Le stock de becs de cane a atteint sa limite et une réglementation permettra d’assurer sa pérennité.
Rangiroa, le 25 septembre 2022 - Depuis plus de trois ans, en partenariat avec la commune de Rangiroa, le Pays et la fondation The Nature Conservancy, Georges Moarii, propriétaire de la société Ocean products, est à l’initiative d'un programme de recherche sur les 'o'eo (poissons becs de cane) sur l'atoll afin d’évaluer l’état du stock et de développer des recommandations pour le préserver. Les limites du stock ayant été atteintes, une taille minimale de poisson devrait être instaurée, une mesure acceptée à l'unanimité par les pêcheurs professionnels de l'atoll.
Cela fait maintenant plus de trois ans que Georges Moarii, propriétaire de la société Ocean products, a lancé un vaste programme de recherche sur les 'o'eo (poissons bec de cane) en partenariat avec la commune de Rangiroa et la fondation The Nature Conservancy. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’état du stock de l'espèce sur l'atoll et de mettre en place des recommandations pour une gestion durable des ressources et renforcer la capacité de la population à surveiller cette pêche.
Le scientifique en charge de cette étude et directeur de la fondation The Nature Conservancy est le docteur Alex Filous. Il a commencé par étudier le cycle de vie des 'o'eo. Ceux-ci vivent principalement dans l’immense lagon de Rangiroa mais aussi à l’extérieur du récif le temps de la reproduction durant la phase de la nouvelle lune. Ils migrent devant les deux passes de Avatoru et de Tiputa et c’est à cet endroit que les poissons vont lâcher les œufs dans le courant, qui écloront à l’extérieur, pour qu'ensuite les alevins reviennent dans le lagon.
Pour étudier la biologie du poisson, il a examiné plus de 432 'o'eo mesurant de 28 à 75 cm en retirant les otolithes (petite pierre située sous le cerveau des poissons) pour déterminer l’âge du poisson. Il a ainsi pu déterminer que les femelles atteignent la maturité sexuelle à 38 cm alors que les mâles sont matures seulement à partir de 45 cm.
Cela fait maintenant plus de trois ans que Georges Moarii, propriétaire de la société Ocean products, a lancé un vaste programme de recherche sur les 'o'eo (poissons bec de cane) en partenariat avec la commune de Rangiroa et la fondation The Nature Conservancy. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’état du stock de l'espèce sur l'atoll et de mettre en place des recommandations pour une gestion durable des ressources et renforcer la capacité de la population à surveiller cette pêche.
Le scientifique en charge de cette étude et directeur de la fondation The Nature Conservancy est le docteur Alex Filous. Il a commencé par étudier le cycle de vie des 'o'eo. Ceux-ci vivent principalement dans l’immense lagon de Rangiroa mais aussi à l’extérieur du récif le temps de la reproduction durant la phase de la nouvelle lune. Ils migrent devant les deux passes de Avatoru et de Tiputa et c’est à cet endroit que les poissons vont lâcher les œufs dans le courant, qui écloront à l’extérieur, pour qu'ensuite les alevins reviennent dans le lagon.
Pour étudier la biologie du poisson, il a examiné plus de 432 'o'eo mesurant de 28 à 75 cm en retirant les otolithes (petite pierre située sous le cerveau des poissons) pour déterminer l’âge du poisson. Il a ainsi pu déterminer que les femelles atteignent la maturité sexuelle à 38 cm alors que les mâles sont matures seulement à partir de 45 cm.
La limite de stock atteinte
Grâce à toutes ces données, il a pu estimer le potentiel de reproduction. Un objectif de 20 à 40 % du stock inexploité est suffisant pour préserver la population du 'o'eo. L’estimation au cours de ces trois dernières années sur ce potentiel de reproduction moyen est de 21 % mais en 2021, le stock de poisson est tombé sous la barre des 20 %, signe d'une surexploitation de l’espèce. Le stock a donc atteint sa limite et une mesure de gestion doit se faire dès maintenant afin d’assurer sa pérennité.
Une des solutions apportées est de déterminer une taille minimale pour la commercialisation de l’espèce. De 20 à 38 cm, le poisson est trop petit et encore juvénile, alors qu'il est adulte à partir de 45 cm. C'est donc à partir de cette taille que l'on est sûr que le poisson est en âge de se reproduire au moins une fois dans sa vie. Le docteur Alex Filous, avec l’aide des deux principaux investigateurs ont alors créé un panneau de tri qui guidera les pêcheurs (qui pêchent principalement dans les parcs à poissons) pour qu'ils ne prennent que les poissons de plus grande taille.
Grâce à toutes ces données, il a pu estimer le potentiel de reproduction. Un objectif de 20 à 40 % du stock inexploité est suffisant pour préserver la population du 'o'eo. L’estimation au cours de ces trois dernières années sur ce potentiel de reproduction moyen est de 21 % mais en 2021, le stock de poisson est tombé sous la barre des 20 %, signe d'une surexploitation de l’espèce. Le stock a donc atteint sa limite et une mesure de gestion doit se faire dès maintenant afin d’assurer sa pérennité.
Une des solutions apportées est de déterminer une taille minimale pour la commercialisation de l’espèce. De 20 à 38 cm, le poisson est trop petit et encore juvénile, alors qu'il est adulte à partir de 45 cm. C'est donc à partir de cette taille que l'on est sûr que le poisson est en âge de se reproduire au moins une fois dans sa vie. Le docteur Alex Filous, avec l’aide des deux principaux investigateurs ont alors créé un panneau de tri qui guidera les pêcheurs (qui pêchent principalement dans les parcs à poissons) pour qu'ils ne prennent que les poissons de plus grande taille.
Des gabarits seront mis à disposition des pêcheurs pour respecter la taille minimale de 45 cm.
Un "fishkit" distribué aux pêcheurs
Pour les pêcheurs à la ligne, des hameçons de plus grande taille pour cibler les plus grands poissons et des gabarits avec la taille minimale seront distribués à tous les pêcheurs sous forme de "fishkit". Cela apportera une solution durable dans le temps, un équilibre parfait entre la reproduction du stock et la pêche durable.
Le docteur Alex Filous a bien précisé que ces mesures sont principalement destinées à la commercialisation du 'o'eo donc aux professionnels. La population qui pêche pour se nourrir n'est pas concernée par cette taille minimale à respecter. Deux réunions publiques ont été organisées aux villages de Avatoru et Tiputa afin de présenter l’étude et les solutions apportées aux pêcheurs de l’île. C’est à l’unanimité que les pêcheurs des deux villages ont accepté la taille minimale commerciale des ´o’eo.
Samedi, le projet a été présenté au président du Pays Édouard Fritch pour constater l’évolution de l’étude, en présence du tāvana Tahuhu Maraeura, très impliqué dans ce projet. Mercredi prochain, il soumettra d'ailleurs le projet au conseil municipal afin de mettre en place un arrêté municipal pour fixer à 45 cm la taille minimale pour la commercialisation. Il précise : "J’estime que 20 % de la population vit de cette pêche. Le 'o'eo est aujourd’hui très prisé pour sa chair, et face à cela, une solution doit être appliquée dès maintenant avant qu’il ne soit trop tard comme ce fut malheureusement le cas pour d’autres espèces."
George Moarii, quant à lui, s'est dit très enthousiaste de voir l’aboutissement de trois années d'études. Le travail n'est pour autant pas fini, plusieurs projets restent à venir notamment l’installation de balises à l’extérieur et à l’intérieur du lagon pour pouvoir approfondir les connaissances sur la reproduction du 'o'eo.
Pour les pêcheurs à la ligne, des hameçons de plus grande taille pour cibler les plus grands poissons et des gabarits avec la taille minimale seront distribués à tous les pêcheurs sous forme de "fishkit". Cela apportera une solution durable dans le temps, un équilibre parfait entre la reproduction du stock et la pêche durable.
Le docteur Alex Filous a bien précisé que ces mesures sont principalement destinées à la commercialisation du 'o'eo donc aux professionnels. La population qui pêche pour se nourrir n'est pas concernée par cette taille minimale à respecter. Deux réunions publiques ont été organisées aux villages de Avatoru et Tiputa afin de présenter l’étude et les solutions apportées aux pêcheurs de l’île. C’est à l’unanimité que les pêcheurs des deux villages ont accepté la taille minimale commerciale des ´o’eo.
Samedi, le projet a été présenté au président du Pays Édouard Fritch pour constater l’évolution de l’étude, en présence du tāvana Tahuhu Maraeura, très impliqué dans ce projet. Mercredi prochain, il soumettra d'ailleurs le projet au conseil municipal afin de mettre en place un arrêté municipal pour fixer à 45 cm la taille minimale pour la commercialisation. Il précise : "J’estime que 20 % de la population vit de cette pêche. Le 'o'eo est aujourd’hui très prisé pour sa chair, et face à cela, une solution doit être appliquée dès maintenant avant qu’il ne soit trop tard comme ce fut malheureusement le cas pour d’autres espèces."
George Moarii, quant à lui, s'est dit très enthousiaste de voir l’aboutissement de trois années d'études. Le travail n'est pour autant pas fini, plusieurs projets restent à venir notamment l’installation de balises à l’extérieur et à l’intérieur du lagon pour pouvoir approfondir les connaissances sur la reproduction du 'o'eo.
Samedi, les résultats de l'étude ont été présentés par les scientifiques de la fondation The Nature Conservancy à Édouard Fritch, en présence du maire de Rangiroa, Tahuhu Maraeura, et de Georges Moarii de Ocean products à l'origine du projet.