Paris, France | AFP | jeudi 13/02/2020 - Après le Royaume-Uni, la France envisage de donner à Huawei un accès limité au marché de la 5G, en dépit des pressions américaines sur l'Europe et des soupçons sur la sécurité des équipements du géant chinois des télécoms.
"Huawei ne sera pas écarté de la 5G en France", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire au micro de RMC/BFMTV, quatre jours après une mise en garde de Pékin contre d'éventuelles mesures discriminatoires à son encontre.
Cette clarification de la position française intervient après une autorisation limitée de Londres et au feu vert, assorti là aussi de strictes conditions, accordé fin janvier par l'UE à l'équipementier chinois.
L'Allemagne de son côté n'a pas encore fait connaître sa décision mais sa chancelière Angela Merkel s'est déclarée en décembre "contre l'exclusion a priori d'une entreprise spécifique" tout en promettant de "tout faire pour garantir la sécurité" des infrastructures allemandes.
M. Le Maire assure que les "intérêts de souveraineté de la France" seront préservés et que les fournisseurs européens Nokia et Ericsson pourraient être privilégiés. Mais "si Huawei a une meilleure offre à présenter à un moment ou à un autre du point de vue technique, d'un point de vue de prix, il pourra avoir accès à la 5G en France", a-t-il expliqué.
Toutefois, selon lui, "s'il y a des installations critiques, des installations militaires, des zones nucléaires à proximité, nous mettrons un certain nombre de restrictions pour protéger nos intérêts de souveraineté", alors que les Etats-Unis tentent de dissuader les Européens de faire confiance à un opérateur chinois pour le déploiement de la 5G.
L'ambassade de Chine en France a jugé dimanche dans un communiqué que si le gouvernement français avait "réellement besoin de fixer des contraintes aux opérateurs, il devrait établir à cet égard des critères transparents et traiter toutes les entreprises de la même manière".
Elle a aussi évoqué la possibilité de représailles. "Nous ne souhaitons pas voir le développement des entreprises européennes dans le marché chinois affecté à cause de la discrimination et du protectionnisme de la France et d'autres pays européens à l'égard de Huawei", a-t-elle souligné.
- "réel risque" -
Selon des responsables américains cités mercredi par le Wall Street Journal, Huawei serait contraint par le gouvernement chinois d'installer des voies d'accès secrètes ("back doors") dans ses réseaux de téléphonie mobile à des fins de surveillance. Huawei a rejeté ces accusations, évoquant un "écran de fumée" faisant "fi de toute logique communément acceptée dans le domaine de la cybersécurité".
Il y a une semaine, le ministère américain de la Justice déclarait à la surprise générale envisager de prendre le contrôle des équipementiers suédois Ericsson et finlandais Nokia pour arrêter le déploiement de Huawei dans la 5G et endiguer les risques d'espionnage.
En visite à Londres fin janvier, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a qualifié le groupe chinois, fondé par un ancien officier de l'Armée populaire de libération, d'"extension du Parti communiste chinois soumise à l'obligation légale de (lui) remettre des informations". Malgré les restrictions annoncées, il a estimé qu'"introduire Huawei dans le système crée un réel risque".
"Si les Américains ont des éléments précis et factuels, qu'ils les partagent", a opposé jeudi le patron de l'opérateur Orange Stéphane Richard interrogé sur la chaîne BFM Business. "Dans l'industrie on a jamais mis en évidence cela, on a jamais pris Huawei en flagrant délit d'installation de dispositif d'espionnage", a-t-il ajouté.
Les restrictions imposées par le Royaume-Uni et l'UE sur l'utilisation de Huawei pour le réseau 5G vont déjà coûter cher aux opérateurs britanniques. BT va devoir remplacer une partie de son réseau actuel pour 500 millions de livres sur cinq ans tandis que Vodafone a évalué à 200 millions d'euros le coût de ces limitations.
Le géant chinois est considéré comme plus avancé que ses concurrents dans les technologies de cinquième génération permettant de connecter à internet un grand nombre d'objets de la vie courante, de véhicules ou d'infrastructures. Pour donner des gages, il a annoncé la semaine dernière qu'il allait installer sur le sol européen des unités de production.
"Huawei ne sera pas écarté de la 5G en France", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire au micro de RMC/BFMTV, quatre jours après une mise en garde de Pékin contre d'éventuelles mesures discriminatoires à son encontre.
Cette clarification de la position française intervient après une autorisation limitée de Londres et au feu vert, assorti là aussi de strictes conditions, accordé fin janvier par l'UE à l'équipementier chinois.
L'Allemagne de son côté n'a pas encore fait connaître sa décision mais sa chancelière Angela Merkel s'est déclarée en décembre "contre l'exclusion a priori d'une entreprise spécifique" tout en promettant de "tout faire pour garantir la sécurité" des infrastructures allemandes.
M. Le Maire assure que les "intérêts de souveraineté de la France" seront préservés et que les fournisseurs européens Nokia et Ericsson pourraient être privilégiés. Mais "si Huawei a une meilleure offre à présenter à un moment ou à un autre du point de vue technique, d'un point de vue de prix, il pourra avoir accès à la 5G en France", a-t-il expliqué.
Toutefois, selon lui, "s'il y a des installations critiques, des installations militaires, des zones nucléaires à proximité, nous mettrons un certain nombre de restrictions pour protéger nos intérêts de souveraineté", alors que les Etats-Unis tentent de dissuader les Européens de faire confiance à un opérateur chinois pour le déploiement de la 5G.
L'ambassade de Chine en France a jugé dimanche dans un communiqué que si le gouvernement français avait "réellement besoin de fixer des contraintes aux opérateurs, il devrait établir à cet égard des critères transparents et traiter toutes les entreprises de la même manière".
Elle a aussi évoqué la possibilité de représailles. "Nous ne souhaitons pas voir le développement des entreprises européennes dans le marché chinois affecté à cause de la discrimination et du protectionnisme de la France et d'autres pays européens à l'égard de Huawei", a-t-elle souligné.
- "réel risque" -
Selon des responsables américains cités mercredi par le Wall Street Journal, Huawei serait contraint par le gouvernement chinois d'installer des voies d'accès secrètes ("back doors") dans ses réseaux de téléphonie mobile à des fins de surveillance. Huawei a rejeté ces accusations, évoquant un "écran de fumée" faisant "fi de toute logique communément acceptée dans le domaine de la cybersécurité".
Il y a une semaine, le ministère américain de la Justice déclarait à la surprise générale envisager de prendre le contrôle des équipementiers suédois Ericsson et finlandais Nokia pour arrêter le déploiement de Huawei dans la 5G et endiguer les risques d'espionnage.
En visite à Londres fin janvier, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a qualifié le groupe chinois, fondé par un ancien officier de l'Armée populaire de libération, d'"extension du Parti communiste chinois soumise à l'obligation légale de (lui) remettre des informations". Malgré les restrictions annoncées, il a estimé qu'"introduire Huawei dans le système crée un réel risque".
"Si les Américains ont des éléments précis et factuels, qu'ils les partagent", a opposé jeudi le patron de l'opérateur Orange Stéphane Richard interrogé sur la chaîne BFM Business. "Dans l'industrie on a jamais mis en évidence cela, on a jamais pris Huawei en flagrant délit d'installation de dispositif d'espionnage", a-t-il ajouté.
Les restrictions imposées par le Royaume-Uni et l'UE sur l'utilisation de Huawei pour le réseau 5G vont déjà coûter cher aux opérateurs britanniques. BT va devoir remplacer une partie de son réseau actuel pour 500 millions de livres sur cinq ans tandis que Vodafone a évalué à 200 millions d'euros le coût de ces limitations.
Le géant chinois est considéré comme plus avancé que ses concurrents dans les technologies de cinquième génération permettant de connecter à internet un grand nombre d'objets de la vie courante, de véhicules ou d'infrastructures. Pour donner des gages, il a annoncé la semaine dernière qu'il allait installer sur le sol européen des unités de production.