Crédit Ornella LAMBERTI / AFP
Mamoudzou, France | AFP | jeudi 12/04/2023 - A Mayotte, les coupures d'eau rythment le quotidien des habitants, depuis les fortes sécheresses de 2016, mais le déficit pluviométrique s'est encore aggravé cette année poussant les autorité à mettre en place des mesures d'urgence.
Cet archipel situé au nord du canal du Mozambique est très dépendant de l'eau pluviale: 80% de son approvisionnement est assuré par deux retenues collinaires ainsi que des cours d'eau. Les forages en eaux souterraines représentent seulement 15% de la ressource.
Or, "il s'agit d'une année exceptionnellement sèche. Le déficit en eau que l'on expérimente est le deuxième plus gros enregistré depuis 1962, juste derrière celui de 1997", affirme Floriane Ben Hassen, responsable du centre météorologique de Mayotte.
La situation devient donc préoccupante, car si les coupures d'eau permettent "d'économiser 2.000 m³ par jour", selon la responsable du centre Météo-France, cela ne suffira pas pour alimenter toute la population durant la saison sèche, de mai à novembre.
L'une des deux principales retenues collinaires, située à Dzoumogné (nord), n'est remplie qu'à 18% à cette période, alors qu'elle devrait être quasiment pleine.
Fin mars, le déficit en eau avoisinait 33%. Et le phénomène pourrait encore s'amplifier. "Nous sommes en fin de saison des pluies. L'intersaison et le début de la saison sèche devraient être un peu plus pluvieux que d'ordinaire mais s'il ne pleut pas, nous allons encore creuser le déficit", poursuit Floriane Ben Hassen.
Evolution démographique
De plus, "les infrastructures ne suivent pas l'évolution démographique", de l'ordre de 4% par an, assure Anchya Bamana, ancienne présidente du comité de l'eau et de la biodiversité de Mayotte.
A cela s'ajoutent la pollution des cours d'eau et la déforestation.
"La forêt favorise l'infiltration de l'eau à travers son réseau racinaire et permet aux nappes phréatiques de se recharger. Or, Mayotte perd environ 300 hectares de forêt chaque année. Ce qui en fait le département français le plus déforesté", précise Michel Charpentier, président de l'association environnementale Les Naturalistes.
Pour compléter ses approvisionnements, l'île s'est dotée d'une usine de dessalement. Une structure qui produit péniblement 1.300 m³ d'eau par jour, soit un tiers de ses capacités, faute d'infrastructures bien dimensionnées et d'une qualité d'eau suffisante.
Dans ce contexte, le ministre délégué aux outre-mer, Jean-François Carenco a annoncé fin mars la mise à disposition prochaine de 400 m³ d'eau pour les plus démunis.
Il a également demandé que les distributeurs de l'île vendent les bouteilles d'eau à prix coûtant, alors que les tarifs peuvent atteindre 10 à 12 euros pour six bouteilles. "L'un des principaux distributeurs - le groupe Carrefour et ses enseignes partenaires Sodifram – s'est engagé à vendre les packs d'eau à prix coûtant, via la signature du +bouclier qualité prix+", assure la Préfecture.
Et pour acheminer "des centaines de mètres cubes d'eau gratuitement à toute la population", des "rampes d'eau" devraient être mises en place d'ici la fin du mois d'avril dans plusieurs quartiers, selon la même source.
La Préfecture souligne également que des travaux de détection et de réparation des fuites sur les conduites sont en cours pour "économiser plusieurs milliers de mètres cubes par jour". Des bouteilles d'eau supplémentaires devraient également être importées de l'Île Maurice et de La Réunion et des osmoseurs, qui permettent de désaliniser l'eau et de la rendre potable, seraient en route pour rejoindre le territoire.
Pour augmenter les ressources sur du long terme, la création d'une troisième retenue collinaire et d'une deuxième usine de dessalement sont également en projet. Mais ces infrastructures, imaginées il y a huit ans, sont toujours au point mort.
"Il manque des financements, des études et des indemnisations pour les propriétaires terriens", assure Soulaimana Bamana, en charge du projet de la retenue collinaire d'Ourovéni, à l'ouest de l'île.
En attendant, des travaux devraient bientôt être engagés pour permettre à la première usine de dessalement de fonctionner normalement.
Cet archipel situé au nord du canal du Mozambique est très dépendant de l'eau pluviale: 80% de son approvisionnement est assuré par deux retenues collinaires ainsi que des cours d'eau. Les forages en eaux souterraines représentent seulement 15% de la ressource.
Or, "il s'agit d'une année exceptionnellement sèche. Le déficit en eau que l'on expérimente est le deuxième plus gros enregistré depuis 1962, juste derrière celui de 1997", affirme Floriane Ben Hassen, responsable du centre météorologique de Mayotte.
La situation devient donc préoccupante, car si les coupures d'eau permettent "d'économiser 2.000 m³ par jour", selon la responsable du centre Météo-France, cela ne suffira pas pour alimenter toute la population durant la saison sèche, de mai à novembre.
L'une des deux principales retenues collinaires, située à Dzoumogné (nord), n'est remplie qu'à 18% à cette période, alors qu'elle devrait être quasiment pleine.
Fin mars, le déficit en eau avoisinait 33%. Et le phénomène pourrait encore s'amplifier. "Nous sommes en fin de saison des pluies. L'intersaison et le début de la saison sèche devraient être un peu plus pluvieux que d'ordinaire mais s'il ne pleut pas, nous allons encore creuser le déficit", poursuit Floriane Ben Hassen.
Evolution démographique
De plus, "les infrastructures ne suivent pas l'évolution démographique", de l'ordre de 4% par an, assure Anchya Bamana, ancienne présidente du comité de l'eau et de la biodiversité de Mayotte.
A cela s'ajoutent la pollution des cours d'eau et la déforestation.
"La forêt favorise l'infiltration de l'eau à travers son réseau racinaire et permet aux nappes phréatiques de se recharger. Or, Mayotte perd environ 300 hectares de forêt chaque année. Ce qui en fait le département français le plus déforesté", précise Michel Charpentier, président de l'association environnementale Les Naturalistes.
Pour compléter ses approvisionnements, l'île s'est dotée d'une usine de dessalement. Une structure qui produit péniblement 1.300 m³ d'eau par jour, soit un tiers de ses capacités, faute d'infrastructures bien dimensionnées et d'une qualité d'eau suffisante.
Dans ce contexte, le ministre délégué aux outre-mer, Jean-François Carenco a annoncé fin mars la mise à disposition prochaine de 400 m³ d'eau pour les plus démunis.
Il a également demandé que les distributeurs de l'île vendent les bouteilles d'eau à prix coûtant, alors que les tarifs peuvent atteindre 10 à 12 euros pour six bouteilles. "L'un des principaux distributeurs - le groupe Carrefour et ses enseignes partenaires Sodifram – s'est engagé à vendre les packs d'eau à prix coûtant, via la signature du +bouclier qualité prix+", assure la Préfecture.
Et pour acheminer "des centaines de mètres cubes d'eau gratuitement à toute la population", des "rampes d'eau" devraient être mises en place d'ici la fin du mois d'avril dans plusieurs quartiers, selon la même source.
La Préfecture souligne également que des travaux de détection et de réparation des fuites sur les conduites sont en cours pour "économiser plusieurs milliers de mètres cubes par jour". Des bouteilles d'eau supplémentaires devraient également être importées de l'Île Maurice et de La Réunion et des osmoseurs, qui permettent de désaliniser l'eau et de la rendre potable, seraient en route pour rejoindre le territoire.
Pour augmenter les ressources sur du long terme, la création d'une troisième retenue collinaire et d'une deuxième usine de dessalement sont également en projet. Mais ces infrastructures, imaginées il y a huit ans, sont toujours au point mort.
"Il manque des financements, des études et des indemnisations pour les propriétaires terriens", assure Soulaimana Bamana, en charge du projet de la retenue collinaire d'Ourovéni, à l'ouest de l'île.
En attendant, des travaux devraient bientôt être engagés pour permettre à la première usine de dessalement de fonctionner normalement.