A Laval Virtual, l'art de rendre plus profonde encore la plongée dans des mondes imaginaires


Laval, France | AFP | vendredi 08/07/2021 - Rendre plus immersive encore l'expérience proposée par les masques de réalité virtuelle: plusieurs start-up présentaient au salon de Laval leurs propositions pour enrichir l'illusion procurée par les masques de réalité virtuelle.

Sense Glove et Manus VR, rendre sensible la main virtuelle

"Le but est de donner l'impression que la main virtuelle que vous voyez dans le masque de réalité virtuelle est bien votre main", explique Richenel Held, un responsable de la société néerlandaise Manus VR (une soixantaine de salariés), en présentant ses gants "haptiques", capable de restituer des sensations de toucher grâce à des petits vibreurs (et qui coûtent 3.000 euros la paire). 

"Si vous utilisez une perceuse virtuelle, vous sentez dans votre main que vous appuyez sur le bouton on/off, puis vous sentez les vibrations de la perceuse", renchérit Gijs Den Butter, le directeur général de Sense Glove (une vingtaine d'employés), qui commercialise un produit voisin.

Sense Glove indique avoir vendu 500 unités d'un premier exemplaire expérimental, la plupart à des laboratoires de recherche. Un modèle plus commercial sort à la fin du mois. 

Owo et Actronika, des gilets à sensations

L'Espagnol Owo et le Français Actronika présentent chacun un gilet capable de reproduire des sensations diverses sur le haut du corps.

Chez Actronika, des vibreurs répartis sur le gilet et gérés par un logiciel produisent des vibrations, à des intervalles variables, afin créer la sensation recherchée, de la pluie qui frappe les vêtements au projectile qui vous frappe.  

Actronika (environ 25 salariés) ne commercialise pas de produits, mais vend son savoir-faire à d'autres entreprises dans le cadre de projets de recherche et développement. Elle est notamment en discussion actuellement... avec un fabricant de sex-toys de Singapour.

Le gilet d'Owo (17 collaborateurs) repose, lui, sur de légères stimulations électriques des muscles, grâce à des électrodes qui ressemblent un peu à celles des électrocardiogrammes, intégrée dans le gilet. Il vise particulièrement le public des jeux vidéo.

"On peut reproduire des sensations qui correspondent au pilotage d'une voiture grande vitesse, à la lame d'une épée qui vous transperce et fait couler du sang ou bien à un câlin", explique Sheyna Garricano, chargée de la communication d'Owo. Le produit devrait être disponible au premier semestre de 2022, au prix de 390 euros.            

Cyberith, ou l'art de marcher en restant sur place

Une start-up autrichienne de sept personnes, Cyberith, a mis au point une petite plate-forme individuelle permettant de se déplacer... en restant sur place. 

Si l'utilisateur, muni d'un masque de réalité virtuelle, doit se déplacer dans un univers virtuel, il le fait en marchant sur place avec des chaussons et un support spécial qui recréent l'effort et lui donnent l'illusion de marcher. Le support est une sorte de disque glissant d'un peu plus d'un mètre de diamètre, qui peut s'incliner dans tous les plans.

Cyberith indique avoir vendu "plusieurs centaines" de son outil, au prix de quelque 10.000 euros l'unité, pour des travaux de recherche (en neurosciences, psychologie, rééducation...) ou bien pour des tâches d'entraîement (forces de l'ordre, pompiers, militaires...) 

Olfy, donner à sentir

Clothilde Dubernet, une jeune ingénieure de 25 ans, a construit un système permettant au porteur d'un masque de réalité virtuelle de sentir des odeurs liées au monde virtuel dans lequel il se promène, pour "renforcer le réalisme de l'expérience". 

Ici on ne cherche pas à tromper le cerveau: l'odeur est bien réelle, car elle vient d'huiles essentielles et de parfums libérés au bon moment, en fonction des pérégrinations de l'utilisateur dans le monde virtuel. Le prix du kit "odeurs" n'est pas encore fixé, mais sera compris entre 1.000 et 3.000 euros.  

Seenetic, contre le mal de la réalité virtuelle

Beaucoup d'utilisateurs de masques de réalité virtuelle ont très vite "mal au cœur", exactement comme les victimes du mal des transports. 

Cette "cybercynétose" vient du fait que "l’œil perçoit un mouvement que le corps ne ressent pas", causant une situation de "conflit sensoriel", explique Antoine Jeannin, le codirigeant de la start-up toulonnaise Boarding Ring qui a conçu un dispositif visant à neutraliser le problème.

Ce kit à poser sur les masques de réalité virtuelle, baptisé Seenetic, repose sur des points lumineux produits sur les côtés. Ces points sont perçus en vision périphérique par le cerveau de l'utilisateur et permettent de le "rassurer" (effectivement, le corps n'est pas en train de bouger)... sans détruire l'illusion créée par la vision principale

le Vendredi 9 Juillet 2021 à 05:51 | Lu 276 fois