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A Paris, le Président Fritch plaidera la cause du RST devant Marisol Touraine


Edouard Fritch, le 12 septembre 2014, lors de son élection à la Présidence de la Polynésie française
Edouard Fritch, le 12 septembre 2014, lors de son élection à la Présidence de la Polynésie française
PAPEETE, 9 octobre 2014 – Edouard Fritch effectue sa première mission à Paris en tant que Président de la Polynésie française. Un rendez-vous clé est prévu avec Marisol Touraine pour aborder la question d’un retour de l’Etat au financement du RST, dès 2015.

Le chef du gouvernement se rend à Paris du 10 au 18 octobre. Il doit notamment rencontrer la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, la semaine prochaine à Paris pour aborder la question du retour de l’Etat au financement du Régime de solidarité territorial dès 2015, sur le principe de la solidarité nationale.

Le thème de la solidarité nationale est un leitmotiv politique du gouvernement depuis juin 2013. L’Etat a cessé de participer au financement du RST en 2008. Pour les autonomistes polynésiens, la Polynésie est française et ce principe de "solidarité nationale" justifie son retour au financement de ce régime qui offre une couverture sociale aux plus démunis d’entre les polynésiens est régulièrement évoquée. Depuis 2008, le nombre de ressortissant du RST a, sur fond de crise économique, plus que doublé pour atteindre près de 80.000 bénéficiaires en août dernier.

En juin 2013, alors député de la Polynésie française, Edouard Fritch avait interpellé la représentation nationale et obtenu de l’Etat l’envoi d’une mission de l’Inspection générale des affaires sociales chargé de diagnostiquer le système de santé polynésien. Mission dont est issu un rapport remis en juin dernier à Marisol Touraine et au Pays. Diverses réformes ont été engagées depuis. Elles seront exposées en gage de bonne foi du Pays à la ministre du gouvernement Valls. "Le conseil des ministres a fait un point de situation sur les 66 propositions qui figurent dans le rapport de l’Igas et les réponses que le gouvernement apporte à ces propositions», a confirmé mercredi le porte-parole du gouvernement.

La situation semble favorable. Un courrier adressé le 13 septembre au député Tuaiva, cosigné par la ministre des Outremer et la ministre des Affaires sociales et de la Solidarité, confirme qu’"en accord avec le Premier ministre, nous souhaitons aujourd’hui vous assurer de la volonté du gouvernement de rechercher avec les autorités de la Polynésie, les voies d’un redressement durable de ce régime. A ce titre le gouvernement tient à réaffirmer le principe d’une contribution de l’Etat au redressement du régime de solidarité de Polynésie française".

Mais alors que Gaston Flosse analyse cet engagement comme une "promesse de Gascon", pour son successeur à la tête du Pays il est l’espoir d’un premier fait d’arme politique d’importance pour les finances polynésiennes.

L’agence de notation financière Standard & Poors avait réservé, fin 2013, une éventuelle réévaluation de la note polynésienne en 2015 à un retour pérenne de l’Etat au financement du régime de solidarité territorial.

Durant cette mission à Paris, Edouard Fritch doit également rencontrer la ministre des Outremer, lundi. Il doit signer mardi une convention financière avec l'Agence française de développement (AFD). Il est reçu à l'Elysée mercredi par le conseiller outremer du président de la République. Il est reçu le même au ministère de la Justice pour aborder la question du Tribunal foncier, puis doit s'entretenir le lendemain avec le président de la commission des lois de l'Assemblée nationale. Edouard Fritch doit également négocier lors de cette mission la reconduction pour les cinq prochaines années du Contrat de projets Etat-Pays.

Rédigé par JPV le Jeudi 9 Octobre 2014 à 17:04 | Lu 1370 fois