Paris, France | AFP | mercredi 27/06/2017 - A la traîne pour recycler ses déchets, la Ville de Paris vient de lancer la collecte des déchets alimentaires dans deux arrondissements : ils seront méthanisés et transformés en électricité verte et en compost, de quoi réduire l'empreinte carbone de la capitale.
Ils sont flambant neufs et roulent au gaz naturel. De couleur vert pomme, les nouveaux camions-bennes achetés par la mairie de Paris défilent dans le XIIe arrondissement sous l’œil sévère de Mao Peninou, adjoint à la maire de Paris chargé de la propreté.
Les agents descendent du camion, repèrent les nouvelles poubelles à couvercle marron, les embarquent pour en vider le contenu. La plupart sont à moitié vides.
Depuis le début du mois de mai, Paris collecte les déchets alimentaires des habitants des IIe et XIIe arrondissements dans des bacs séparés, pour les "valoriser".
Les Parisiens ont reçu un "P'tit Bac" où ils peuvent déposer leurs restes de repas, fruits, légumes, viandes, sachets de thé et coquilles d’œufs compris. A charge pour les habitants de les déposer ensuite dans un grand bac à couvercle marron, installé au bas des immeubles parisiens.
Ces nouvelles poubelles sont collectées deux fois par semaine et acheminées dans le Val-de-Marne, à l'unité de déconditionnement de Villeneuve-saint-Georges. Les déchets alimentaires passent alors des mains du SYCTOM (agence métropolitaine des déchets ménagers) au géant Veolia, chargé de leur méthanisation.
Sur place, l'odeur de pourriture domine. Les corneilles, corbeaux et mouettes font un festin des restes des Parisiens. Ceux-ci sont triés puis placés dans une déconditionneuse. Qui sépare les éventuels emballages de la matière organique, vidée dans une citerne. La présence de liquides crée une "soupe", selon le jargon d'usage. Elle est ensuite acheminée par camion-citerne à l'usine de méthanisation située dans le Pas-de-Calais.
- 'C'est arrivé trop vite' -
Là, à 200 km de Paris, les restes de repas vont se transformer en biogaz sous l'action de "bactéries méthanogènes", explique Olivier Leviel, responsable des biodéchets chez Veolia. La chaleur récupérée devient de l'électricité verte, distribuée par EDF. Les 95% de matières organiques restantes (appelées digestat) partent en compostage.
Il existe des usines de méthanisation en Ile-de-France. Une nouvelle est même en conception à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Des plates-formes de compostage existent également, mais les normes à respecter sont drastiques. La Ville de Paris préfère confier la méthanisation au Pas-de-Calais, pour l'heure.
L'objectif de la maire Anne Hidalgo : que toute la capitale trie ses déchets alimentaires d'ici la fin de sa mandature en 2020. Chaque année, 30 kg de biodéchets par habitant pourraient être récoltés.
Après un mois d'expérimentation dans les IIe et XIIe arrondissement, "il est trop tôt pour faire un bilan", estime l'adjoint chargé de la propreté Mao Peninou. Mais "ça fonctionne mieux dans le XIIe arrondissement que dans le IIe", glisse-t-il. Environ 70% des immeubles sont désormais équipés.
"Mais c'est arrivé trop vite", déplore un gardien d'immeuble, Olivier Megueule, "les gens n'utilisent pas les nouvelles poubelles ou se trompent souvent".
Parmi les erreurs constatées, des bombes de mousse à raser ou des bouteilles d'eau de Javel avec les restes de repas... "On va procéder par phases", précise Mao Peninou qui envisage de "généraliser la collecte à partir de 2017."
Coût du dispositif: "un quart plus élevé que celui des ordures ménagères", affirme la mairie de Paris. Soient 334 euros par tonne de déchets alimentaires, contre 266 euros par tonne pour le reste. La ville a investi 2 millions d'euros pour les nouvelles bennes et les embauches.
Les déchets alimentaires représentent 25% des ordures ménagères parisiennes. Sur l'ensemble des déchets, 80% sont brûlés, 4% enfouis et 16% recyclés.
Or, la loi sur la transition énergétique impose la valorisation de 65% des déchets d'ici 2025. La perspective des jeux Olympiques motive également la mairie de Paris à promouvoir une capitale "zéro déchet".
"Nous espérons passer de bons derniers à bons premiers", sourit l'élu Mao Peninou.
Ils sont flambant neufs et roulent au gaz naturel. De couleur vert pomme, les nouveaux camions-bennes achetés par la mairie de Paris défilent dans le XIIe arrondissement sous l’œil sévère de Mao Peninou, adjoint à la maire de Paris chargé de la propreté.
Les agents descendent du camion, repèrent les nouvelles poubelles à couvercle marron, les embarquent pour en vider le contenu. La plupart sont à moitié vides.
Depuis le début du mois de mai, Paris collecte les déchets alimentaires des habitants des IIe et XIIe arrondissements dans des bacs séparés, pour les "valoriser".
Les Parisiens ont reçu un "P'tit Bac" où ils peuvent déposer leurs restes de repas, fruits, légumes, viandes, sachets de thé et coquilles d’œufs compris. A charge pour les habitants de les déposer ensuite dans un grand bac à couvercle marron, installé au bas des immeubles parisiens.
Ces nouvelles poubelles sont collectées deux fois par semaine et acheminées dans le Val-de-Marne, à l'unité de déconditionnement de Villeneuve-saint-Georges. Les déchets alimentaires passent alors des mains du SYCTOM (agence métropolitaine des déchets ménagers) au géant Veolia, chargé de leur méthanisation.
Sur place, l'odeur de pourriture domine. Les corneilles, corbeaux et mouettes font un festin des restes des Parisiens. Ceux-ci sont triés puis placés dans une déconditionneuse. Qui sépare les éventuels emballages de la matière organique, vidée dans une citerne. La présence de liquides crée une "soupe", selon le jargon d'usage. Elle est ensuite acheminée par camion-citerne à l'usine de méthanisation située dans le Pas-de-Calais.
- 'C'est arrivé trop vite' -
Là, à 200 km de Paris, les restes de repas vont se transformer en biogaz sous l'action de "bactéries méthanogènes", explique Olivier Leviel, responsable des biodéchets chez Veolia. La chaleur récupérée devient de l'électricité verte, distribuée par EDF. Les 95% de matières organiques restantes (appelées digestat) partent en compostage.
Il existe des usines de méthanisation en Ile-de-France. Une nouvelle est même en conception à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Des plates-formes de compostage existent également, mais les normes à respecter sont drastiques. La Ville de Paris préfère confier la méthanisation au Pas-de-Calais, pour l'heure.
L'objectif de la maire Anne Hidalgo : que toute la capitale trie ses déchets alimentaires d'ici la fin de sa mandature en 2020. Chaque année, 30 kg de biodéchets par habitant pourraient être récoltés.
Après un mois d'expérimentation dans les IIe et XIIe arrondissement, "il est trop tôt pour faire un bilan", estime l'adjoint chargé de la propreté Mao Peninou. Mais "ça fonctionne mieux dans le XIIe arrondissement que dans le IIe", glisse-t-il. Environ 70% des immeubles sont désormais équipés.
"Mais c'est arrivé trop vite", déplore un gardien d'immeuble, Olivier Megueule, "les gens n'utilisent pas les nouvelles poubelles ou se trompent souvent".
Parmi les erreurs constatées, des bombes de mousse à raser ou des bouteilles d'eau de Javel avec les restes de repas... "On va procéder par phases", précise Mao Peninou qui envisage de "généraliser la collecte à partir de 2017."
Coût du dispositif: "un quart plus élevé que celui des ordures ménagères", affirme la mairie de Paris. Soient 334 euros par tonne de déchets alimentaires, contre 266 euros par tonne pour le reste. La ville a investi 2 millions d'euros pour les nouvelles bennes et les embauches.
Les déchets alimentaires représentent 25% des ordures ménagères parisiennes. Sur l'ensemble des déchets, 80% sont brûlés, 4% enfouis et 16% recyclés.
Or, la loi sur la transition énergétique impose la valorisation de 65% des déchets d'ici 2025. La perspective des jeux Olympiques motive également la mairie de Paris à promouvoir une capitale "zéro déchet".
"Nous espérons passer de bons derniers à bons premiers", sourit l'élu Mao Peninou.