5 000 familles "affectées par le seuil de pauvreté" en Polynésie française


PAPEETE, vendredi 2 novembre 2012. Selon des chiffres fournis par Antony Geros, le vice-président de Polynésie française, sur les 65 000 familles disposant de droits ouverts à la CPS (caisse de prévoyance sociale), 5 000 seraient en situation de «décrochage social», affectées par le seuil de pauvreté ou de vulnérabilité, qui est fixé en Polynésie française à 48 000 Fcfp/mois. Dans le cadre de la convention entre l’Etat et la Polynésie française, qui a été signée le lundi 29 octobre à Paris, le ministre des outre-mer, Victorin Lurel s’est engagé à financer et à accompagner un recensement sur le budget des ménages afin «d’avoir des indicateurs précis des familles en difficulté et du poids de la pression fiscale» précisait encore Antony Geros.

Ce vendredi matin, Oscar Temaru, le président de la Polynésie française n’a dit que quelques mots, lors de la conférence de presse organisée par le gouvernement polynésien sur le Comité de suivi du plan de redressement, et sur les grandes lignes du débat d’orientation budgétaire 2013. Néanmoins, le président s’est exprimé sur l’aide au parent au foyer qui a été décidée, en urgence, en Conseil des ministres le 31 octobre dernier, et qui sera mise en œuvre dès lundi prochain, le 5 novembre. Cette aide comprise entre 30 000 et 45 000 Fcfp/mois, deviendra à terme, l’allocation du parent au foyer, lorsqu’une loi de Pays à ce sujet sera adoptée par les élus de l’assemblée de Polynésie française.

Oscar Temaru a rappelé que cette nouvelle prestation familiale, pour aider les familles les plus démunies, avait été imaginée en juillet 2004. Mais, elle n’avait pas pu se mettre en place à ce moment là, du fait de l’instabilité politique. «On aurait dû mettre en place ce dispositif il y a très longtemps. L’argent dépensé pour un enfant, c’est de l’argent de gagné (…) Quand il n’y a rien à la maison, c’est facile de tomber dans la délinquance. Il faut que ce dispositif soit utilisé pour l’éducation des enfants par la mère qui s’occupe des enfants. Les travailleurs sociaux auront ce rôle de contrôle» a expliqué le président de Polynésie française qui appelait de ses vœux un consensus lorsque la loi de Pays sera présentée, dans le courant de l’année 2013.

Pour les deux derniers mois de l’année 2012, novembre et décembre, cette nouvelle prestation familiale sera financée par un reliquat financier du FASS (fonds d’action sanitaire et sociale), une enveloppe de 200 millions de Fcfp environ y serait consacrée. «En janvier, on parlera d’autre chose» expliquait Oscar Temaru, glissant au passage, qu’il faudrait voir l’organisation de cette allocation avec le partenariat de l’Etat, afin de la pérenniser.

Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 2 Novembre 2012 à 14:19 | Lu 2322 fois