Bonn, Allemagne | AFP | vendredi 17/11/2017 - Les délégués de près de 200 pays bouclaient vendredi à Bonn une 23e conférence climat de l'ONU plombée par la défection des Etats-Unis, sur le départ mais bien présents.
Vendredi soir les négociateurs - délégation américaine incluse - devaient laisser sur la table des propositions pour mettre en oeuvre l'accord de Paris contre le réchauffement, censé s'appliquer à partir de 2020: comment les pays rendent compte de leurs actions, quel suivi pour l'aide financière promise par les pays riches, etc.
Mais rien n'est tranché sur le fond: ce sera le rôle de la COP24, prévue en décembre 2018 à Katowice (Pologne).
2018 sera "le moment de vérité", a dit le ministre français de la Transition écologique Nicolas Hulot. Et "le mérite de la COP23 est de mettre (tout le monde) en ordre de marche".
Les pays devaient aussi s'accorder à Bonn sur le lancement d'un "dialogue" d'un an, fait de multiples rendez-vous, pour aboutir à la révision à la hausse, en 2020, des promesses nationales de réduction des gaz à effet de serre (GES).
Car la COP a été jalonnée de mauvaises nouvelles.
Selon l'ONU, les engagements actuels des Etats couvrent à peine un tiers des réductions de GES nécessaires.
En 2017, les émissions de CO2 liées aux énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon), responsables de l'essentiel du réchauffement, sont reparties à la hausse, après trois ans de relative stabilité, ont aussi alerté les scientifiques.
A la tribune, les responsables gouvernementaux ont rappelé leur engagement climatique. - attentisme - Mais parmi les délégations, "c'est comme si le cœur n'y était pas", souligne le Malien Seyni Nafo, chef du groupe des pays africains.
"Avec la sortie de Trump, les étoiles ne sont pas très alignées", dit-il. "La position des Etats-Unis a une influence sur les pays développés et cela a des conséquences sur le positionnement des grands pays en développement. Il y a comme un attentisme, chacun s'observe. Quand un des acteurs ne joue pas sa partition, il n'y a plus d'émulation".
Pourquoi attendre le lancement du fameux "dialogue" pour relever les ambitions?, demande-t-il. "Où sont les vrais champions? Les négociateurs font leur travail, mais les politiques?"
"Je n'ai jamais vu une COP avec un taux d'adrénaline aussi bas", relevait un diplomate européen.
Vendredi, le groupe des petites îles (Aosis) a publié une déclaration exprimant sa "profonde préoccupation quant au rythme des efforts internationaux".
"L'accord de Paris est un succès diplomatique historique, mais il restera simplement des mots sur du papier si le monde échoue à agir suffisamment pour sauver des îles entières", a dit le Maldivien Thoriq Ibrahim.
Au cours de cette quinzaine, la conférence a vu ressurgir les divisions entre pays développés et pays en développement, en particulier autour des engagements financiers des premiers.
L'administration Trump, qui a confirmé à Bonn son intention de quitter l'accord, a d'ores et déjà annoncé qu'elle ne verserait pas les fonds promis par Barack Obama, notamment deux milliards de dollars destinés au Fonds vert de l'ONU.
A Bonn, Washington avait aussi organisé une réunion, en marge des négociations, pour faire valoir le rôle des énergies fossiles.
Mohamed Adow, de l'ONG Christian Aid, se félicite que les participants à la COP aient réagi, notamment en lançant une "alliance pour la sortie du charbon", initiée par le Canada et le Royaume Uni.
"Mais nous avons perdu le leadership diplomatique des Etats-Unis qui pouvait contribuer à faire avancer le processus", dit-il aussi, appelant Canada, Grande-Bretagne, France, Japon ou même Nouvelle-Zélande à prendre le relais.
Pourtant, Laurence Tubiana, cheville ouvrière de l'accord climat de Paris, voit aussi des progrès dans cette quinzaine.
"Cette COP a été un moment de mélange complet entre gouvernements, autorités locales, entreprises, tous les acteurs", réunis non loin des halls de négociations.
Villes et Etats américains en particulier sont venus en force.
"La COP n'est pas un rassemblement d'idéalistes la tête dans les nuages," dit Nick Mabey, du think tank E3G. "C'est un rassemblement d'individus pragmatiques et déterminés à faire les choses".
Prochaine étape, un sommet organisé le 12 décembre à Paris, notamment pour avancer sur l'épineuse question des financements.
Vendredi soir les négociateurs - délégation américaine incluse - devaient laisser sur la table des propositions pour mettre en oeuvre l'accord de Paris contre le réchauffement, censé s'appliquer à partir de 2020: comment les pays rendent compte de leurs actions, quel suivi pour l'aide financière promise par les pays riches, etc.
Mais rien n'est tranché sur le fond: ce sera le rôle de la COP24, prévue en décembre 2018 à Katowice (Pologne).
2018 sera "le moment de vérité", a dit le ministre français de la Transition écologique Nicolas Hulot. Et "le mérite de la COP23 est de mettre (tout le monde) en ordre de marche".
Les pays devaient aussi s'accorder à Bonn sur le lancement d'un "dialogue" d'un an, fait de multiples rendez-vous, pour aboutir à la révision à la hausse, en 2020, des promesses nationales de réduction des gaz à effet de serre (GES).
Car la COP a été jalonnée de mauvaises nouvelles.
Selon l'ONU, les engagements actuels des Etats couvrent à peine un tiers des réductions de GES nécessaires.
En 2017, les émissions de CO2 liées aux énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon), responsables de l'essentiel du réchauffement, sont reparties à la hausse, après trois ans de relative stabilité, ont aussi alerté les scientifiques.
A la tribune, les responsables gouvernementaux ont rappelé leur engagement climatique. - attentisme - Mais parmi les délégations, "c'est comme si le cœur n'y était pas", souligne le Malien Seyni Nafo, chef du groupe des pays africains.
"Avec la sortie de Trump, les étoiles ne sont pas très alignées", dit-il. "La position des Etats-Unis a une influence sur les pays développés et cela a des conséquences sur le positionnement des grands pays en développement. Il y a comme un attentisme, chacun s'observe. Quand un des acteurs ne joue pas sa partition, il n'y a plus d'émulation".
Pourquoi attendre le lancement du fameux "dialogue" pour relever les ambitions?, demande-t-il. "Où sont les vrais champions? Les négociateurs font leur travail, mais les politiques?"
"Je n'ai jamais vu une COP avec un taux d'adrénaline aussi bas", relevait un diplomate européen.
Vendredi, le groupe des petites îles (Aosis) a publié une déclaration exprimant sa "profonde préoccupation quant au rythme des efforts internationaux".
"L'accord de Paris est un succès diplomatique historique, mais il restera simplement des mots sur du papier si le monde échoue à agir suffisamment pour sauver des îles entières", a dit le Maldivien Thoriq Ibrahim.
Au cours de cette quinzaine, la conférence a vu ressurgir les divisions entre pays développés et pays en développement, en particulier autour des engagements financiers des premiers.
L'administration Trump, qui a confirmé à Bonn son intention de quitter l'accord, a d'ores et déjà annoncé qu'elle ne verserait pas les fonds promis par Barack Obama, notamment deux milliards de dollars destinés au Fonds vert de l'ONU.
A Bonn, Washington avait aussi organisé une réunion, en marge des négociations, pour faire valoir le rôle des énergies fossiles.
Mohamed Adow, de l'ONG Christian Aid, se félicite que les participants à la COP aient réagi, notamment en lançant une "alliance pour la sortie du charbon", initiée par le Canada et le Royaume Uni.
"Mais nous avons perdu le leadership diplomatique des Etats-Unis qui pouvait contribuer à faire avancer le processus", dit-il aussi, appelant Canada, Grande-Bretagne, France, Japon ou même Nouvelle-Zélande à prendre le relais.
Pourtant, Laurence Tubiana, cheville ouvrière de l'accord climat de Paris, voit aussi des progrès dans cette quinzaine.
"Cette COP a été un moment de mélange complet entre gouvernements, autorités locales, entreprises, tous les acteurs", réunis non loin des halls de négociations.
Villes et Etats américains en particulier sont venus en force.
"La COP n'est pas un rassemblement d'idéalistes la tête dans les nuages," dit Nick Mabey, du think tank E3G. "C'est un rassemblement d'individus pragmatiques et déterminés à faire les choses".
Prochaine étape, un sommet organisé le 12 décembre à Paris, notamment pour avancer sur l'épineuse question des financements.