sur la qualité de l’eau (atteintes à la qualité de l’eau) :
- rejets d’eaux sales ou usées,
- lixiviats de décharge,
- pesticides et engrais (agriculture).
• Interventions sur la quantité d’eau (atteintes au régime hydrologique) :
Captages/prélèvements.
• Interventions sur la morphologie du lit (atteintes à la configuration physique) :
- curages,
- extractions en lit majeur,
- endiguements,
- rectifications/recalibrages,
- protections de berge,
- ouvrages transversaux,
- couvertures,
- remblais de l’espace cours d’eau.