A Paris, une nouvelle journée de galère pour Michel Van Bastolaer


Michel Van Bastolaer, ce mardi à Paris devant le centre d'hébergement du Rosier rouge qu'il a dû quitter faute de moyens pour poursuivre son séjour.
PARIS, 9 août 2016 - Le parcours du combattant de Michel Van Bastolaer se poursuit en région parisienne. Dans l’attente d’une opération de la moelle épinière en septembre, le sexagénaire peine à se trouver un hébergement mais ne s’est toujours pas manifesté auprès du service des affaires sociales.

Parti de Tahiti en juin dernier sans en avertir la Caisse de prévoyance sociale (CPS) et donc sans prise en charge, ce ressortissant du Régime de solidarité territorial (RST) était la semaine dernière sur le point de se retrouver à la rue. Avec une facture non réglée de plus de 2000 euros, son séjour au Rosier rouge, un centre d’hébergement du Secours catholique en région parisienne, risquait d’être interrompu.

Le bruit provoqué sur Internet a permis de faire remonter le dossier à la Délégation de la Polynésie à Paris et Michel a bénéficié d’une semaine d’hébergement supplémentaire. Sept jours plus tard, le problème s’est de nouveau posé ce mardi matin.

En fin de matinée, revêtu d’un pareo et tricot rouge local, Michel sort ses valises sur le perron du Rosier rouge sans savoir où il dormira ce soir, tandis que son opération prévue en septembre. Du côté de la Délégation, Marc Hélias, qui suivait le dossier la semaine dernière, est parti en congés, et Caroline Tang, la responsable de la Délégation jointe au téléphone dans la matinée, est de retour de vacances et n’a pas encore eu le temps d’en prendre connaissance. Pendant l’attente qui va se prolonger durant toute la journée, Michel nous raconte les opérations chirurgicales ratées et sa perte de confiance dans le système de santé polynésien. Il justifie son souhait de se faire opérer en métropole. L’information lui parvient dans la journée que le cabinet de la ministre de la Solidarité s’est penché sur son cas. Dans un mail adressé à l’association Te rima o te here, qui le soutient en métropole, le ministère affirme que la Caisse de prévoyance sociale (CPS) lui a accordé « la prise en charge de ses frais d’intervention sur la base de la prise en charge Sécurité Sociale ». En revanche, il lui est annoncé "l’impossibilité de garantir une prise en charge des frais d’hébergement par le régime d’affiliation" dont il dépend à la CPS. Mais ces frais pourraient bénéficier d’un "accompagnement" s’il en faisait la demande au service des affaires sociales. C’est un préalable pour déclencher une procédure d’instruction par "la commission des secours". Le ministère conclut en assurant que les services du Pays s’attachent à "répondre au mieux" à sa situation.

Voilà une première réponse, mais qui ne résout pas son problème immédiat : où va-t-il dormir ce soir ? Durant toute la journée, Hereata Toti, qui gère la récente association Te rima o te here, a fait le lien entre la Délégation de la Polynésie, la direction du Rosier rouge et Michel. Elle raconte que la Délégation a d’abord évoqué l’idée de lui trouver une place dans un centre d’accueil d’urgence, puis de chercher une chambre dans un hôtel à proximité. A 18 heures, Michel Van Bastolaer attendait toujours de savoir où il allait passer la nuit.

Jointe au téléphone en fin de journée, Caroline Tang nous explique avoir notamment contacté les services de la mairie de Paris et du ministère des Outre-mer pour essayer de trouver un hébergement gratuit. "Pour l’instant, je n’ai pas de retour", dit-elle. La Délégation "n’a pas de budget" pour ce genre de cas et ne peut que renvoyer vers les Affaires sociales. Mais pour l’heure, la mission de Caroline Tang est d’"essayer de trouver une solution". Pour ce mardi soir, une association serait prête à prendre en charge les frais d’hébergement. Dans la soirée, un taxi est venu chercher Michel Van Bastolaer pour l'emmener à son hôtel. Une solution toute provisoire, le temps d'une nuit.

Rédigé par Serge Massau, à Paris le Mardi 9 Aout 2016 à 17:00 | Lu 2340 fois