4 milliards de Fcfp d’argent frais, la moitié déjà dépensée


Antony Géros et Oscar Temaru le vendredi 2 novembre au Fare Pote'e de la présidence.
PAPEETE, vendredi 2 novembre 2012. Le versement vers la Polynésie française du solde de la dotation exceptionnelle d’ajustement (décidée par la loi de finances 2011), soit une somme, très précisément, de 4 057 279 236 Fcfp, sera effectué avant le 30 novembre 2012. C’est l’une des mesures obtenues par la délégation du gouvernement polynésien conduite par le vice-président Antony Geros et le ministre des finances, Pierre Frébault, lors du déplacement à Paris, le lundi 29 octobre. Cette somme va servir en priorité à rembourser l’avance financière de 1 milliard de Fcfp accordée la semaine dernière au Centre hospitalier du Taaone. Une autre partie (1,2 milliard de Fcfp) permettra de liquider les arriérés dus au FIP (fonds intercommunal de péréquation) qui était en grande difficulté de trésorerie. Le reste servira au financement d’opérations qui seront déterminées conjointement par le Pays et le Haut-Commissariat. «Ce sont pas quatre milliards pour une campagne électorale comme on peut l’entendre, mais ils vont servir au financement d’opérations d’intérêt général et au redressement de la situation financière du Pays» poursuivait le vice-président, qui s’exprimait en l’absence de Pierre Frébault, lequel «fatigué, se repose à Taha’a».

Ces aides accordées soit sous forme de dotation exceptionnelle, ou via l’accord d’un prêt par l’AFD, ne sont pas, pour autant signés par l’Etat en faveur de la Polynésie française, sans aucune contrepartie. Dans le préambule de la convention qui a été signée le lundi 29 octobre à Paris entre l’Etat et la Polynésie française, il est écrit noir sur blanc : «les deux parties reconnaissent que des efforts ont été consentis mais qu’ils s’avèrent encore insuffisants. Il n’a pas été possible de restaurer la marge d’autofinancement, et la situation de trésorerie est précaire. L’assainissement des comptes qui ne fait que commencer doit être poursuivi».


Le Comité de suivi du plan de redressement des comptes de la Polynésie française, qui se déroulait le lundi 29 octobre à Paris, n’a pas été une partie de plaisir pour la délégation polynésienne. «Le combat a été rude, chacun prêchant pour sa paroisse, d’autant que le budget de l’Etat est en plus mauvaise posture que le nôtre» s’autorisait à déclarer Antony Geros. Le texte final de la convention a été révisé plus d’une fois avant que la version définitive soit acceptée par les deux parties. Il a été enfin convenu de rencontres plus formelles et plus régulières : le Comité de suivi se réunira désormais trois fois par an, la prochaine réunion étant fixée mi janvier 2013. Par ailleurs, un comité technique aura lieu tous les deux mois (entre agents du Pays et du Haut-Commissariat) et avant chaque réunion du Comité de suivi.

Le prêt de l’AFD relancera la commande publique

Au-delà de la somme de 4 milliards de Fcfp qui sera injectée directement, et très rapidement, dans les comptes de la Polynésie française, l’AFD (agence française de développement) a accordé un prêt de 4,7 milliards de Fcfp qui sera versé «dans les meilleurs délais», permettant de relancer la commande publique et donc de soutenir certains pans de l’économie en grande difficulté.
Ce prêt est destiné à financer des opérations d’investissement, en priorité non encore engagées à la date de la signature de la convention avec l’Etat. Il s’agira donc de nouveaux projets, lancés à partir du 1er novembre 2012, mais qui pourront dépasser la fin de l’année en cours. De son côté, l’Etat, mettra en place des autorisations d’engagement sur le contrat de projets pour 2012 : la somme à investir est comprise entre 2,5 et 3 milliards de Fcfp.

Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 2 Novembre 2012 à 15:44 | Lu 3562 fois