À Mahina, un infanticide prémédité


Tahiti, le 2 novembre 2022 – Le procureur de la République, Hervé Leroy, a donné les détails de l'enquête sur le terrible infanticide qui a secoué Mahina dimanche dernier. Le père de famille de 41 ans avait prémédité son geste et souhaitait se donner la mort en raison de relations conflictuelles avec sa compagne et son entourage.
 
Au terme de 48 heures de garde à vue dans les locaux de la brigade de recherches de Faa'a, le quadragénaire qui avait étranglé son fils de trois ans dimanche dernier dans le quartier Pugibet à Mahina a été déféré au palais de justice mardi après-midi. Ce père de famille de 41 ans, employé dans une grande surface, a été présenté devant un juge d'instruction et mis en examen dans le cadre de l'information judiciaire ouverte pour "assassinat". Il a ensuite été présenté devant le juge des libertés et de la détention qui a ordonné son placement en détention provisoire à Nuutania. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Dans la journée de mercredi, le procureur de la République de Papeete, Hervé Leroy, a diffusé un communiqué relatant le déroulé complet des investigations dans cette triste affaire.
 
Des aveux complets
 
Dimanche après-midi vers 14 heures, les pompiers ont été appelés pour porter secours à un jeune garçon de trois ans à Mahina mais pour constater son décès à leur arrivée sur les lieux. Les gendarmes de la brigade de Arue, une fois arrivés au domicile, ont établi que l'enfant était mort à la suite de violences. Le père de l'enfant, se trouvant dans la même pièce, a déclaré aux gendarmes avoir étranglé son fils. Dans un état second, il a alors été placé en garde à vue et transporté immédiatement au Centre hospitalier pour un examen médical. Le parquet a alors ouvert une enquête pour assassinat confiée à la brigade de gendarmerie de Arue et à la brigade de recherches de Faa'a.
 
L'autopsie du jeune garçon pratiquée lundi a mis en évidence que la mort résultait bien d'une asphyxie par strangulation manuelle. Les investigations ont établi que le père avait consommé bière et paka dans la matinée, puis qu'à l'issue d'une sortie en famille en début d'après-midi il avait mis fin aux jours de son fils au domicile familial en profitant de l'absence de sa compagne. Il avait ensuite tenté de se suicider en ingurgitant un breuvage médicamenteux.
 
Un acte "prémédité"
 
Interrogée, la mère de la victime a expliqué que son compagnon présentait des troubles comportementaux depuis quelques semaines et se montrait distant. Le père a ensuite reconnu en garde à vue avoir volontairement donné la mort à son fils en raison de relations conflictuelles avec sa compagne et l'entourage de cette dernière. Le procureur indique qu'envahi par l'idée de soustraire son fils à sa mère, il avait prémédité son acte depuis quelques semaines en ayant la volonté de se supprimer à l'issue.
 
Les experts qui seront désignés par le juge d'instruction devront établir le profil psychologique et psychiatrique du mis en examen, qui n'est pas connu pour des faits de violence, conclut le procureur.
 

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 2 Novembre 2022 à 10:36 | Lu 6681 fois