Rennes, France | AFP | jeudi 15/10/2020 - "Le virus est-il méchant ? Que fait-on de papa s'il attrape le corona ?" A Rennes, des enfants du CP au CM2 ont interrogé mercredi un infectiologue et une psychologue sur ce "satané virus", sous le regard intéressé de leurs parents.
Assis sagement sur des canapés en mousse bleu, une vingtaine d'enfants un peu intimidés sont rapidement détendus par l'amusant clip vidéo d'Aldebert "Corona minus, la chanson des gestes barrières", bien connue de l'auditoire.
Puis la première question fuse sur la méchanceté du virus. "Le virus n'est pas un monstre ! C'est un petit microbe, certains l'attrapent d'autres non, comme pour les rhumes. On peut aussi l'attraper et être en bonne santé", relativise la psychologue et psychiatre Myriam Cherel, enseignante-chercheuse à l'université Rennes 2.
Quand l'intervenante demande si certains ont eu le coronavirus, un doigt timide se lève, la Bretagne étant une région plutôt épargnée par la pandémie.
Le petit enfant hoche de la tête quand on lui demande s'il pense avoir transmis le virus à son père. "Si ça se trouve, c'est lui qui te l'a transmis. C'est la faute à personne !", le réconforte la "psy".
Après des questions sur le pangolin, sur les chiens ou la date de fin de la pandémie, il est temps de s'interroger sur la manière de faire des bisous et des câlins.
Une fillette dévoile sa technique, pour le moins attendrissante, tout en respect des gestes barrières: "on dessine un bisou sur un papier et on donne le papier et comme ça la personne peut avoir ce bisou".
"un monstre dans le ventre"
Le "débat", organisé aux Champs-Libres, sur réservation et avec une jauge limitée, par l'espace des sciences dans le cadre de la Fête de la science, s'anime quand est abordée la question des vacances de la Toussaint et de savoir si on peut passer la semaine auprès des grands-parents.
"Si on se sent malade, il ne faut pas voir papy et mamie, ça c'est important. Mais si tout le monde se sent parfaitement bien, il ne faut pas éliminer les contacts !", dit Matthieu Revest, 43 ans, infectiologue et professeur à Rennes 1, répétant aux enfants qu'il faut bien se laver les mains "pour mettre la pâtée" au virus.
"L'épidémie ne va pas nous lâcher les baskets tout de suite. On ne peut pas interrompre tous les contacts avec les enfants et les grands-parents, ça, c'est impossible", lance le praticien hospitalier, expliquant que sa propre fille passera ses vacances chez sa grand-mère lors des vacances qui débutent samedi.
Au bout d'une petite heure d'échange, ce sont désormais les parents qui lèvent les mains et le propos se fait plus docte.
"Tous les enfants ne sont pas malades. Au début de la pandémie, il y a eu un discours médical expliquant que les enfants étaient les petits trains du coronavirus. Le tout sécuritaire peut avoir des risques psycho-sociaux et peut déclencher phobies et cauchemars", note la "psy", citant une petite fille qui ne voulait plus sortir de chez elle car elle croyait qu'elle avait "un monstre dans le ventre qui allait tuer papy et mamie".
A la fin de la rencontre, Hanaé, en CM2, semble satisfaite: "ça m'a plu. Je savais pas que les microbes aidaient à digérer. Mais à la fin, ils parlaient de choses qu'on comprenait pas".
Pour Julien Le Bonheur, responsable de la communication scientifique à Rennes 1 et co-organisateur, cette "première" est réussie. "On a constaté un manque: il y a peu d'occasions données aux enfants de poser des questions, avec leurs mots, à des experts. Il faudrait reprendre ce type d'événement, peut-être sous une forme nouvelle, car l'épidémie va perdurer et on doit mettre des mots justes" aux questionnements des plus petits.
Assis sagement sur des canapés en mousse bleu, une vingtaine d'enfants un peu intimidés sont rapidement détendus par l'amusant clip vidéo d'Aldebert "Corona minus, la chanson des gestes barrières", bien connue de l'auditoire.
Puis la première question fuse sur la méchanceté du virus. "Le virus n'est pas un monstre ! C'est un petit microbe, certains l'attrapent d'autres non, comme pour les rhumes. On peut aussi l'attraper et être en bonne santé", relativise la psychologue et psychiatre Myriam Cherel, enseignante-chercheuse à l'université Rennes 2.
Quand l'intervenante demande si certains ont eu le coronavirus, un doigt timide se lève, la Bretagne étant une région plutôt épargnée par la pandémie.
Le petit enfant hoche de la tête quand on lui demande s'il pense avoir transmis le virus à son père. "Si ça se trouve, c'est lui qui te l'a transmis. C'est la faute à personne !", le réconforte la "psy".
Après des questions sur le pangolin, sur les chiens ou la date de fin de la pandémie, il est temps de s'interroger sur la manière de faire des bisous et des câlins.
Une fillette dévoile sa technique, pour le moins attendrissante, tout en respect des gestes barrières: "on dessine un bisou sur un papier et on donne le papier et comme ça la personne peut avoir ce bisou".
"un monstre dans le ventre"
Le "débat", organisé aux Champs-Libres, sur réservation et avec une jauge limitée, par l'espace des sciences dans le cadre de la Fête de la science, s'anime quand est abordée la question des vacances de la Toussaint et de savoir si on peut passer la semaine auprès des grands-parents.
"Si on se sent malade, il ne faut pas voir papy et mamie, ça c'est important. Mais si tout le monde se sent parfaitement bien, il ne faut pas éliminer les contacts !", dit Matthieu Revest, 43 ans, infectiologue et professeur à Rennes 1, répétant aux enfants qu'il faut bien se laver les mains "pour mettre la pâtée" au virus.
"L'épidémie ne va pas nous lâcher les baskets tout de suite. On ne peut pas interrompre tous les contacts avec les enfants et les grands-parents, ça, c'est impossible", lance le praticien hospitalier, expliquant que sa propre fille passera ses vacances chez sa grand-mère lors des vacances qui débutent samedi.
Au bout d'une petite heure d'échange, ce sont désormais les parents qui lèvent les mains et le propos se fait plus docte.
"Tous les enfants ne sont pas malades. Au début de la pandémie, il y a eu un discours médical expliquant que les enfants étaient les petits trains du coronavirus. Le tout sécuritaire peut avoir des risques psycho-sociaux et peut déclencher phobies et cauchemars", note la "psy", citant une petite fille qui ne voulait plus sortir de chez elle car elle croyait qu'elle avait "un monstre dans le ventre qui allait tuer papy et mamie".
A la fin de la rencontre, Hanaé, en CM2, semble satisfaite: "ça m'a plu. Je savais pas que les microbes aidaient à digérer. Mais à la fin, ils parlaient de choses qu'on comprenait pas".
Pour Julien Le Bonheur, responsable de la communication scientifique à Rennes 1 et co-organisateur, cette "première" est réussie. "On a constaté un manque: il y a peu d'occasions données aux enfants de poser des questions, avec leurs mots, à des experts. Il faudrait reprendre ce type d'événement, peut-être sous une forme nouvelle, car l'épidémie va perdurer et on doit mettre des mots justes" aux questionnements des plus petits.