A 80 ans, Anne-Marie prend du service sur le circuit international


ARCACHON, 6 août 2011 (AFP) - "Je ne vois pas ce que j'ai fait d'extraordinaire, je fais ça pour m'amuser". C'est en totale dilettante que l'Arcachonnaise Anne-Marie de Beauchesne parle de son exploit: réussir à l'âge de 80 ans à faire son entrée sur le circuit du tennis international.

En septembre, c'est seule et avec son unique raquette dans sa valise qu'elle mettra le cap sur Antalya (Turquie) afin de participer à un tournoi organisé par la Fédération internationale de tennis au cours duquel elle affrontera des joueuses venues du monde entier et âgées de plus de 80 ans.

"C'est la première fois que je jouerai à l'étranger", remarque avec simplicité cette sportive qui, été comme hiver, vient tous les jours au club de tennis d'Arcachon taper, pendant une heure et demie, la balle jaune.

Ce sport, elle le pratique depuis l'âge de 7-8 ans. Après avoir débuté au Racing club de Paris, cette ancienne assistante de direction a attendu l'âge de 60 ans pour s'y mettre de manière intensive et s'inscrire à des tournois.

"Je fais des compétitions pour aller au-delà de ce que je peux faire, les parties amicales sont moins motivantes", explique l'octogénaire qui, comme beaucoup de joueurs, porte un bracelet équilibre au poignet pour "avoir moins de stress".

Sous des dehors tranquilles, Anne-Marie reconnaît qu'elle se laisse parfois gagner par une certaine pression. "Quand j'ai joué pour la première fois à l'âge de 70 ans sur des cours à Roland Garros pour les championnats de France de ma catégorie, j'étais tellement pétrifiée que je n'ai pas touché une balle", se souvient cette joueuse classée au "minimum vital" (30/0).

"une santé de fer"

Très volontaire, Anne-Marie, qui a pourtant deux prothèses de hanche, ne se laisse pas pour autant impressionner par le jeune âge de ses adversaires. "Hier soir, je me suis faite sortir du tournoi d'Arcachon après avoir couru pendant trois heures contre une gamine de 15 ans. C'est de ma faute, j'aurais dû gagner en deux sets car j'ai eu deux balles de match mais, à un moment, j'ai eu un coup de mou", regrette-t-elle, encore un peu amère.

Anne-Marie évoque avec amusement la manière dont son grand âge est perçu par ses jeunes adversaires. "Quand elles me voient, elles sont persuadées de me battre mais le plus souvent ce sont leurs parents qui sont encore plus étonnés", souligne cette femme aux cheveux gris et au teint hâlé qui vient de se mettre au golf "afin de marcher".

Elle concède cependant que certaines jeunes joueuses peuvent se montrer "assez désagréables", surtout quand elle gagne. Dans ces cas-là, il peut leur arriver de lui lancer des "tu ferais mieux de rester chez toi", raconte l'octogénaire qui s'enorgueillit de battre encore son petit-fils Max, 11 ans.

Côté condition physique, avoir de l'endurance n'est pas un problème si l'on a "une santé de fer". Cependant, "le plus dur avec l'âge, c'est la concentration", avoue la vieille dame dont les exploits sportifs "épatent" ses enfants mais plus encore ses petits-enfants.

"Le jour où je ferai la moitié de ce qu'elle fait je serai content", plaisante son fils, Gaël, âgé d'une quarantaine d'années.

juf/jeb/bg

Rédigé par Par Julie FRAYSSE le Samedi 6 Aout 2011 à 06:56 | Lu 1004 fois