Les ballots de cocaïne n'étaient pas cachés, juste entreposés au fond du bateau. L'importance de cette cargaison (680 kg) sur un petit voilier de 10 mètres explique que toute tentative de cacher une telle quantité était vaine.
PIRAE, le 15 février 2016. La ZEE de la Polynésie française ou les eaux internationales autour ne sont pas les sites les plus fréquentées par les narcotrafiquants, car les débouchés sont nettement plus étroits qu'autour des Antilles par exemple. Néanmoins, entre l'Amérique du sud et l'Australie par exemple, l'une des routes de transit du narcotrafic passe nécessairement à proximité de nos eaux. C'est pourquoi l'une des missions de la marine nationale est de surveiller la zone.
L'opération Haura menée au cours de la semaine dernière et ce week-end ne doit rien au hasard. Elle a été minutieusement préparée jusqu'à l'arraisonnement effectué samedi matin au petit jour. Pour le contre amiral Bernard-Antoine Moro de l'Isle, commandant les forces armées en Polynésie française, cette opération est l'exemple typique de la nouvelle façon de procéder en matière de narcotrafic. "Notre stratégie est faite pour qu'aucun trafic ne s'installe dans nos îles, c'est pourquoi nous surveillons les petites îles inhabitées régulièrement. Les 'slow movers' (les voiliers NDLR) se trouvent ainsi dans la ligne de mire dès lors que certains critères sont observés" précise-t-il. Dans le cas de voilier de 10 mètres battant pavillon panaméen en transit entre l'Amérique du Sud et l'Australie, ce qui a alerté les autorités en premier lieu c'est la route suivie par ce bateau repéré d'abord par la surveillance satellite. "Il naviguait très au large sur un tracé qui ne l'emmenait pas en Polynésie" alors que les plaisanciers apprécient habituellement, tous, de faire halte dans une ou plusieurs îles polynésiennes au cours de leurs traversées du Pacifique.
Après les doutes viennent donc les recherches plus précises pour la localisation du bateau. Dans ce cas précis le Gardian de l'armée française a été mobilisé appuyé en renfort par un avion de l'US Navy dans le cadre de la coopération internationale contre le narcotrafic. "Quand la cible est clairement repérée alors nous enclenchons l'opération" indique encore le contre-amiral. Plus question de lancer le patrouilleur de la marine à l'aveugle, sans but précis, sur les cinq millions de km2 de la ZEE polynésienne ou au-delà dans les eaux internationales. "Nous sommes désormais aidés par les images satellite et par l'appui et l'expertise des douanes et de la gendarmerie nationale". Une surveillance de la zone "exemplaire" souligne encore le commandant des forces armées en Polynésie.
C'est ainsi que mardi dernier, le Prairial s'est mis en route vers les Gambier. L'action d'arraisonnement proprement dite a été effectuée samedi (le 13 février) au petit matin, depuis la frégate avec des embarcations rapides et l'hélicoptère. Les trois marins à bord du voilier n'ont opposé aucune résistance. Pris par surprise avec une intervention coup de poing rapide, ils n'ont pas eu le temps de jeter leur cargaison à l'eau. Il faut dire que 680 kg de cocaïne représentent un nombre important de ballots. Les trois hommes, âgés de 40 à 60 ans, tous sud-américains sont depuis gardés à bord de leur voilier par les marins du Prairial. Ils devraient, dans les prochains jours se rapprocher des côtes avec le Prairial pour accoster à Mangareva, car les conditions météo en mer se sont franchement dégradées au cours des dernières heures.
JUGÉS EN FRANCE OU Á PANAMA ?
Il a fallu ensuite aux autorités judiciaires et au Haut commissariat, dans son rôle de représentant de l'Etat en mer, une coopération avec les autorités du Panama pour avoir l'autorisation de fouiller le bateau battant pavillon panaméen. Ce qui a été fait. Mais qui ne préjuge pas du fait que les poursuites judiciaires seront nécessairement effectuées par la justice française. Tout dépend désormais du choix que feront les autorités panaméennes de laisser la main sur ce dossier ou pas à la France.
Si la réponse de Panama est positive et que la justice française poursuivra ces narcotrafiquants, les trois marins sud-américains interpellés sur le voilier, retenus jusqu'ici dans les eaux internationales, seront rapidement déférés devant un juge du tribunal de Papeete pour détention et transport de produits stupéfiants. Ils encourent jusqu'à dix ans de prison et jusqu'à 892,5 millions de Fcfp d'amende, plus la confiscation du bateau et de la drogue saisie. Pour tenter de remonter la filière de ce trafic au-delà de ces trois marins, transporteurs de drogue, une autre enquête pourra être ouverte cette fois concernant un trafic international de stupéfiant en bande organisée. Des investigations criminelles qui pourront donner lieu une fois encore à des mesures d'entraide judiciaire internationale. Quant aux 680 kg de cocaïne saisis, un record absolu en Polynésie française, ils seront détruits par incinération. Ils représentent actuellement une valeur marchande estimée jusqu'à 20,4 milliards de Fcfp lorsque cette drogue est vendue au gramme.
L'opération Haura menée au cours de la semaine dernière et ce week-end ne doit rien au hasard. Elle a été minutieusement préparée jusqu'à l'arraisonnement effectué samedi matin au petit jour. Pour le contre amiral Bernard-Antoine Moro de l'Isle, commandant les forces armées en Polynésie française, cette opération est l'exemple typique de la nouvelle façon de procéder en matière de narcotrafic. "Notre stratégie est faite pour qu'aucun trafic ne s'installe dans nos îles, c'est pourquoi nous surveillons les petites îles inhabitées régulièrement. Les 'slow movers' (les voiliers NDLR) se trouvent ainsi dans la ligne de mire dès lors que certains critères sont observés" précise-t-il. Dans le cas de voilier de 10 mètres battant pavillon panaméen en transit entre l'Amérique du Sud et l'Australie, ce qui a alerté les autorités en premier lieu c'est la route suivie par ce bateau repéré d'abord par la surveillance satellite. "Il naviguait très au large sur un tracé qui ne l'emmenait pas en Polynésie" alors que les plaisanciers apprécient habituellement, tous, de faire halte dans une ou plusieurs îles polynésiennes au cours de leurs traversées du Pacifique.
Après les doutes viennent donc les recherches plus précises pour la localisation du bateau. Dans ce cas précis le Gardian de l'armée française a été mobilisé appuyé en renfort par un avion de l'US Navy dans le cadre de la coopération internationale contre le narcotrafic. "Quand la cible est clairement repérée alors nous enclenchons l'opération" indique encore le contre-amiral. Plus question de lancer le patrouilleur de la marine à l'aveugle, sans but précis, sur les cinq millions de km2 de la ZEE polynésienne ou au-delà dans les eaux internationales. "Nous sommes désormais aidés par les images satellite et par l'appui et l'expertise des douanes et de la gendarmerie nationale". Une surveillance de la zone "exemplaire" souligne encore le commandant des forces armées en Polynésie.
C'est ainsi que mardi dernier, le Prairial s'est mis en route vers les Gambier. L'action d'arraisonnement proprement dite a été effectuée samedi (le 13 février) au petit matin, depuis la frégate avec des embarcations rapides et l'hélicoptère. Les trois marins à bord du voilier n'ont opposé aucune résistance. Pris par surprise avec une intervention coup de poing rapide, ils n'ont pas eu le temps de jeter leur cargaison à l'eau. Il faut dire que 680 kg de cocaïne représentent un nombre important de ballots. Les trois hommes, âgés de 40 à 60 ans, tous sud-américains sont depuis gardés à bord de leur voilier par les marins du Prairial. Ils devraient, dans les prochains jours se rapprocher des côtes avec le Prairial pour accoster à Mangareva, car les conditions météo en mer se sont franchement dégradées au cours des dernières heures.
JUGÉS EN FRANCE OU Á PANAMA ?
Il a fallu ensuite aux autorités judiciaires et au Haut commissariat, dans son rôle de représentant de l'Etat en mer, une coopération avec les autorités du Panama pour avoir l'autorisation de fouiller le bateau battant pavillon panaméen. Ce qui a été fait. Mais qui ne préjuge pas du fait que les poursuites judiciaires seront nécessairement effectuées par la justice française. Tout dépend désormais du choix que feront les autorités panaméennes de laisser la main sur ce dossier ou pas à la France.
Si la réponse de Panama est positive et que la justice française poursuivra ces narcotrafiquants, les trois marins sud-américains interpellés sur le voilier, retenus jusqu'ici dans les eaux internationales, seront rapidement déférés devant un juge du tribunal de Papeete pour détention et transport de produits stupéfiants. Ils encourent jusqu'à dix ans de prison et jusqu'à 892,5 millions de Fcfp d'amende, plus la confiscation du bateau et de la drogue saisie. Pour tenter de remonter la filière de ce trafic au-delà de ces trois marins, transporteurs de drogue, une autre enquête pourra être ouverte cette fois concernant un trafic international de stupéfiant en bande organisée. Des investigations criminelles qui pourront donner lieu une fois encore à des mesures d'entraide judiciaire internationale. Quant aux 680 kg de cocaïne saisis, un record absolu en Polynésie française, ils seront détruits par incinération. Ils représentent actuellement une valeur marchande estimée jusqu'à 20,4 milliards de Fcfp lorsque cette drogue est vendue au gramme.
ILS ONT DIT
Conférence de presse ce lundi après-midi au Comsup des forces armées en Polynésie française avec, au centre, le procureur de la République José Thorel et le contre-amiral Moro de l'Isle. L'enquête judiciaire si la France reste compétente dans ce dossier de saisie de stupéfiants dans les eaux internationales sera confiée à la section de recherche de la gendarmerie nationale.
Contre-amiral Bernard-Antoine Moro de l'Isle, commandant des forces armées en Polynésie française
"A partir du Cefim, le centre de fusion d'information maritime que nous avons mis en place avec la douane et la gendarmerie, nous faisons un travail permanent de surveillance de la ZEE, avec notre stratégie de surveillance globale. A partir de la connaissance de la ZEE, de ce qui rentre et ce qui en sort, on évite d'avoir des trous noirs, c'est-à-dire des endroits autour de la ZEE pour lesquels on ne connait rien. A partir des informations du Cefim et des échanges avec nos partenaires de la région, nous ciblons un certain nombre de bâtiments que nous suivons de manière plus particulière. La lutte contre les trafics et le fait de garantir que dans la zone économique exclusive de la Polynésie française, ils ne s'installent pas, ça c'est mon job de tous les jours".
José Thorel, procureur de la République
"En France l'importation/exportation en bande organisée de produits stupéfiants est un crime, avec un cartel organisant ce transport, ces faits font l'objet d'une enquête contre X et nous avons l'espoir par l'exploitation des scellés, les téléphones portables, les ordinateurs de bord, les GPS qui ont pu être saisis de pouvoir remonter le réseau et identifier les commanditaires".
"A partir du Cefim, le centre de fusion d'information maritime que nous avons mis en place avec la douane et la gendarmerie, nous faisons un travail permanent de surveillance de la ZEE, avec notre stratégie de surveillance globale. A partir de la connaissance de la ZEE, de ce qui rentre et ce qui en sort, on évite d'avoir des trous noirs, c'est-à-dire des endroits autour de la ZEE pour lesquels on ne connait rien. A partir des informations du Cefim et des échanges avec nos partenaires de la région, nous ciblons un certain nombre de bâtiments que nous suivons de manière plus particulière. La lutte contre les trafics et le fait de garantir que dans la zone économique exclusive de la Polynésie française, ils ne s'installent pas, ça c'est mon job de tous les jours".
José Thorel, procureur de la République
"En France l'importation/exportation en bande organisée de produits stupéfiants est un crime, avec un cartel organisant ce transport, ces faits font l'objet d'une enquête contre X et nous avons l'espoir par l'exploitation des scellés, les téléphones portables, les ordinateurs de bord, les GPS qui ont pu être saisis de pouvoir remonter le réseau et identifier les commanditaires".
Depuis samedi matin des marins du Prairial surveillent les trois convoyeurs et la cargaison de drogue à bord du voilier qui a été arraisonné.