Marseille, France | AFP | mardi 21/10/2019 - A Marseille, il y a l'OM pour le foot et Monclub Esport (MCES) pour les jeux vidéos, dont la jeune équipe semi-professionnelle de Clash of clans prépare intensément les tous premiers Mondiaux de ce très populaire jeu sur tablette et téléphone.
Cinq champions bien entourés. Leur directeur sportif est double médaillé d'or olympique de natation, Yannick Agnel, et leur préparateur physique international de foot ivoirien, Guy Demel.
"Directeur sportif, le titre est un peu pompeux, dit Agnel à l'AFP dans un sourire. Je m'occupe de toute la +méthodo+ autour de l'entraînement aux jeux vidéo: +prépa+ physique, échauffement, récupération, suivi nutritionnel, médical et psychologique."
Pour le champion olympique, qui a "grandi une manette entre les mains", les e-athlètes sont comme "des sportifs de haut niveau, parce qu'ils vont chercher un but seulement atteignable par des gens qui se comptent sur les doigts d'une main, il n'y a pas beaucoup de champions du monde".
Pour décrocher la couronne au World Championship de Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, (25-27 octobre), les cinq stars de Clash of clans (CoC) se retrouvent au siège de MCES, dans le quartier de Saint-Marcel à Marseille, pour un très intense stage ("bootcamp") de dix jours.
Eux vivent un rêve: devenir joueurs professionnels de leur jeu préféré.
"Il y a un an, je ne pensais pas pouvoir en faire mon métier", explique le capitaine de l'équipe, Tryhard (Valentin Wagner, 22 ans, à la ville), mâchoire carrée et regard perçant.
- "Pro, ça devient possible" -
"Pro, je pense que ça devient possible", poursuit-il. Déjà, "représenter la France est une fierté", assure le capitaine.
Hugo "Stiglitz" Breton, venu lui de La-Roche-sur-Yon (Vendée), se présente comme "quelqu'un de très déterminé", convaincu d'être "parmi les meilleurs du monde", annonce-t-il sous ses faux airs de timide à lunettes.
A 22 ans, lui aussi a mis ses études entre parenthèses, comme Tryhard. Les familles s'en inquiètent, "mais quand ils savent que tu peux gagner de l'argent, ça va", répond Stiglitz avec un sourire.
Leur salaire reste secret, mais se situe dans une fourchette comprise entre 2.500 et 5.000 euros mensuels. Et il reste la copieuse prime à partager. En tout, un million d'euros sera distribué entre les huit équipes en lice à Hambourg. Clash cherche à se pérenniser dans le monde en pleine expansion de l'esport.
Le jeu n'a pas encore la puissance de League of Legends, Fortnite ou Fifa, où MCES, pionnier de l'esport en France, aligne aussi des équipes professionnelles, mais est en train de se structurer.
En plus d'Agnel et de Demel, les joueurs de MCES sont encadrés par un manager, Jérôme Trogant. Il les a lui-même sélectionnés. Désormais "mon rôle est de les faire jouer ensemble", explique "Trog", son pseudo, cheveux rasés et carrure de marine, âgé de 39 ans.
- "Chevaucheurs de cochons" -
"J'ai fait 17 ans d'armée, je sais ce qu'il faut faire pour qu'il soient en forme à l'instant T", assure-t-il.
Trog aide aussi à la préparation des plans de bataille, car à Clash of clans, jeu de stratégie en temps réel, il faut décider vite, une attaque dure trois minutes maximum.
Deux clans de cinq villages s'affrontent à tour de rôle. Sur une attaque, il faut causer le plus de dégâts possibles: une étoile pour 50% du village détruit, une deuxième étoile si vous prenez l'hôtel de ville et trois étoiles si vous rasez entièrement le village, un "perf" (perfect).
Les troupes issues d'un univers "fantasy" ont contribué au succès de CoC. MCES privilégie le mode aérien, avec des "molosses de lave" et des "ballons", mais attaque aussi en "mode cochon", avec les fameux "chevaucheurs de cochons".
Un demi milliard de comptes CoC ont été ouverts sur Google Play, et le nombre de joueurs fidélisés est estimé entre 40 à 50 millions dans le monde. Contacté par l'AFP, Supercell, l'éditeur finlandais du jeu, n'a pas communiqué sur ces chiffres.
Cette première Coupe du monde pourrait l'aider à titiller les mastodontes de l'esport, et aux champions de MCES à toucher du doigt, si agile sur la tablette, leur rêve.
Cinq champions bien entourés. Leur directeur sportif est double médaillé d'or olympique de natation, Yannick Agnel, et leur préparateur physique international de foot ivoirien, Guy Demel.
"Directeur sportif, le titre est un peu pompeux, dit Agnel à l'AFP dans un sourire. Je m'occupe de toute la +méthodo+ autour de l'entraînement aux jeux vidéo: +prépa+ physique, échauffement, récupération, suivi nutritionnel, médical et psychologique."
Pour le champion olympique, qui a "grandi une manette entre les mains", les e-athlètes sont comme "des sportifs de haut niveau, parce qu'ils vont chercher un but seulement atteignable par des gens qui se comptent sur les doigts d'une main, il n'y a pas beaucoup de champions du monde".
Pour décrocher la couronne au World Championship de Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, (25-27 octobre), les cinq stars de Clash of clans (CoC) se retrouvent au siège de MCES, dans le quartier de Saint-Marcel à Marseille, pour un très intense stage ("bootcamp") de dix jours.
Eux vivent un rêve: devenir joueurs professionnels de leur jeu préféré.
"Il y a un an, je ne pensais pas pouvoir en faire mon métier", explique le capitaine de l'équipe, Tryhard (Valentin Wagner, 22 ans, à la ville), mâchoire carrée et regard perçant.
- "Pro, ça devient possible" -
"Pro, je pense que ça devient possible", poursuit-il. Déjà, "représenter la France est une fierté", assure le capitaine.
Hugo "Stiglitz" Breton, venu lui de La-Roche-sur-Yon (Vendée), se présente comme "quelqu'un de très déterminé", convaincu d'être "parmi les meilleurs du monde", annonce-t-il sous ses faux airs de timide à lunettes.
A 22 ans, lui aussi a mis ses études entre parenthèses, comme Tryhard. Les familles s'en inquiètent, "mais quand ils savent que tu peux gagner de l'argent, ça va", répond Stiglitz avec un sourire.
Leur salaire reste secret, mais se situe dans une fourchette comprise entre 2.500 et 5.000 euros mensuels. Et il reste la copieuse prime à partager. En tout, un million d'euros sera distribué entre les huit équipes en lice à Hambourg. Clash cherche à se pérenniser dans le monde en pleine expansion de l'esport.
Le jeu n'a pas encore la puissance de League of Legends, Fortnite ou Fifa, où MCES, pionnier de l'esport en France, aligne aussi des équipes professionnelles, mais est en train de se structurer.
En plus d'Agnel et de Demel, les joueurs de MCES sont encadrés par un manager, Jérôme Trogant. Il les a lui-même sélectionnés. Désormais "mon rôle est de les faire jouer ensemble", explique "Trog", son pseudo, cheveux rasés et carrure de marine, âgé de 39 ans.
- "Chevaucheurs de cochons" -
"J'ai fait 17 ans d'armée, je sais ce qu'il faut faire pour qu'il soient en forme à l'instant T", assure-t-il.
Trog aide aussi à la préparation des plans de bataille, car à Clash of clans, jeu de stratégie en temps réel, il faut décider vite, une attaque dure trois minutes maximum.
Deux clans de cinq villages s'affrontent à tour de rôle. Sur une attaque, il faut causer le plus de dégâts possibles: une étoile pour 50% du village détruit, une deuxième étoile si vous prenez l'hôtel de ville et trois étoiles si vous rasez entièrement le village, un "perf" (perfect).
Les troupes issues d'un univers "fantasy" ont contribué au succès de CoC. MCES privilégie le mode aérien, avec des "molosses de lave" et des "ballons", mais attaque aussi en "mode cochon", avec les fameux "chevaucheurs de cochons".
Un demi milliard de comptes CoC ont été ouverts sur Google Play, et le nombre de joueurs fidélisés est estimé entre 40 à 50 millions dans le monde. Contacté par l'AFP, Supercell, l'éditeur finlandais du jeu, n'a pas communiqué sur ces chiffres.
Cette première Coupe du monde pourrait l'aider à titiller les mastodontes de l'esport, et aux champions de MCES à toucher du doigt, si agile sur la tablette, leur rêve.